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que Salomon y envoya chercher le cuivre qui fut employé à la construction du temple de Jérusalem. On exploitait autrefois ces mines très négligemment, et avec beaucoup de prodigalité. Vers la fin du XVII. siècle, les pans de rochers qui entouraient l'entrée de la mine s'écroulérent soudainement avec un bruit épouvantable, qui fut entendu à plusieurs lieues de distance. Il s'y forma un gouffre comme l'on n'en avait jamais vu (Pl. I. fig. 2. Pl. III. fig. 3.) Large de 600 pieds et d'une longueur de 1200 pieds, dans certains endroits il atteint 700 pieds de profondeur. Quand on s'avance et qu'appuyé sur le garde-fou qui protége les curieux, on jette les yeux dans cet abîme, on ne peut s'empécher de frissonner. Les côtés sont revêtus de roches noires, coupées à pic sur toute leur hauteur et finissant en entonnoir, au fond duquel l'on distingue encore les traces des travaux de l'exploitation. Fort heureusement au moment où cette catastrophe eut lieu, les travailleurs ne s'y trouvaient pas, et personne ne périt. Il paraît que le directeur de la mine pressentait cet accident, car il avait fait suspendre le travaux. Plusieurs jours s'étaient déjà écoulés sans que rien n'annonçât le malheur qu'il craignait; les mineurs, qui se trouvaient sans pain, étaient décidés à reprendre le travail, et ce fut lorsqu'ils étaient tous rassemblés dans les environs de la mine, avec leurs outils et sur le point de descendre, que tout à coup une violente secousse ébranla tout le sol voisin, et le terrain s'éboula. Cette catastrophe a eu lieu en 1678, et le gouffre s'est peu à peu aggrandi encore par des éboulements partiels. Au Pérou, où les mines sont exploitées au libre arbitre de chacun, sans que des réglements dirigent la manière d'exploiter, et où l'avidité des propriétaires n'a

aucun frein, il arrive souvent que des mines s'écroulent en partie ou tout à fait. Les abimes qui en résultent ressemblent à de larges cratères. Un grand nombre d'individus y trouvent la mort, et on cite certaines mines où plus de cent travailleurs ont péri engloutis dans l'éboulement.

Du reste l'habitude ôte toute crainte au mineur, qui est plein de confiance dans la dureté, et le degré de résistance dont est susceptible la roche qu'il perce, et il se croit complétement en sureté dans ses souterrains revêtus de maçonnerie ou de charpente seulement. Plusieurs villes, qui se trouvent dans un pays riche en mines, comme Freiberg, dans l'Erzgebirge, en Saxe, Klausthal et Andreasberg, dans le Haut - Harz, sont situées sur un sol miné par des galeries, et même il y a des puits qui ont leur sortie dans l'intérieur de la ville. Il y a aussi des villes, telles que Schemnitz et Wieliczka, dont le sol est complétement miné. Ce qui est bien plus remarquable, ce sont les mines qui sont situées sous la mer, telles que quelques mines de houille dans le Cumberland, d'étain et de cuivre, dans la Cornouailles, qui s'étendent très loin sous le sein de l'océan. Dans la mine de Huel Cock, dans la paroisse de Saint-Just, en Cornouailles, que l'on a été forcé d'abandonner récemment à cause du danger imminent d'engloutissement, l'on n'avait laissé qu'une masse de rochers de 18 pieds de hauteur qui séparait l'intérieur de la mine du fonds de la mer. Lorsque le temps était beau, on entendait le bruissement des flots jusque dans les profondeurs des puits et des galeries, mais lorsque la mer était orageuse, le mugissement des flots agités, qui se brisaient contre les rochers, causaient un fracas épouvantable. A un certain point, où le

minerai était très abondant, les mineurs, sans y prendre garde, ne laissérent qu'un intervalle de 4 pieds. Le bruit des flots était si effrayant, que bien des fois les inineurs épouvantés, s'enfuirent craignant que l'eau ne brisât cette faible barrière. Une autre mine de Cornouailles, la Levant mine, au Cap Landsend, très riche en étain et en cuivre, est très proche de la côte. Ses puits descendaient déjà en 1834 à la profondeur de 960 pieds, et les galeries souterraines s'avançaient dans le sein de la mer à une profondeur de 900 pieds. Mais de toutes ces tentatives, la plus extraordinaire, et qui est à peine croyable, eut lieu en 1778 au milieu de l'océan, et à quelque distance du port de Penzaure. On apercevait à la basse marée, une roche de porphyre, traversée par un riche filon d'étain, et à 120 toises loin du rivage. Dans la belle saison, les flots se bri saient avec violence, mais en hiver, les vagues étaient si hautes et dangereuses, que l'on dut renoncer à tous les essais d'extraire ce minerai. Un seul homme ne fut pas rebuté par les obstacles, Thomas Curtis, un pauvre mineur, qui entreprit la lutte, et dont le courage et l'opiniatreté dénotent une énergie peu commune. 11 passa trois étés à creuser un puit, n'ayant que deur heures à travailler par jour, et chaque jour obligé de vider l'eau qui avait rempli son excavation. Il entoura son puits d'une palissade haute de 20 pieds, fortement étayée par d'épaisses barres de fer, et impénétrable à l'eau, ce qui le protégeait contre les vagues qui s'élevaient quelque fois jusqu'à 18 pieds de haut. Enfin il joignit son puits à la côte par un pont de bois fort élevé. (Voy. Pl. V. fig. 1. d'après un dessin de J. Hawkins). Cette exploitation d'un nouveau genre, qui n'avait pas son pareil dans toute la Cornouailles donna

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