furent bientôt remplis de cette race nouvelle, qui fut appelé du nom d'oranger, de semence ( arancio di grana); et peu à peu elle fut aussi adoptée dans les pays voisins, et principalement à Savone, à la Pietra, et à la Spezia, où l'on n'éleve plus que des orangers francs. C'est seulement par cette méthode que l'on est parvenu à porter la culture de l'oranger à un degré de prospérité que l'on remarque rarement dans les l'on voie en Europe: ceux de la Sicile portent des fruits très doux; mais il n'y a pas un seul arbre qui en produise plus de douze à quinze cents: ils n'en donnent pas davantage dans les isles de l'Archipel, à Salò, à Nice, à Hyeres: j'ai vu ceux de Murcia, de Tariffa, et de Séville; ils ne m'ont pas paru plus gros que ceux du Finalais : les moines du couvent de los Remedios, dont le jardin est peut-être le plus beau de l'Andalousie, m'ont assuré qu'ils avoient cueilli à leurs arbres jusqu'à cinq mille oranges: mais nulle part je n'en ai vu d'aussi gros que ceux que l'on cultive aux environs de la ville de Final: le jardin de M. Alizeri contient cent douze arbres, dont les plus petits donnent deux mille cinq cents à trois mille fruits: plus de la moitié en portent de quatre à cinq mille on voit plusieurs de ces arbres dans le jardin de M. Aicardi, sur lesquels on a récolté jusqu'à six mille oranges; et dans le jardin de M. Piaggia, on en distingue un qui en a donné jusqu'à huit mille cette belle plante s'éleve à la hauteur de 9 metres; ses branches, qui forment un globe, et qui descendent jusqu'à terre, présentent une circonférence de 34 metres; la tige, qui est encore jeune et vigoureuse, a un metre et demi de circonférence. plantes exotiques: en moins de soixante ans, elle a avancé la naturalisation de cet arbre beaucoup plus que la greffe et les autres méthodes ne l'avoient fait dans l'espace de plusieurs siecles, et a offert un exemple de ce que l'on doit attendre de tous les végétaux que l'on multipliera par ce moyen. Il n'étoit pas sans intérêt de chercher à connoître par quel degré on étoit parvenu à ce résultat, et quelles circonstances en avoient fait découvrir l'avantage. C'est la tâche que je me suis imposée; c'est ce que je crois avoir fait dans ce chapitre. Heureux si mes recherches peuvent concourir aux progrès de l'agriculture, qui est la source la plus solide des richesses et la base de la prospérité des nations! FIN. DES MATIERES. PRÉFACE. Page vij CHAPITRE I. Théorie de la Reproduction végétale. la distribution de ces êtres. Recherches des philo- sophes sur la formation des plantes nouvelles. - Décou- ART. II. Opinions des Botanistes et des Agronomes sur l'origine et les causes des variétés et des monstres. ART. VI. Réflexions. Observations sur plusieurs phé- nomenes de la fécondation croisée. Idée de la théorie 1 de la reproduction végétale. ART. VII. Expériences de fécondation artificielle. Mé- thode suivie dans ces opérations. Conséquences. 34 CHAP. II. Tableau du Genre Citrus, disposé d'après ART. II. Ordre des divisions suivi par la nature. Pre- CHAP. III. Synonymie et Description. ART. VI. Des Agrumes des Indes. -Observations géné- rales sur ces végétaux.-Leur description et synonymie. 171 CHAP. IV. Histoire du Citrus. ART. I. Recherches sur le Citronier. — Indigene en Médie. ART. II. Recherches sur le Limonier et sur l'Oranger. Inconnus aux anciens. Confondus mal-à-propos avec la pomme des Hespérides. Acclimatés récemment en Afrique. — Préjugés sur leur origine. ART. III. Recherches sur la patrie du Limonier et de |