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donne de la force à l'animal faible et du courage au timide. Il n'y a qu'un petit nombre d'animaux, surtout parmi les espèces insociables, comme le Hamster, chez lesquels la mère ne se batte point pour ses petits.

II. Dépendance de l'enfant sous le rapport des soins qu'exige sa peau.

§ 517. L'état des tégumens et de la calorification après l'éclosion ou la naissance, fait que le jeune animal éprouve pour second besoin d'avoir la peau plus ou moins soignée. A. A l'égard de la peau,

1o Elle est, sans exception, humide à cette époque, et imbibée soit du liquide amniotique seul, soit en même temps du vernis embryonnaire et du mucus des voies génitales.

2o Les Passereaux sortent nus de l'œuf; les uns dans un état de nudité complète, comme les Moineaux, les Ortolans, les Hirondelles et les Martin-Pêcheurs; les autres presque nus, comme les Linots et les Pies.

Quelques Mammifères, surtout parmi ceux de petite taille, comme le Hamster, le Souslic, le Lapin, le Furet, n'acquièrent des poils que quelques jours après leur naissance.

3o Les Gallinacés, les Echâssiers et les Palmipèdes sortent de l'œuf couverts d'un duvet, qui ne paraît quelquefois que plusieurs jours après l'éclosion. Ce duvet consiste en filamens mous et transitoires, implantés à l'extrémité des plumes proprement dites. Il est le précurseur de ces dernières, dont l'apparition met fin à son existence et détermine sa chute. Les Passereaux sont de tous les Oiseaux ceux chez lesquels le duvet est le plus imparfait et dure le moins long-temps; il ne se développe que quelques jours après l'éclosion, ne se compose que de filamens grêles et épars, et fait promptement place aux plumes, de sorte que la faculté de voler se trouve développée au bout de huit à quinze jours après la sortie de l'œuf. Les Oiseaux de proie acquièrent de très-bonne heure leur duvet, le conservent plus long-temps, et ne deviennent que plus tard capables de voler. Chez des Gallinacés et des Echâssiers, en général, le duvet est également serré et

dure quelques semaines; cependant les Pigeons n'en ont qu'un rare et jaunâtre, qui tombe la plupart du temps au bout de quinze jours; chez les autres Gallinacés, il est plus serré, presque toujours varié de jaune, de brun et (de noir, et il dure quatre à cinq semaines. Le duvet des Palmipèdes est serré et généralement jaune ou verdâtre; il dure quatre à six semaines chez ceux qui peuvent chercher leur nourriture immédiatement après la sortie de l'œuf, par exemple, un mois dans l'Oie domestique et six semaines dans l'Oie sauvage; mais sa durée s'étend jusqu'à deux mois dans les espèces qui ont besoin d'être nourries d'abord par leurs parens; il se reproduit aussi au ventre, où il persiste entre les plumes, et disparaît seulement pendant l'incubation (§ 346, IV). Du reste, plusieurs de ces Oiseaux, les Procellaires, par exemple, sont protégés contre le froid, à leur sortie de l'œuf, non seulement par un duvet serré, mais encore par une couche épaisse de graisse. Les premières plumes paraissent aux ailes; viennent ensuite celles du dos et de la queue, puis celles du ventre, enfin celles de la tête et du cou: ainsi le Paon acquiert les premières plumes de ses ailes dès le troisième jour, et l'aigrette qu'il porte sur la tête ne paraît qu'au bout d'un mois; vers cette époque se développent, chez les Poules, en même temps que les plumes de la tête, la crête et les lobes sous-maxillaires; mais, dans le Dindon, les tubercules charnus de la tête et du cou ne paraissent qu'au bout de six semaines, et le duvet de ces parties ne tombe que pendant le troisième mois.

Les premières plumes durent en général fort peu, et font place à d'autres aussitôt que l'oiseau devient adulte; mais certains Oiseaux, par exemple les Bécasses et les Dindons, les conservent plus long-temps, et ne muent que dans l'année qui suit celle de leur éclosion (1).

Chez les Mammifères aussi le premier pelage est imparfait, et généralement transitoire. Ainsi le Hérisson ne présente, au moment de sa naissance, que des rudimens de piquans, qui

(1) Faber, Ueber das Leben der Vægel, p. 201-207. turgeschichte des Vogel, t. I, p. 104-114.

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sont mous et ressemblent à des poils simples. Le Phoque a un premier poil long, doux et d'un gris jaunâtre : il ne va à l'eau qu'après s'en être débarrassé.

II. Nous devons à Edwards des notions plus exactes sur l'état de la calorification. Suivant les recherches de cet observateur, la production de chaleur est toujours moins parfaite immédiatement après la naissance ou l'éclosion que plus tard.

