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ou facilité les progrès, que pour relever la gloire de ceux qui en ont enrichi nos climats.

Ces quatre chapitres forment la premiere partie de l'ouvrage; ils forment le volume que je viens de donner au public. Une seconde partie devoit l'accompagner ; mais j'ai cru devoir en retarder la publication, pour y donner plus d'étendue et plus de fini.

Elle contiendra un tableau comparatif de l'état du citrus dans les différentes régions du globe où il est acclimaté, l'histoire naturelle de ses especes, un traité de sa culture et de ses maladies, des observations sur les gelées et leurs phénomenes, et l'histoire des plus célebres gelées que cet arbre a souffertes dans les pays méridionaux de la France.

Ce volume sera suivi d'un atlas qui contiendra, en trente planches, les figures coloriées des quatre especes, celles d'un grand nombre d'hybrides, et celles des variétés les plus remarquables: ce travail étoit déja commencé, et j'avois le projet d'alterner ces figures avec les feuilles de l'ouvrage; mais comme l'exécution de ces planches présente beaucoup de difficultés, et exige beaucoup de temps et de dépenses pour être exacte et soignée, j'ai pris le parti de les réunir en un atlas qui formera un troisieme volume, dont je pourrai donner la publication avec plus de loisir.

J'ai intitulé cet ouvrage Traité du Citrus : le titre d'Hesperides, adopté par les auteurs qui m'ont précédé, m'a paru tenir à la fable; et, devant en choisir un dans. le fond de la matiere, j'ai cru devoir donner la préférence au nom technique reçu par les botanistes pour exprimer

ce genre. Je ne m'en suis pas cependant constamment servi dans le cours de l'ouvrage : j'ai trouvé que ce nom portoit souvent de la confusion dans les idées, parcequ'il est en même temps le nom du genre et le nom d'une espece: ainsi j'ai cru devoir adopter dans la diction le mot italien d'agrumi, dont je me suis servi concurremment avec celui de citrus: ce nom, qui exprime collectivement toutes les especes réunies, est certainement le plus propre à donner l'idée exacte du genre la langue française n'offrant point d'équivalent pour le rendre avec précision, j'ai cru pouvoir l'adopter sans crainte de blesser par un néologisme qui devient nécessaire, et qu'il nous seroit impossible de remplacer par aucun des mots reçus (1).

(1) Le nom d'agrumi est très ancien en Italie : c'est le nom du genre que les botanistes appellent citrus, et qui comprend toutes les especes de cette famille.

On ne le voit pas encore en usage dans le quinzieme siecle : Matioli, qui a écrit en italien en 1540, ne se sert que du mot cedro ; c'est le nom que l'on voit à l'intitulé des articles qui regardent cette culture, dans tous les écrivains de ce temps-là.

Il paroît que celui d'agrumi a commencé chez les écrivains du seizieme siecle.

dans

ab acore

Ferraris annonce que ce nom étoit en usage, de son temps, la langue vulgaire, puisqu'il appelle ces fruits mala, quæ nominantur. C Les pommes qui ont reçu leur nom de leur acide. » Volcamerius en a fait usage en latin (acruminum hoc genus. VOLG. p. 148).

Tanara, qui écrivoit en italien en 1660, se sert du terme générique d'agrumi comme d'un terme reçu. Trinci en fait autant dans son ouvrage de l'Agricoltore sperimentato.

Il est à croire que les Italiens ont reçu ce nom des Arabes, qui,

Voilà les principes qui m'ont dirigé dans ce travail, et dont j'ai cru devoir rendre compte au public: heureux si j'ai réussi dans l'objet que je me suis proposé, et si mes recherches peuvent être utiles aux progrès de la physique végétale et de l'agriculture!

Après avoir ainsi satisfait aux devoirs d'auteur envers les lecteurs, je sens le besoin de satisfaire aux sentiments de mon cœur, en témoignant ma reconnoissance envers ceux qui ont contribué à mon entreprise.

Elle ne seroit encore qu'en projet, sans l'encouragement de M. le Comte Chabrol, préfet de Montenotte.

du temps d'Abd-Allatif, appeloient ces plantes avec le terme collectif de fruits acides (hamidhát).

Le nom d'agrumes paroît remplacer très justement celui de citrus: le citrus est proprement le nom d'une espece ; il est en conséquence insuffisant pour exprimer le genre, qui en comprend plusieurs autres, et qui le comprend lui-même : il est d'ailleurs bien choisi, et d'une étymologie très fondée, puisqu'il dérive du mot agro (acide); et l'acidité est réellement le caractere dominant de toutes les especes du citrus. Il seroit avantageux qu'on adoptât ce mot dans toutes les langues, et principalement dans la langue française, qui manque d'un nom propre à exprimer ce genre.

Je ne crois pas nécessaire de remarquer que le citrus ne doit pas être confondu avec le cedrus : les Latins ont donné ce nom à un arbre par sa hauteur et par l'incorruptibilité de son bois; il naissoit dans l'Asie mineure, et principalement sur le Liban.

connu

Les Italiens ont rendu dans leur langue, avec le seul mot de cedro, ces deux genres différents de plantes : le nom cedrato, dont on a fait usage assez souvent, est plutôt le nom d'une variété que celui de l'espece.

En français, on a suivi la distinction des Latins; et l'on a appelé le citrus citronier, et le cedrus cedre

Ce fonctionnaire estimable, dont les vertus et le zele ont tant contribué au bonheur de ma patrie, avoit appelé tous les talents à des études utiles, et principalement aux recherches qui pouvoient contribuer à la formation de la statistique du département.

Ce fut alors, pour mériter son estime et l'amitié dont il daigne m'honorer, que je commençai à rassembler les observations et les expériences que, depuis dix à douze ans, je consignois dans des registres agricoles, et que j'en formai un mémoire dont j'eus l'honneur de lui faire hommage.

Ce travail fut présenté par M. Chabrol à son Excellence le Ministre de l'intérieur, et eut le bonheur d'obtenir son agrément.

Encouragé par ce succès et excité par les invitations de cet ami précieux, je me décidai alors de m'occuper à étendre ce mémoire, à le perfectionner et à l'enrichir du tableau de ma théorie générale sur la reproduction végétale, qui étoit encore dans mes brouillons.

Je consacrai deux années à des recherches assidues, à des lectures pénibles, et à la répétition et au complément de plusieurs expériences que j'avois commencées depuis très long-temps.

Mais, malgré tous ces efforts, ce Traité n'auroit jamais atteint le degré où il est parvenu, sans les secours que j'ai trouvés à Paris dans les ressources immenses qu'offre ce centre des connoissances humaines, et dans l'aide de l'amitié et des lumieres de MM. de Sacy, Desfontaines, et Mirbel.

C'est à ces trois savants, et principalement à M. de

Sacy, que je suis débiteur d'un grand nombre d'observations et de détails qui ont enrichi mon travail, et qui en ont facilité le développement et la liaison. Il m'est doux maintenant de leur en témoigner ma reconnoissance : c'est un devoir cher à mon cœur, et dont je ne peux mieux m'acquitter qu'en partageant avec eux le foible mérite de mes recherches, et l'honneur du succès qu'elles peuvent avoir pour les progrès de l'agriculture et de la botanique.

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