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d'Alfort, le cabinet de l'amphithéâtre central des hôpitaux, et surtout les magnifiques galeries du Jardin du Roi. La libéralité des savans qui dirigent, ces utiles établissemens, et leur empressement à seconder les travaux scientifiques, sont trop connus de tous les anatomistes pour que j'insiste sur l'obligeance avec laquelle ils ont bien voulu favoriser mes recherches.

Il me reste, pour terminer, à indiquer en peu de mots le plan suivi dans cet ouvrage,

Je traiterai dans la première partie de la nomenclature, de la distinction, de la classification des anomalies, et de plusieurs autres questions générales dont la solution est nécessaire à l'intelligence du reste de l'ouvrage. En d'autres termes, cette première partie comprend les prolégomènes..

Dans les deux parties suivantes, je présenterai l'histoire des faits particuliers; la seconde partie' comprenant les anomalies simples; la troisième, les anomalies complexes que composent presque entièrement les monstruosités. Je chercherai à faire' connaître exactement la nature, l'influence physiologique et pathologique, les rapports et le mode de production de chaque groupe d'anomalies, et à dé duire de son étude toutes les conséquences particulières ou générales qui s'y rattachent.

La quatrième partie a pour objet les considérations qui se rapportent à l'ensemble des anomalies, et surtout l'histoire de leurs conditions les plus gé

nérales, de leurs lois, et, autant qu'il est possible de le faire, dans l'état présent de la science, de leurs causes.

Enfin, dans la cinquième et dernière partie, je déduirai des faits, des rapports généraux et des lois établies dans les parties précédentes, un grand nombre d'applications, soit à la physiologie et à l'anatomie, soit à la zoologie et à la philosophie naturelle, soit même à diverses branches des sciences médicales.

INTRODUCTION.

CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES.

Epoques principales de la science des monstruosités ou Tératologie (1). — Esprit qui a présidé aux travaux entrepris dans chacune d'elles.

- Influence qu'ont exercée sur la tératologie les progrès des autres branches des sciences de l'organisation, et avantages que celles-ci peuvent recueillir à leur tour de l'étude vraiment scientifique des monstruosités.

Les phénomènes de la monstruosité ont fixé l'attention des savans et des philosophes de tous les siècles; et si l'antiquité d'une science ajoutait quelque chose à son importance réelle, il ne me serait pas difficile de faire remonter l'origine de la tératologie à une époque aussi ancienne que celle de la zoologie et de l'anatomie elle-même (2). Mais des faits dont les conséquences ne sont pas déduites,

(1) Je n'ignore pas que je m'écarte de l'opinion de tous les anatomistes, en considérant l'ensemble de nos connaissances sur les monstruosités comme unc science distincte, comme une branche spéciale de la grande science de l'organisation: mais je crois pouvoir dire que cette innovation, importante pour les progrès futurs de la théorie des anomalies, et la création d'un mot nouveau, qui en est la conséquence nécessaire, seront complètement justifiées dans la suite de cet ouvrage. (Voyez la Préface.)

(2) Parmi les anciens, Hippocrate, Aristote, Pline, Galien', et même Empedocle et Démocrite se sont occupés de la monstruosité, et surtout de ses causes. J'aurai plus tard occasion de citer les opi nions qu'ils ont émises sur cette grave question.

et des théories qui ne reposent pas sur les faits, de simples observations et des systèmes hasardés, ne peuvent être honorés du nom de science; et l'on peut dire, sans nier ni le mérite ni l'utilité des notions que nous ont transmises un grand nombre d'auteurs, que la tératologie est encore, après tous leurs essais, une science nouvelle, et que la création en est due presque entièrement aux anatomistes contemporains. Avant eux, une multitude de faits avaient été recueillis; de graves questions avaient été soulevées; des hypothèses plus ou moins satisfaisantes, des théories plus ou moins ingénieuses avaient été proposées: mais, à quelques exceptions près, des observations sans authenticité, admises sans défiance, et commentées sans discernement; point de direction philosophique, point de but déterminé; nul ensemble dans les vues, nulle liaison entre les résultats déjà obtenus; en un mot, des essais plus ou moins heureux, de simples études, et non des travaux vraiment scientifiques, voilà ce qu'on remarque dans la plupart des ouvrages antérieurs à notre siècle.

Le génie et la science profonde de Haller, ses vues élevées et son immense érudition, n'ont pas toujours mis ce grand physiologiste lui-même à l'abri d'erreurs que personne ne commettrait plus aujourd'hui; et plusieurs passages de l'excellent traité De Monstris présentent, d'une manière frappante, le cachet du temps où il a été composé. C'est que les efforts de Haller, comme ceux de ses contemporains, devaient échouer devant des obstacles alors complètement insurmontables. Son époque pouvait bien préparer les bases de la science, et recueillir pour l'avenir de riches et précieux matériaux : elle le pouvait, et elle l'a fait mais il ne lui appartenait pas d'aller plus loin. Avant que les connaissances que l'on possédait sur la monstruo~ sité pussent revêtir un caractère véritablement scientifique,

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