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jardins elles ont commencé par se subdiviser elles-mêmes en diverses générations qui ont reçu des modifications par la fécondation, sans altérer les caracteres de l'espece, et ont formé les

variétés.

Elles se sont ensuite croisées entr'elles dans une infinité de proportions différentes, et ont donné naissance aux hybrides, qui sont aussi nombreuses que les gradations dont sont susceptibles ces différentes combinaisons.

Cependant toutes ces races diverses annoncent toujours par leurs caracteres un ou plusieurs de ces types, et l'on trouve par-tout, ou leur empreinte isolée, ou l'empreinte de la réunion de plusieurs.

Nous commencerons

especes.

par donner le tableau des

Du Citronier.

Le citronier est une plante arborescente; il ne se plie pas en espalier comme le limonier, il ne s'éleve pas comme l'oranger: ses branches sont courtes et roides; ses feuilles, au cómmencement violettes, ensuite vertes, sont alternes, simples, oblongues, dentelées, et parsemées d'une infinité de petits points qui sont autant de vésicules qui contiennent l'arome: les pétioles, nuds, ne sont qu'une continuation de la nervure médiaire

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de la feuille le bourgeon est gros, conique, muni d'une épine solitaire il pousse pendant presque toute l'année des fleurs à bouquets, portées chacune par un pedicelle qui pose sur un pédoncule, quelquefois axillaire, mais régulièrement terminal et multiflore: les fleurs, en partie hermaphrodites et en partie dioïques, sont formées d'un calice monophylle quinquefide, qui contient une corolle dont les pétales, au nombre de cinq, élargis à leur base, insérés autour d'un disque hypogyne, sont blancs en dedans et nuancés au dehors d'un rouge violet: ses étamines, au nombre de trente à quarante, ont la même insertion que la corolle : les filaments sont rapprochés en cylindre, serrés à leur base, et polyadelphes : l'anthere est jaune, linéaire, et divisée au milieu par une échancrure le pistil est composé d'un ovaire simple, ovoïde, surmonté d'un style unique et charnu, et d'un stigmate simple et globuleux : il est couvert d'une humeur mielleuse et visqueuse. Le fruit est capsulaire, multiloculaire : il est formé de deux écorces dont l'une extérieure est raboteuse, jaunâtre, mince, parsemée d'une infinité de vésicules globulaires, pleines d'une huile essentielle très aromatique, et qui s'annoncent sous la forme de petits points; et l'autre intérieure est épaisse, blanche, tendre, charnue, et forme la partie plus considérable du fruit: sous cette écorce

est une membrane ou pellicule diaphane qui enveloppe la partie pulpeuse, et qui, pénétrant dans son intérieur, y forme des doubles cloisons convergentes à son axe qui divisent le fruit en neuf ou dix loges. Ces loges sont polyspermes: elles sont remplies d'une chair pulpeuse, formée de quantité de vésicules oblongues,pleines d'un jus acide, et contenant des semences cartilagineuses en nombre indéterminé.

Du Limonier.

Le limonier croît en arbre, mais ses branches pliantes se prêtent de préférence à l'espalier : ses feuilles sont ovoïdes, larges, dentelées, d'un vert clair tirant au jaune: elles portent sur un pétiole articulé au point de son union au disque de la feuille, et muni de deux saillies aux côtés. Ses pousses tant qu'elles sont tendres, sont teintes d'une couleur violace: ses fleurs plus grandes que celles de l'oranger le sont un peu moins que celles du citronier : elles sont en partie hermaphrodites et en partie dioïques : la corolle a cinq pétales colorés de rouge au dehors et blancs en dedans, fixés sur un calice vert quinquefide au milieu duquel, dans les fleurs hermaphrodites, il s'éleve un pistil plus petit que dans le citronier, surmonté d'un stigmate couvert aussi d'une humeur visqueuse, et entouré de trente à quarante étamines,

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réunies en plusieurs corps, et portant une anthere jaune les fruits, presque ovoïdes, sont mamelonés à leur sommet: l'écorce extérieure est mince, et teinte d'un jaune clair très pâle; l'intérieure est aussi mince, blanche et coriace : la premiere est formée d'une quantité de petites vésicules contenant un arome très pénétrant, qui s'évanouit en grande partie lorsque le fruit arrive à un excès de maturité. Sa pulpe est renfermée en neuf ou onze loges qui forment la partie plus considérable du fruit, et résulte d'une infinité de vésicules oblongues, jaunes blanchâtres, qui contiennent un jus aigre, abondant, et très agréable: le parenchyme ou la pellicule qui couvre ces loges, est si adhérente à l'écorce que l'on ne peut pas l'en séparer sans la déchirer: elle est mince, diaphane et sans amertume.

De l'Oranger.

L'oranger est plus vigoureux que le citronier et le limonier il forme un arbre plein et majestueux : ses feuilles sont oblongues, pointues, légèrement dentelées et ailées dans le pétiole: elles sont d'un vert très foncé qui les distingue à la vue de celles du limonier et du citronier. La fleur, constamment hermaphrodite, a cinq pétales, et se distingue des fleurs du citronier et du limonier par sa blancheur, et par l'odeur suave qui en émane.

Les étamines, au nombre de vingt, sont divisées en plusieurs corps, et portent une anthere oblongue, et dont le pollen est d'un jaune foncé.

Le fruit en est sphérique, et quelquefois aplati: son écorce est plus ou moins mince selon les especes: la partie intérieure est blanchâtre, filamenteuse et fade : l'extérieure est mince, colorée d'un jaune d'or qui distingue l'orange du limon et du citron, et est composée d'une quantité de vésicules qui contiennent une huile essentielle assez agréable.

Les loges, au nombre de neuf, et qui forment la partie la plus considérable du fruit, sont enveloppées dans une pellicule diaphane qui se détache avec beaucoup de facilité de l'écorce, à laquelle elle ne tient que par la membrane blanche et cotoneuse qui forme l'écorce intérieure : la pulpe qu'elles renferment, est formée d'une quantité de vésicules oblongues de couleur jaune foncé, pleines d'un jus doux et rafraîchissant, et contenant des semences oblongues, cartilagineuses et jaunâtres.

Du Bigaradier.

L'oranger à fruit aigre, ou le bigaradier, vient moins haut que celui à fruit doux : sa feuille a le cœur du pétiole plus prononcé sa fleur a infiniment plus d'arome, et est préférée pour les eaux

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