Pour accomplir une tâche aussi difficile que celle qu'il s'était imposée, M. DE LEONHARD dût amasser de nombreux matériaux et ce ne fut qu'après avoir bien muri son plan, qu'il tenta de réaliser son idée dans un cours public qu'il fit, il y a quelques années, devant un nombreux auditoire, composé de l'élite de la société de Heidelberg. Les résultats lui démontrèrent qu'il n'avait pas trop présumé de ses forces et après avoir encore bien des fois refondu son travail, il a écrit cette géologie, dont nous publions aujourd'hui la traduction. Avant tout, l'auteur a voulu intéresser et enchainer l'attention par le tableau des phénomènes, que présente la surface du globe terrestre. C'est pour cela que tout d'abord il décrit l'exploitation des mines, qui est la source des résultats les plus importants qu'a obtenus la géologie, et tout en présentant un tableau exact et très - attrayant, il a trouvé l'occasion de décrire l'intérieur de l'écorce de la terre. Puis il expose toutes les connaissances préliminaires, qu'offrent la chimie, la physique et la minéralogie, et ayant ainsi préparé le lecteur, il entre dans la description du globe terrestre. Il est assez ordinaire que les traités desti C'est à cause de cela que Mr. de Léonhard a publié sa' géologie sous la forme de leçons, ce que nous avons soigneusement reproduit. Cependant comme quelques-unes de ces leçons sout un peu longues nous leur avons donné le titre de chapitres qui nous a paru plus convenable. nés à la majorité du public soient loin d'être au niveau de la science, Mais ici ce ne peut être le cas, le nom de l'auteur seul est une garantie. Bien que ce nom ne soit guères connu en France que des hommes qui font une étude spéciale des sciences naturelles, M. DE LÉONHARD a sa place au premier rang des géologues de l'Allemagne. Ses nombreux travaux de minéralogie et de géologie jouissent de l'estime de tous les savans, et une carrière de plus de vingt ans de professorat a rendu son nom bien connu dans les universités d'au de là du Rhin. Ce nouvel ouvrage n'a fait encore qu'augmenter l'éclat dont brille son nom, et il prouve d'une manière évidente la vérité de cette pensée de d'ALEMBERT: qu'il n'y a que les hommes qui ont approfondi la science qui puissent faire de bons ouvrages élémentaires, mais malheureusement ils croiraient s'abaisser, en se donnant une pareille tâche, qui est bien plus difficile qu'on ne croit généralement. L'accueil que les géologues français ont fait à cet ouvrage nous fait espérer que le public ne le recevra pas avec moins de faveur. Nous ne voudrions d'autre garant de sa réussite en France, que le succès de cette géologie en Allemagne, où elle comptait plus de deux mille souscripteurs avant la fin de la publication du second volume. Des hommes de science bien distingués en ont rendu compte dans la Revue germanique et dans la Bibliothèque universelle de Genève, lorsque parurent les premières livraisons. Ils faisaient sentir combien la traduction d'un tel livre serait avantageuse aux études géologiques, et le désir, qu'ils manifestaient, de la voir paraître était partagé par un savant, dont l'approbation seule est un éloge, M. ELIE DE BEAUMONT qui écrivait dernièrement: ,,Il serait bien à désirer que l'on traduisit en français l'ouvrage excellent, aussi solide que complet, que M. DE LEONHARD a publié sous le titre beaucoup trop modeste de Géologie populaire *. Cet ouvrage serait éminemment propre a répandre le goût en même temps que la connaissance des faits bien observés qui font la base de la véritable géologie. Ce serait le meilleur contrepoids des ouvrages superficiels." Quand à la traduction, nous n'avons que peu de mots a en dire. Nous avons toujours visé à une rigoureuse exactitude, et nous croyons y avoir réussi, M. DE LEONHARD ayant bien voulu revoir lui-même notre travail. Nous n'avons pas tenté de lutter avec l'original pour le Tel est le titre de l'ouvrage allemand que nous avons cru pouvoir changer, car d'après le contenu il est facile de se convaincre qu'il n'est rien moins que populaire, dans le sens que l'on donne à de pareilles publications en France. Le titre que nous avons choisi nous a paru tout à fait répondre à la pensée de l'auteur, sans l'autorisation duquel nous ne nous serions jamais permis un pareil changement. style; c'était une entreprise insensée, comme le savent ceux qui connaissent l'original, dont BERZÉLIUS a dit que c'était la première géologie que l'on pût lire. Heidelberg, Octobre 1838. GRIMBLOT ET TOULOUZAN. ne nt je PRÉFACE DE L'AUTEUR. En écrivant cet ouvrage, je me suis proposé pour but de mettre à la portée des gens du monde une des branches les plus intéressantes de l'histoire naturelle, et d'amener mes lecteurs par une route facile et agréable aux connaissances les plus élevées de la géologie. Je suis persuadé que ce livre aidera beaucoup plus qu'il ne le semble au premier abord aux progrès de la science, car la vulgarisation ne peut qu'en augmenter la culture et mettre ainsi en évidence les travaux des hommes qui en font une étude spéciale. L'accueil que reçut le cours de géologie que j'ai fait il y a quelques années devant un nombreux auditoire composé de l'élite de la société distinguée de Heidelberg, m'a démontré |