4°. Les Oiseaux qui sortent nus de l'œuf, et les Mammifères qui naissent aveugles, ont peu de chaleur pro→ pre; et sont réchauffés par la mère (1). Placés sous cette dernière, ils ont à peu près la même température qu'elle. De jeunes Moineaux séparés de leur mère se sont réduits, dans l'espace d'une heure, de trente-six degrés à dix-neuf, l'air étant à dix-sept degrés, et à vingt-trois, l'atmosphère étant à vingt-deux (2). Si on éloigne des Chiens ou des Chats nouveau-nés de leur mère, leur température baisse, et, dans l'espace de trois ou quatre heures, elle descend jusqu'à un petit nombre de degrés au dessus de la température extérieure, celle-ci étant de dix à vingt degrés, même après qu'ils ont pris une nourriture suffisante. Les jeunes Lapins se refroidissent plus vite encore, à cause de leur peau presque nue (3). Mais la différence de l'enveloppe n'est pas la cause principale du refroidissement; car on a beau compenser, au moyen d'une enveloppe artificielle, les avantages que les jeunes animaux retireraient d'une fourrure plus épaisse, ils ne s'en refroidissent pas moins au même terme (4); et des Moineaux adultes, auxquels on avait coupé les plumes, conservèrent la température qu'ils avaient avant l'expérience, tandis que de jeunes Moineaux, en partie garantis par des plumes, se refroidirent (5). Le volume du corps est sans influence aussi ; car les jeunes Éperviers ne perdent pas moins leur température que les jeunes Moineaux et Hiron delles.

(1) Edwards, Influence des agens physiques, p. 238.

(2) Ibid., p. 138.

(3) Ibid., p. 133. (4) Ibid., p. 135. (5) Ibid., p. 140.

Si ces animaux se refroidissent facilement, ils ont aussi la faculté de résister long-temps au froid, parce que leur vie est plus disposée à se maintenir dans un état latent, semblable à celui où elle se trouvait dans la matrice, de manière que s'ils s'engourdissent quand la mère les quitte pendant quelque temps pour aller en quête des alimens, ils se raniment promptement à son retour. Un petit Chat, qu'on avait laissé pendant deux heures à une température de dix degrés, sortit de son engourdissement et revint à la vie lorsqu'on l'exposa, neuf heures seulement après, à la chaleur.

A mesure que les animaux avancent en âge, la faculté de développer de la chaleur s'accroît en eux, et avec elle celle de résister au froid; mais l'aptitude à se ranimer après l'engourdissement diminue dans la même proportion (1).

Enfin les Oiseaux qui sortent nus de l'œuf, et les Mammifères qui naissent aveugles, acquièrent leur température permanente, les premiers au bout de trois semaines ou d'un mois, et les autres au bout de quinze jours (2).

5o. Si ces animaux n'entrent que peu à peu dans la série des animaux à sang chaud, les Oiseaux qui éclosent avec des plumes, et les Mammifères qui naissent clairvoyans, s'y placent dès leur entrée dans le monde : cependant la faculté de produire de la chaleur est alors plus faible chez eux que quand ils ont atteint l'âge adulte. Le duvet n'est point aussi chaud que les plumes proprement dites;car, à une température extérieure de quatre degrés, la chaleur du corps baissa en. vingt minutes de quatorze degrés chez de jeunes Oiseaux, de trois seulement environ chez les adultes. Les Cochons d'Inde qui viennent de naître ont la même température que leur mère, et ne se refroidissent pas quand on les isole; mais ils ne peuvent point résister aussi long-temps qu'elle au froid (3). Cependant ils ont cela de commun avec tous les animaux qui naissent clairvoyans, que leur venue au monde tombe dans la saison chaude de l'année, au printemps ou en

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été (1). La production de chaleur étant également faible chez les enfans nouveau-nés, ils succombent aussi avec une grande facilité à l'influence du froid, comme le démontrent les tables de mortalité.

III. Le desséchement de la peau n'est dû qu'à l'action de l'air, chez les Insectes (§ 516, II). Chez les animaux à sang chaud cette vaporisation nuirait en diminuant la chaleur vitale : aussi est-ce la mère qui sèche la peau. La chaleur maternelle est la seule chose dont le jeune Oiseau éprouve le besoin pendant la première journée, puisque la vésicule ombilicale lui fournit encore de la nourriture (§ 408, 1°). En sortant de son œuf il tombe sur le ventre; ce n'est qu'après s'être réchauffé sous le corps et les ailes de sa mère, qui le couvrent tout entier, qu'il acquiert la faculté de se mouvoir librement et de faire usage de ses membres; là aussi son duvet se sèche et son bec s'endurcit. La mère du Mammifère ne peut ni le couvrir ni l'échauffer aussi complétement; mais elle le lèche jusqu'à ce qu'il soit sec, et alors seulement il devient capable de se mouvoir: elle emploie plus tard le même procédé pour guérir les plaies dont il peut venir à être atteint.

Les Fourmis ouvrières nettoient continuellement les larves, et leur passent sur le corps la langue et les mâchoires. Plusieurs animaux à sang chaud entretiennent également la propreté de la peau de leurs petits; les Chiennes et les Chattes leur lèchent souvent le dos, l'anus et les parties génitales, et avalent aussi les excrémens qu'ils laissent échapper; la Linotte enlève les matières fécales du nid, après avoir donné à manger à son petit, les emporte dans son bec, et les rejette ensuite; l'Hirondelle agit de même tant que ses petits n'ont point appris à tendre la partie postérieure du corps hors du nid pour fienter.

D'un autre côté, le Lérot parmi les Mammifères, la Huppe et le Torcol parmi les Oiseaux, laissent dans l'ordure leurs petits, qui en conservent une odeur infecte pendant plusieurs semaines, d'autant plus que ces Oiseaux ont déjà sali le nid pendant l'incubation.

(1) Ibid., p. 242,

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