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lentirent, pendant quelque temps, le zèle dont on était d'abord animé. » Nous voyons plus loin que ce fut en 1838 que la Société arrêta de faire enfin paraître, non pas les premières lettres de la Biographie, mais seulement le Catalogue rédigé par MM. Breghot du Lut et Péricaud, et contenant les noms et l'indication des sources auxquelles les rédacteurs de la future biographie devraient puiser. On peut donc dire, avec exactitude, que le projet, voté en 1822, n'a encore reçu, au moment où nous écrivons, qu'un commencement d'exécution prélimaire. Peut-être ce projet a-t-il eu le tort de vouloir imposer un travail obligatoire à des esprits essentiellement indépendants, qui n'apportent guère que des tributs volontaires, d'autant plus riches qu'ils sont plus spontanés. Mais un travail de commande glace tout d'abord la veine des hommes de talent, et une minorité d'érudits peut seule se plier aux exigences de ces résumés où la patience a, en général, plus de part que toute autre aptitude. Il ne faut donc pas s'étonner que l'exécution se fasse encore attendre aujourd'hui et que bien peu aient entrepris de broder sur le canevas du Catalogue (1).

A cette même séance, du 24 juillet 1822, qui vit élire le premier comité de publication et dont

(1) Les articles traités ont paru dans les Archives du Rhône, dans la

le souvenir nous est transmis par la troisième édition du réglement, le Cercle révisa ses Statuts. Plusieurs changements notables furent introduits ainsi le nombre des membres titulaires fut porté de 35 à 45, innovation déterminée sans doute par l'état florissant alors de la Société et par

Revue du Lyonnais ou dans d'autres recueils, mais non sous le patronage du Cercle et en corps d'ouvrage spécial.

Voici du reste la part de chacun dans les notices lues en séance:

MM. MOLLARD

a donné les articles Jean Morel et Jean Brunel.

PÉRICAUD aîné: Saint Yves,

GROGNIER:

TROLLIET:

COCHARD :

· Agobard, — Leydrade, — M.-A. Bloud,

Borde, De Virieu,

Guillaume de Gadagne,

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Dugas, Thomas et

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Garon,-le P. Joseph Janin,

l'abbé Archimbaud et Benoît Archimbaud, René Gros de St-Joyre, Henri François d'Urbigny, Guillaume Guéron,-Charles Miron,-Sanctès Pagnino, Licinius,- Pilate,-Poncet,-Claude de Bellièvre, Fleury Epinat, André d'Espinay, - Charles de François de Rohan, Louis Villars,

Bourbon,

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de Ripes, Raymond Sacchetti, Amédée de Talaru,

Henri de Villars, - Guy de Boulogne,

de Sure, Françoise Pascal.

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Guillaume

Bernard et Joseph de Jussieu, Alléon-Dulac.

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l'insuffisance du cadre, qui avait été débordé (la liste publiée à la suite du réglement offre, en effet, trente-six titulaires), mais innovation qui devait être funeste en définitive, comme il arrive de nos jours pour l'industrie, où l'on voit une entreprise, qui a donné de beaux bénéfices, tomber en décadence, du moment où elle cherche à doubler le chiffre de ses affaires, en doublant celui de son capital nominal :

Qui trop embrasse mal étreint.

La candidature était briguée, quand il y avait insuffisance de places : il dut arriver un jour où elle fut déclinée, quand il fallut tout prendre, pour se compléter, au lieu de choisir.

Deuxième dérogation, qui est encore un indice de prospérité : le nombre des séances fut porté d'une à deux par mois, c'est à dire le premier et le troisième jeudi. Enfin, il fut décidé que les candidats futurs seraient dispensés de la présentation

par trois membres, et que les assistances, ainsi que les tributs, ne donneraient droit qu'à un demi-jeton. On devait revenir plus tard sur cette dérogation.

L'ordre de nos procès-verbaux nous amène ensuite à la séance du 19 juin 1823, à laquelle M. Grandperret tient la plume. Cette séance fut marquée par la communication qu'y fit

M. Torombert (1) de deux chapitres de son Commentaire sur le contrat social, dans lesquels il s'efforçait d'établir, vérité désormais hors de tout conteste, la supériorité des peuples civilisés sur ceux qui ne le sont pas.

29 avril 1824, élection de M. de Thorigny, avocat du barreau de Lyon, auteur d'une traduction inédite du Traité de Lessing sur l'épigramme. Ce candidat, que les travaux du ministère public devaient bientôt éloigner de vos séances, préludait, par la culture des lettres, aux luttes sévères du prétoire, et s'acheminait, par les hautes régions judiciaires et administratives, aux suprêmes honneurs du Sénat.

Quelques jours après, le Cercle s'associait un littérateur désigné à ses suffrages par une œuvre capitale pour notre cité : c'était Charles Massas, auteur d'un Poëme sur le siége de Lyon et d'Odes sur la Grèce chrétienne, disputant sa nationalité au cimeterre ottoman. Ce littérateur distingué, que vous ne deviez pas posséder longtemps parmi vous, payait son premier tribut, à la séance du 20 juillet, dans une pièce de vers reproduite, à bon droit, par les Tablettes historiques de Lyon. Après avoir demandé aux Muses quelle était

(1) Une distinction très-flatteuse attendait ce jurisconsulte, sur la fin de sa carrière trop tôt terminée : le duc d'Orléans lui offrit la place de professeur de ses fils ainés.

cette assemblée où elles allaient l'introduire, le récipiendaire transmettait la réponse des neuf sœurs, sous une allusion transparente, et terminait sa revue par cette allégorie spirituelle :

Là, quelquefois aussi Thémis

Viendra; mais plus d'arrêts sévères,
Plus de cyprès, plus de soucis,
Plus de phrases sur nos misères.
Auprès d'elles seront les Ris

Et les Grâces, aux mains légères,
Feront tomber ses noirs habits,
Pour des parures moins austères.
Esculape encor paraîtra :
Non cette idole mercenaire,
Que l'erreur jadis adora,
Et que peignait si bien Molière,
Environnant sa tête altière

De la perruque à grands rabats
Et chassant, au bruit de ses pas,
Une victime sous la terre.
Non, son aspect te sourira;
Des roses pareront sa tête
Et son scalpel ne tombera
Que sur quelque rime imparfaite,
Qui trop souvent t'échappera.

L'année 1825 devait voir disparaître l'un des principaux fondateurs du Cercle, je veux parler du professeur Molard, dont l'humble demeure avait retenti des premiers accents de l'institution naissante. Le poëte Massas, dont nous venons de rappeler les remarquables débuts, paya un tribut touchant à la mémoire de notre Académus, dans

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