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leuse de l'encéphale : car des enfants, prématurément pubères, peuvent n'éprouver aucuns désirs vénériens, de même qu'on a vu d'autres sujets impubères, et ne présen tant rien de particulier dans l'état de leurs organes génitaux, tourmentés de désirs très-ardents (1).

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Je terminerai ce chapitre en disant quelques mots des anomalies par augmentation de volume, que peut présenter le fœtus anomalies très-analogues aux précédentes, mais beaucoup moins remarquables et très-généralement connues. Presque tous les traités de l'art des accouchements (2) donnent même sur ce sujet peu intéressant en théorie, mais assez important pour la pratique, toutes les notions nécessaires, et ils les ont rendues depuis long-temps toutà fait vulgaires. Il me suffira donc de dire ici que l'on voit quelquefois des fœtus à terme de 20, 21, 22 pouces, et qu'on en a même vu, si l'on en croit des observations, à la vérité moins authentiques, de 24 et jusqu'à 25, au lieu d'un pied et demi : dimension que l'on doit considérer comme normale, d'après les résultats qu'on a déduits, à la Maternité, des relevés et de la comparaison statistique de plusieurs milliers de cas.

(1) Outre les ouvrages précédemment cités, on peut encore consulter sur les enfans remarquables par la précocité de fear accroissement: ALDROVANDE, Monstr. historia, p. 602. — ZACCHIAS, Quæstionès médico-legales, lib. V. - ALMOND et DAWKES, Some account of the gigantic Boy at Willingham, dans les Philos. Trans., t. XLIII, no 475, p. 249. FAGÈS DE CHAZELLES, dans l'anc. Journ. de méd., t. X, p. 37. (3) Voyez, outre ces différens ouvrages, le savant mémoire de M. Dugès, Sur les obstacles apportés à l'accouchement pár la mauvaiše conformation du fœtás, dans les Méin. de l'Acad. de méd., t. I.

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DES VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE CHEZ LES ANIMAUX ET DANS LES RACES HUMAINES.

Des variations héréditaires de la taille dans leurs rapports avec les anomalies individuelles de la taille. Variations actuelles de la taille chez les animaux sauvages, chez les animaux domestiques et dans les races humaines. Faits généraux sur ces variations et sur leurs causes. Distribution géographique des races humaines remarquables par la petitesse de leur taille ou par leur haute stature. De la taille de l'homme dans les temps anciens.

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L'HISTOIRE des anomalies individuelles de la taille nous conduit naturellement à celle des variations de la taille dans les races, l'un des sujets les plus vastes et les plus compliqués, en même temps que l'un des plus importans de la philosophie naturelle. Présenter dans tout leur jour les faits innombrables qui s'y rapportent, remonter de ces faits particuliers à leurs causes et à leurs lois, puis, de ces sommités de la science dans l'ordre philosophique, redescendre aux applications pratiques, tel est le triple but où doivent tendre ceux qui ambitionnent de traiter dans toute son étendue cette belle et immense question. Il est à peine nécessaire de dire que le sujet spécial et le plan de cet ouvrage me défendent d'aborder une telle entreprise : néanmoins je dois chercher à compléter l'histoire des géants et des nains en présentant un aperçu des faits les plus remarquables qu'offre l'étude des variations de la taille dans les races humaines et chez les animaux.

SI. Remarques générales sur les variations héréditaires de la taille, considérées dans leurs rapports avec les anomalies indiduelles.

Il résulte des faits présentés dans les chapitres précédents que les divers individus d'une même race peuvent être, sous le point de vue de leur taille, rapportés à trois groupes : les uns, en très-grand nombre, ayant la même taille, ou du moins différant peu par leurs dimensions ; d'autres, en trèspetit nombre, au contraire, beaucoup plus petits ou beaucoup plus grands. Les premiers sont les individus de taille ordinaire; les seconds, les nains; les derniers, les géants.

En d'autres termes, tous les individus d'une même race comparés entre eux quant à leur taille, peuvent être ramenés à trois types: le type normal, le type anomal par défaut ou arrêt général dé développement, et le type anomal par excès.

