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Quelques mots encore sur le fer oligiste, à cause de ses rapports avec le fer oxidé rouge. Ces deux minérais font partie de la même espèce minérale, puisque le fer oligiste est un oxide de fer,* comme le fer oxidé rouge. On divise ordinairement le fer oligiste en deux variétés. Le fer oligiste commun ou compacte est d'un gris d'acier, et le fer oligiste micacé ou feuilleté est d'un noir de fer; dans le dernier, l'éclat métallique caracté ristique atteint son plus haut degré de force. Le fer oligiste se trouve massif ou en cristaux qui dérivant d'un rhomboïde se modifient habituellement de la manière la plus variée et la plus compliquée. Du reste je n'ai pas à m'occuper de toutes ces modifications et ne citerai qu'une seule variété; c'est un rhomboïde tellement émarginé à ses extrémités qu'il se présente, au premier coup d'oeil, comme une table hexagonale et même comme une lamelle très mince. Ces cristaux se rencontrent principalement dans le fer oligiste micacé, et il sont encore journellement produits par les volcans en activité, comme nous le verrons plus tard.

Le fer oligiste est situé dans le gneiss, le granite, et le micaschiste, ainsi que dans le schiste argilenx et la grauwacke. Les espaces qu'il remplit sont quelquefois si considérables que des portions de montagne en sont composées et en Amérique on le trouve en roches isolées. ** L'île d'Elbe renferme les gites les plus célèbres et les plus rémarquables de ce minérai. Il n'existe point de collection minéralogique, où l'on ne voie, parmi les échantillons les plus beaux, des cristaux de fer oligiste de Rio la Marino. Il y a plus de 2000 ans qu'on exploite la mine de fer de l'île d'Elbe et pourtant on la

Tome I, pag. 243.

** Tome I, pag. 237.

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regarde toujours comme inépuisable. Depuis la découverte de la poudre à canon, l'exploitation se fait à ciel ouvert comme dans une carrière. Le fer oligiste, quoique donnant du très bon fer, est moins estimé comme minérai, que le fer spathique et le fer oxidé brun; pour le fondre il faut un très haut degré de chaleur.

Avant d'aller plus loin, faisons quelques remarques sur la formation des différentes mines de fer que nous venons de connaitre; c'est le moment convenable pour cela. Mais avant, je dois vous rappeller que certains minéraux ont été produits du premier jet par la nature, tandis que d'autres sont des productions médiates, c'està-dire résultant de changemens postérieurs, qu'ont éprouvées les formations immédiates dans leur composition chimique. Il est hors de doute que la nature ait produit le fer oligiste immédiatement et par la voix ignée, par la fusion. Il en est très probablement de même à l'égard du fer spathique et du fer oxidé rouge. Mais le fer oxidé brun n'est assurément pas un produit immédiat; c'est le résultat des transformations subies par d'autres mines de fer. Nous avons vu comment ces substances provenaient de la décomposition lente et successive du fer spathique. Le fer oxidé rouge a été de même transformé en fer oxidé brun. Examinons quelques-uns des gîtes les plus célèbres de fer oxidé rouge et de fer spatique; nous aurons par là occasion de nous instruire sur les transformations mentionnées. Le Buchenberg à Elbingerode dans le Hanovre et le Stahlberg près de Mussen dans la Westphalie prussienne sont tout-à-fait propres à notre but, d'autant mieux que beaucoup d'autres faits intéressants se rattachent à l'apparition des gîtes de minerais dans ces localités. J'observerai auparavant que le fer oxidulé, antre produit

immédiat de la nature, peut aussi être transformé en fer oxidé brun. Les mines de Xonacatepec à Mexico en fournissent la preuve; depuis la surface de la terre et en descendant jusqu'à une certaine profondeur, le fer oxidulé est devenu du fer oxidé brun. Ces phénomènes sont assez comparables aux faits que nous avons cités précédemment.*

Le Buchenberg, près Elbingerode sur le Harz, renferme des trésors incalculables de fer. Depuis des siècles, plusieurs fonderies en sont approvisionnées et rien encore ne fait présumer que ces richesses souterraines soient épuisées. Ce gîte puissant de fer oxidé rouge dans les profondeurs de la terre et de fer oxidé brun à la surface, a une étendue de 3500 pieds en longueur et une épaisseur de 70 pieds à certains endroits (Pl. XXIX, fig. 1). Le minérai repose sur le calcaire de la grauwacke qui forme aussi les montagnes des environs d'Elbingerode. Au dessus du gisement de fer est placé le schiste argileux à travers lequel, comme vous pouvez le voir sur le profil, s'est sonlevé le porphyre; au dessous du minérai de fer se montre une diorite remarquable. Tout ce que l'on avait reconnu à la surface de la montagne a été retrouvé dans la profondeur de la terre par le percement de la galerie Charlotte. L'exploitation de fer d'Elbingerode, la plus grande sans aucun doute de tout le Harz, se fait en partie à ciel ouvert, dans un gouffre provenant d'un éboulement et en partie par des travaux souterrains. Dans le Nassau les gîtes de fer oxidé rouge remplissent aussi des crevasses; ils forment des filons surtout dans le spilite.

Enfin parmi les phénomènes de ce genre les plus remarquables, on doit compter le Stahlberg situé près Tome I, pag. 244.

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Quelques mots encore sur le fer oligiste, à cause de ses rapports avec le fer oxidé rouge. Ces deux miné rais font partie de la même espèce minérale, puisque le fer oligiste est un oxide de fer,* comme le fer oxide rouge. On divise ordinairement le fer oligiste en deur variétés. Le fer oligiste commun ou compacte est d'un gris d'acier, et le fer oligiste micacé ou feuilleté est d'un noir de fer; dans le dernier, l'éclat métallique caracté ristique atteint son plus haut degré de force. Le fer oligiste se trouve massif ou en cristaux qui dérivant d'un rhomboïde se modifient habituellement de la ma nière la plus variée et la plus compliquée. Du reste je n'ai pas à m'occuper de toutes ces modifications et ne citerai qu'une seule variété; c'est un rhomboïde tellement émarginé à ses extrémités qu'il se présente, au premier coup d'oeil, comme une table hexagonale et même comme une lamelle très mince. Ces cristaux se rencontrent principalement dans le fer oligiste micace, et il sont encore journellement produits par les volcans en activité, comme nous le verrons plus tard.

Le fer oligiste est situé dans le gneiss, le granite, et le micaschiste, ainsi que dans le schiste argilenx et la grauwacke. Les espaces qu'il remplit sont quelquefois si considérables que des portions de montagne en sont composées et en Amérique on le trouve en roches isolées. ** L'île d'Elbe renferme les gites les plus célè bres et les plus rémarquables de ce minerai. Il n'existe point de collection minéralogique, où l'on ne voie, parmi les échantillons les plus beaux, des cristaux de fer oligiste de Rio la Marino. Il y a plus de 2000 ans qu'on exploite la mine de fer de l'île d'Elbe et pourtant on la

*Tome I, pag. 243. ** Tome I, pag. 237.

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