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lettre de M. Terme, qui demandait le titre de membre honoraire, une commission était nommée, laquelle faisait, à la séance du 22 décembre, son rapport, à la suite duquel le titre de membre honoraire était conféré à M. Terme et à M. Valois. On réparait ainsi la faute du 22 novembre; mais on ouvrait la porte aux demandes d'honorariat, qui devaient priver successivement la Société de sa fleur et la mettre, sept ans plus tard, à deux doigts de sa perte. L'extrême sévérité n'est de mise qu'en matière de probité : elle est déplacée dans une réunion où l'on cherche un délassement. Le zèle seul doit suffire chez des esprits distingués, pour assurer l'accomplissement du devoir.

Quelque modeste que soit, en général, le budget d'un corps savant, il doit subir les exigences de la loi d'équilibre entre les recettes et les dépenses, et avec d'autant plus de soin qu'il n'a pas, comme les sociétés de finance, la ressource de l'emprunt. Il faut donc que cet être de spéculation esthétique descende, au moins une fois par lustre, des hauteurs sublimes et incorporelles de l'empyrée, dans les lignes positives d'un état de situation, préoccupations prosaïques, indignes de grands esprits et pourtant nécessaires. A la séance du 3 janvier 1833, sur le rapport de M. Pic, trésorier, il fut pris une mesure pour améliorer la situation pécuniaire de la Société

en réduisant la dépense. Il fut donc décidé que le tribut affecté à chaque lecture ne serait plus désormais que d'un demi-jeton.

A cette même séance, eut lieu la première communication d'un littérateur recommandable, élu à la précédente réunion, M. Mézières, professeur de rhétorique au collége royal, qui devait plus tard s'élever aux plus hautes fonctions de l'administration universitaire locale, le rectorat. Ce membre distingué de notre Société lut un examen critique des ouvrages d'Olivier Goldsmith, considéré comme écrivain et comme moraliste.

7 février, élection de M. Sylvain Blot, administrateur-poëte, que, sur la fin de sa carrière, la politique devait enlever au culte des Muses.

A la séance du 27 février 1834, la question financière reparaît sous la forme d'un exposé de situation présenté par M. Pic, trésorier. Il résulte de ce document, que l'actif de la Société s'élevait alors à la somme de 658 fr. C'est sans doute ce qui détermina la Société, dans sa séance du 29 mai, à prendre une action (on voit que depuis longtemps la Société siégeait dans le même palais que la Bourse), à prendre une action dans la publication d'une édition polyglotte des Poésies d'Anacréon.

La séance du 7 août constate une douloureuse nouvelle, la mort d'une des plus grandes ou,

pour mieux dire, de la plus grande illustration industrielle de Lyon, dont le nom est devenu universel et impérissable, je veux parler de la mort de Jacquard, annoncée à la Société par M. Grognier.

8 janvier 1835, la Société accepte la publicité que la presse périodique met au service de ses travaux. Après avoir entendu la lecture, par M. Grand perret, du prospectus d'un nouveau journal scientifique et littéraire, devant paraître sous le nom de l'Athénée, la Société déclare consentir à ce que ce journal rende compte, sans blame ni éloge, de ses travaux et de ses séances, se réservant le droit de révoquer, quand il lui plaira, par une délibération postérieure, la présente autorisation. En même temps, la Société décida qu'elle prendrait un abonnement à l'Athénée et autorisa, en conséquence, le trésorier à en payer le prix. C'était quelque chose d'analogue à la délibération du 5 mars 1856.

A la séance du 19 mars 1835, la Société adopte des dispositions réglementaires en cinq articles, pour assurer le dépôt aux archives et la conservation en recueil de toutes les lectures faites en séance, à peine de perte du droit au tribut. Cette résolution était comme un corollaire de la délibération du 8 janvier et avait pour but d'assurer à la feuille l'Athénée les documents indispensables pour rendre compte des séances de la Société.

Elle a dû tomber en désuétude, par suite de la disparition du journal qu'elle avait pour but d'alimenter.

7 mai, la Société fixe à 6 heures du soir l'ouverture de ses séances: jusqu'à ce moment on s'était réuni à 7, heure à laquelle on devait revenir, dans la séance du 2 juillet.

La Société, dans sa séance du 11 juillet 1836, décide qu'elle prend un abonnement à la Revue de Lyon, qui venait de recueillir la succession littéraire de l'Athénée, pour ne pas fournir une plus longue carrière.

24 mars 1837, la Mairie demande des renseignements sur la fondation, le but et l'organisation de la Société littéraire. C'est la première fois que l'autorité se préoccupe spontanément de notre existence. C'est que les passions politiques ayant abusé du droit d'association, depuis 1830,le pouvoir avait dû restreindre l'exercice de ce droit et le subordonner à son bon plaisir, par mesure préventive. Il fallait donc prendre des informations sur les Sociétés savantes, afin que l'Administration pût les distinguer des associations proscrites désormais.

Avec la séance du 29 novembre commence l'entrée en fonctions, comme secrétaire, de votre Secrétaire perpétuel. Pendant le cours de cet exercice, nous n'aurons plus à regretter de lacune dans la série de nos procès-verbaux. Désormais

aussi les noms seront écrits avec soin, et vos membres, qui tous doivent être des notabilités dans le monde des lettres locales, y seront correctement désignés.

A la séance du 13 décembre, il est procédé à l'élection d'un comité biographique, composé de cinq membres, dont les noms sont ainsi désignés par le scrutin MM. Péricaud aîné, Monin, Chelle, Breghot du Lut et Boitel. Le 7 février 1838, ce comité fit son rapport, par l'organe de M. Monin, et toutes ses propositions furent votées. Il fut décidé, en outre, que la Biographie publiée par Michaud servirait de règle comparative pour la longueur des notices destinées à la Biographie lyonnaise; que l'ouvrage serait tiré à 500 exemplaires et que chaque membre n'aurait droit qu'à un seul de ces exemplaires. C'est à la suite de cette délibération que fut passé un traité avec feu Léon Boitel, imprimeur, membre de la Société, pour l'impression du catalogue des Lyonnais dignes de mémoire, auquel travaillaient, depuis longtemps, MM. Péricaud aîné et Breghot du Lut, et qui devait servir de cadre à la Biographie lyonnaise. Ce volume a en effet paru, nous en avons tous reçu un exemplaire: c'est comme un mémento qui doit engager chacun à remplir au moins une case dans cette longue nomenclature, à laquelle il sera ajouté à son tour.

L'année 1839 fut une des plus néfastes dans

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