La taille ordinaire ou normale d'une race est nécessairement la taille moyenne de cette race, ou du moins elle en est si peu différente qu'il n'y a aucun inconvénient à prendre ici l'une pour l'autre. En effet, les individus qui sont trèspetits ou très-grands sont infiniment peu nombreux par rapport aux individus qui présentent la taille normale de leur race; et, en outre, la différence en moins que donnent les uns, se compense et s'annulle plus ou moins exactement par la différence en plus que donnent les autres.

Ce que je viens de dire des divers individus d'une même race, je puis le dire aussi des diverses races d'une même espèce.

En effet, une race, sous un point de vue général et philosophique, est exactement, par rapport au type spécifique, ce qu'est un individu par rapport au type de sa race;

et la raison de cette analogic est facile à déduire des considérations suivantes.

Une race est une collection d'individus en réalité plus ou moins différens les uns des autres, mais que, dans tous nos raisonnemens, nous ramenons sans difficulté comme sans inconvénient à l'identité, ou même à l'unité. En effet, prendre la taille moyenne d'une race, c'est véritablement réduire par la pensée cette race tout entière à un seul individu de taille moyenne, qui en devient pour nous le type, ou, si l'on veut, le représentant. De là se déduit naturellement la possibilité de comparer entre elles les diverses races d'une même espèce comme on compare les divers individus d'une même race, et de raisonner et conclure à l'égard des premières comme à l'égard des seconds.

Il est d'ailleurs facile de concevoir qu'il existe entre les diverses races d'une même espèce les mêmes rapports qu'entre les divers individus d'une même race. Qu'un certain nombre d'individus soient supposés donner naissance à autant de races qui en conservent les caractères, n'est-il pas évident que les rapports qui existaient entre les types primitifs subsisteront entre toutes ces races, quand même quelques individus viendraient à être modifiés, les uns dans un sens, les autres dans un autre? Or comme dans toute race ou variété circonscrite dans des limites vraiment naturelles (1) il y a toujours eu nécessairement un premier individu ayant en propre les caractères qui depuis sont devenus communs à un grand nombre d'autres, nous pouvons toujours considérer une race ou une variété comme représen ·

(1) J'entends par race une collection d'individus généralement trèssemblables entre eux, et ayant une origine commune. Les zoologistes et les agronomes lui donnent souvent un sens beaucoup plus étendu, et ils distinguent alors des sous-races dans les races proprement dites, et des variétés dans les sous-races.

tant un seul individu, comme en étant, pour ainsi dire, la continuation, le développement. C'est à ce premier individu que nous devons rapporter par la pensée la race tout entière; et ce sont véritablement ses caractères que nous retrouvons, au moins d'une manière approximative, lors-que nous prenons la moyenne entre ceux de tous ses descendans.

Comme la taille normale d'une race est sa taille moyenne, c'est-à-dire, la moyenne de la taille de tous les individus qui lui appartiennent, la taille moyenne d'une espèce peut être prise pour sa taille normale; car on la trouve toujours ou exactement ou presque exactement dans la plupart des

races.

. De même, les races dont la taille s'élève beaucoup au dessus de la taille moyenne de l'espèce, ou lui reste trèsinférieure, peuvent être considérées comme des races anomales par excès ou par défaut de développement, ou, pour nous servir d'une expression déjà adoptée par quelques auteurs, comme des races géantes et des races naines.

Les variations de la taille dans les races peuvent être étudiées sous deux points de vue. En effet, si nous nous bornons à comparer entre elles les diverses races aujourd'hui vivantes, l'observation nous révèle un premier ordre de différences plus ou moins prononcées, plus ou moins remarquables : c'est un résultat connu de chacun par l'expérience journalière, puisque l'examen, même superficiel et incomplet, des animaux domestiques d'un seul pays, suffit pour en donner la preuve. Mais, après ce premier résultat obtenu, nous pouvons étendre le cercle de nos comparaisons, et rapprocher par la pensée les races aujourd'hui vivantes, soit de leurs ancêtres ou même de leurs souches primitives, lorsqu'il nous est possible de les connaître, des autres raçes des mêmes espèces qui pourraient être

soit

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