devons à l'exploitation des mines, et qui ont élevé lá geologie au point scientifique, où elle se trouve maintenant. C'est à ces résultats si importants que l'on est redevable des découvertes sur les rapports de la chaleur du globe terrestre, dont je vous parlerai plus tard, et qui est ፀሀ des objets les plus importants pour l'homme.

onze mois:

En dernier lieu, nous allons nous entretenir des applications des expériences des mineurs pour se frayer un chemin à travers les roches même qui offrent le plus de résistance. Comme par exemple, les espèces de galeries sur une très-grande échelle, qui servent de route, pour éviter des passages dificiles sur les montagnes, ou pour ouvrir de nouvelles communications en passant sous le lit des fleuves. A propos de routes souterraines à travers la roche, on a percé en 1707, dans le granit du Kilchberg, un passage qui porte le nom de Urner ou de Urselerloch en sa longueur est de 200 p., la hauteur de 8 à 9 et la largeur de 7 à S. Récemment lorsqu'on a voulu rendre praticable la route du Saint-Gotthard, on a encore aggrandi ce percé, et maintenant il a 16 p. de hauteur et 18 de largeur, de telle sorte qu'il est tout-à-fait commode, même pour les grands chariots de marchaadises. La belle route du Simplon, qui a été exécniée au commencement de ce siècle, est si large que deux voitures peuvent facilement marcher de front, et se trouve être un des ouvrages les plus merveilleux de ce genre de travail; il y a de très-grands percés. Dans les dix dernières années, on a pratiqué aussi un grand nombre de routes semblables sur les lieux les plus élevés des Alpes de la Suisse, de la Savoie et de l'Allemagne méridionale. L'aspect merveilleux de ces routes

1

est encore augmenté par les sites des vallées sauvages
qu'elles traversent, et au milieu desquelles elles s'élè-
rent après d'innombrables détours jusqu'aux sommets
des montagnes, et par le coup d'œil que présentent les
voûtes et les ponts jetés avec une hardiesse inconce-
able au-dessus d'immenses abimes. Au Simplon, la
route passe au pied d'un glacier par deux galeries du
côté du Nord, et par trois du côté du Sud, dont l'une
qui porte spécialement le nom de grande galerie est
dune hauteur et d'une largeur de 24 pieds, et longue
de 685 p. Mille ouvriers y travaillèrent pendant dix-
huit mois pour pouvoir percer le granit. La route de
Stelvio, dans les Alpes, est la plus élevée; elle se
trouve à la hauteur de 800 p. au-dessus de la région
des neiges. Outre les difficultés, que présentait la
nature du pays, il a fallu combler d'énormes crevasses,
soutenir la route par des ouvrages en maçonnerie, et la
protéger contre les avalanches.
Dans la Prusse Rhénane,

J

p.

de

dans la vallée de l'Ahr, en 1834, en construisant les nou-
velles routes, on a traversé un rocher de 432
longueur. le percé, en forme de galerie, a 16 p. de

hant, et 20 de large.

de

Le célèbre canal de Trol

hetta en Suède, qui traverse la roche, et qui a été ereusé avec de la poudre, ainsi que le Tunnel, sous la Tamise, à Londres, sont des travaux qui ont beaucoup e rapport avec ceux de l'exploitation des mines. La magnifique Porte neuve, à Salzbourg, est percée à travers la roche du Mönchsberg, dont nous parlerons plus tard. Cette voûte que traverse la route principale a 415 p. de long, 39 p. de haut, et 22 de large; elle a été terminée dans l'espace de deux ans.

Les récifs qui obstruent le cours des fleuves, sont Souvent très-dangereux et nuisent à la navigation. Sur

le Rhin le Binger - Loch, et sur le Danube le Strudel ont été pendant bien long-temps l'effroi des navigateurs de ces fleuves. A Bingen, on avait déjà commencé sous la domination Romaine à débarasser le cours du fleuve. Dans le 17e siècle les Français et les Suédois éssayèrent la puissance de la poudre sur ces roches, mais envain. Ce ne fut qu'en 1833, après un travail de 3 années, qu'il fut possible de surmonter les obstacles et d'élargir suffisamment le passage par des brisements de rochers heureusement menés. Maintenant le cours du Rhin n'offre plus de dangers. Dans le 18e siècle, on avait déjà fait sauter des bancs de rochers.

Si j'en avais le loisir, je pourrais vous entretenir des différentes manières d'extraire les minerais, le sel gemme et la houille. Mais j'aurai occasion d'en parler dans la suite et je m'arrête. Aux travaux des mines, se rattachent sous le rapport géologique les travaux de forage. J'en parlerai à propos des puits artésiens, qui ont souvent présenté des phénomènes du plus grand intérêt pour la science.

CHAPITRE II.

SCIENCES ACCESSOIRES A LA GÉOLOGIE. PHYSIQUE, CHIMIE &T MINÉ

RALOGIE.

PROPRIETES DES

CORPS. CORPS IMPONDÉRABLES, LUMIERE, CALORIQUE, ELECTRICITÉ, GALVANISME, MAGNETISME ET THERMO-MAGNÉTISME.

Les principales époques de la formation et de la transformation de l'écorce du globe terrestre ont eu lieu dans des temps antérieurs à l'histoire et aux traditions. Il n'y a que les évènements des périodes historiques, relativement d'une courte durée, qui puissent être soumis à l'examen et devenir l'objet de recherches. Mais de la manière dont la terre est construite, des couches et des masses des roches qui en forment l'écorce, des lois de la nature, en vertu desquelles les forces physiques et chimiques agissent, on peut déduire une partie de l'histoire de la terre. Nous avons déjà vn dans le chapitre précédent, combien est étroit le champ des expériences, relativement à l'étendue du globe, mais heureusement il a été possible de s'assurer que tous les faits principaux que nous avons pu observer jusqu'à ce jour, ceux mêmes qui semblent être les plus opposés, se rattachent tous les uns aux autres,

dans une merveilleuse harmonie, et que sans aucun doute, il existe dans la construction de la terre, des lois exactes. Nous n'avons aucun renseignement positif sur les nombreux bouleversements qui ont amené l'état actuel de la terre, mais il règne une si grande harmonie et tant d'unité dans la disposition générale, que de l'examen de la forme actuelle, nous pouvons tirer bien des conclusions sur des évènements écoulés depuis bien de siècles.

Si nous considérons l'écorce du globe terrestre car nous ne pouvons prétendre à aucune connaissance certaine sur son noyau les masses minérales, les roches qui composent cette écorce, nous sommes surpris de la considérable variété de leurs qualités et de leur position les unes avec les autres. Les problèmes que la Géologie a à résoudre sont ceux-là, de savoir la cause de cette innombrable variété, et en vertu de quelles lois toutes les roches ont été ainsi disposées. Heureusement les différentes branches des sciences naturelles ont un grand nombre de points communs, et il est impossible presque de s'avancer dans le progrès d'une d'entre elles sans s'appuyer sur les expériences qui ont éclairci les autres. C'est pour cela que nous ne pouvons nous dispenser pour nos recherches géologiques d'exposer le plus succinctement possible les conclusions les plus importantes auxquelles sont arrivées la physique, la chimie et la minéralogie.

La physique a pour objet de ses recherches l'observation du monde matériel inanimé, et les lois eu vertu desquelles il se modifie. Les principales questions qu'elle se propose sont: d'observer les propriétés des solides, des liquides et des fluides, et d'examiner les effets mécaniques que toutes ces matières, dans