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Orange hermaphrodite. Hist. de l'Acad. des Scienc. an. 1711, p. 57; et 1712, p. 52.

Le bigaradier à fruit mélangé, ou la bizarrerie, est l'hybride la plus prononcée, et peut-être la plus singuliere.

Elle a été découverte en 1644, à Florence, par un jardinier qui en avoit obtenu le plant de semence, et qui, ne se doutant pas du phénomene qu'il renfermoit, l'avoit condamné, selon l'usage, à être greffé.

Heureusement au bout de quelques années la greffe périt, et l'arbre, déjà adulte, poussa des sauvageons qui furent oubliés, et qui produisirent ces fruits merveilleux.

Le jardinier, surpris, multiplia la nouvelle variété par la greffe, et en fit un débit qui lui valut beaucoup d'argent. Il fit un mystere de son origine, et tout le monde crut qu'elle étoit due à l'industrie du jardinier qui avoit su mélanger, par la greffe, les bourgeons de ces trois especes. Mais la singularité du phénomène attira la curiosité des philosophes, et il y eut un médecin qui réussit à obtenir du jardinier qui la possédoit, l'aveu de la vraie origine de cet arbre. Pierre Nato, médecin de Florence, est celui auquel nous devons cette anecdote : il publia, à cette époque, une dissertation très savante sur cette hybride dont il donna

l'histoire et une description très minutieuse. Je l'ai plusieurs fois comparée avec l'individu que je possede, et avec ceux qui se trouvent à Gênes, dans le jardin de M. Durazzo, et j'ai trouvé qu'elle répondoit parfaitement à la nature.

La bizarrerie est un bigaradier qui porte tout-à-la fois des bigarades, des limons, des cédrats de Florence et des fruits mélangés. L'arbre a le port du bigaradier; ses feuilles, tantôt de la forme de celles de citronier, et tantôt affectant celles de l'oranger, réunissent souvent quelque chose de tous les deux; il y en a de longues, de rayées et de coquillées. La plupart ont le petiole ailé comme celles de l'oranger. Les fleurs poussent au printemps et en automne: elles ont, ainsi que les feuilles, des figures différentes; les unes ont les pétales blancs à l'intérieur, et à l'extérieur nuancés de rouge, et se nouent en cédrats: d'autres d'un blanc pâle, ont la corolle plus grande et plus prononcée, et produisent un fruit mélangé d'autres, dont la corolle est tout-à-fait blanche, ne produisent que des bigarades; il y en a aussi qui n'ont point de pistil et qui coulent.

Le fruit suit le caprice du reste de l'arbre: on en voit qui présentent une bigarade en forme de limon; d'autres, mêlés de limon et d'orange, sont tantôt ronds, tantôt mamelonés à leur sommet; d'autres ont l'écorce comme les oranges et la pulpe

comme les cédrats: cet arbre porte aussi des cédrats de plusieurs formes, dont quelques-uns participent du cédrat et de l'orange: on en voit enfin d'autres dont la disposition extérieure et intérieure présente quatre portions à peu près égales en croix, dont deux de citron et deux d'orange, et à côté de ceux-ci des oranges tout-à-fait simples sans le moindre mélange. Il faut remarquer que l'orange y est toujours à fruit aigre, et que le cédrat a les caracteres du cédrat de Florence.

La bizarrerie a été d'abord multipliée par le moyen de la greffe : on a observé ensuite que les bourgeons, dont il étoit difficile de distinguer la nature,ne développoient souvent que de simples orangers ou des cédrats. C'est encore un des caprices les plus singuliers de cette variété, que de voir le cédrat venir d'un bourgeon qui sort de l'aisselle d'une feuille d'oranger, et réciproquement l'oranger d'un bourgeon dont la feuille est de cédrat. Ce phénomène trompoit souvent les jardiniers, qui n'obtenoient de leur greffe que des plantes à simple cédrat ou à simple orange; ainsi on a eu recours aux marcottes : c'est seulement de cette maniere que l'on peut multiplier cette belle race avec tous ses caprices.

Elle n'est cultivée que chez les amateurs : elle est commune en Toscane; je n'en ai vu à Gênes que dans le jardin de M. Durazzo.

ARTICLE IV.

De l'Oranger à fruit doux.

Citrus aurantium Sinense flore icosandrio, corolla alba, folio petiolo alato, fructu globoso aureo, medulla dulci.

Oranger à fruit doux : Orange douce.

Arancio domestico: Arancia dolce.

Aranci: Citroni. MATIOL. Com. de Diosc.
Aranci : Aranzi. GALLO, Venti Giorn.
Aranzi. GIUSTIN. Hist. de Gênes.

Aranci: Melangole. CAST. DUR. Erb.

Medici: Mala citrea. JUD. HOND. Nov. Ital. Descr.

p. 73.

Melangoli. PRIOR. Rel. di Gen. p. 20 et 70.

Aranci. TRINCI Agric.

Melangolo: Melarancia. FONT. Diz. rust.

Oranger: Oranges douces. OLIV. de Ser.

Naranzi. Mang. Ital. p. 6.

Narendj hælu... (oranger à fruit doux). FORSKAL, Flor. ægyp. arab.

Melangoli. Hort. Atlant.

Melarancio: Malum aurantium: Naranzi : Arancio: Naranzo. FERR. Orig. ling. Ital. p. 16, 205 et 215.

Aurantiæ. MERUL. in Cosm. part, 2, 1. 4, p. 664. Aurantium succo dulci. SALM. ad Sol.

Aurea malus fructu dulci, Hispanis Naranja. CLUS.
Mala aurantia fructu dulci. Bauh.

Aurantia mala fructu dulci. DODON. H. S.
Aurantium fructu dulci. VOLc. Hesp. Nor.

Aurantium vulgare medulla dulci. FERR. Hesp. Aurantium dulci medulla. TOURNEF. Inst. Rei Herb. p. 620.

Arancio dolce: Arancio di Portogallo : Arancio di Malta: Melarancio: Arancia da mangiare. TARG. Inst. Bott. t. 3, p. 167.

Citrus aurantium. LIN. Spec. Plant.

Citrus aurantium Olysiponense. DESF. Tab. de l'Ec. de Bot. p. 138.

L'oranger à fruit doux présente un grand nombre de variétés bien marquées et peu de sousvariétés: parmi les variétés, il y en a deux qui portent le caractere du type. La premiere est l'oranger commun à fruit doux ou le Portugal; citrus aurantium sinense vulgare fructu globoso, cortice crasso, etc. GALL. SYN. : la seconde est l'oranger de la Chine; citrus aurantium sinense fructu globoso, cortice tenuissimo, etc. GALL. SYN.

Il est inutile de rechercher si la nature a créé originairement la premiere, dont le fruit a l'écorce un peu plus épaisse, ou bien si elle n'est qu'une variété de la seconde : ainsi nous en prendrons une pour type, et ce sera l'aurantium vul

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