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né, dès 1847, à ces recherches, par l'Institut, sous forme de mention honorable, distinction qui devait inaugurer une série de succès analogues, pour plusieurs membres de notre Société. Ainsi une mention semblable était décernée à M. Martin-Daussigny, en 1854, pour son mémoire sur l'emplacement du temple d'Auguste, à Lyon. Plus tard, un bref pontifical accusait à M. Dufieux, avec éloges, la réception de son œuvre NATURE ET VIRGINITÉ; les Traités de M. Socquet sur les Eaux minérales naturelles, alcalines et salines, en collaboration avec M. Pétrequin, remportaient successivement deux premiers prix à l'Académie impériale de Médecine, M. Servan de Sugny recevait l'ordre du Medjidié, à la suite de la publication de sa Muse ottomane, M. Mulsant, dont le nom est répandu dans tout le monde savant, voyait l'ordre du Mérite civil de Suède et l'ordre de la Légion d'Honneur confondre leurs étoiles sur sa poitrine, en récompense de ses vastes travaux entomologiques, et, en dernier lieu, le résultat d'un concours ouvert à l'Institut, sur la question de l'universalité de la loi morale, sous les divers accidents de civilisation, valait une médaille d'honneur à M. Pezzani. Ces distinctions, Messieurs, témoignent bien haut de l'importance et du mérite des travaux de vos membres, et vous nous pardonnerez d'avoir interrompu un instant l'ordre chronologi

que de ces annales, pour y consigner dès maintenant le flatteur et sympathique souvenir de ces triomphes.

La publicité est l'un des éléments essentiels de la prospérité, dans tout corps savant. Plusieurs fois la Société littéraire a cherché à se procurer cette condition indispensable de succès, et toujours l'insuffisance de sa dotation a opposé un obstacle insurmontable aux tentatives essayées dans ce but. C'est ce qui arriva d'abord en 1844. A la séance du 7 août, sur la proposition de M. Péricaud aîné, président, on agita cette question et, à la séance suivante, une commission fut élue pour diriger la publication des mémoires. Elle se composait de MM. Rostain, Breghot du Lut et d'Aigueperse. Le 23 avril 1845, M. Martin-Daussigny développa une autre proposition, dans le but d'imprimer une impulsion nouvelle à la publication des travaux.

Il fut décidé que le président se chargerait d'écrire au Ministre de l'instruction publique, pour solliciter une subvention annuelle, qui viendrait en aide aux frais de publication; que deux des membres de la Société, MM. Potton et Chastel, en relations avec les journaux le Censeur et le Courrier, feraient les démarches nécessaires pour obtenir l'insertion, au moins sommaire, du Compte rendu des séances, enfin, qu'une séance publique aurait lieu désormais chaque année.

De toutes ces résolutions il devait sortir un premier cahier de Mémoires, sous le nom d'Archives, deux ans plus tard. Le concours de la presse locale, d'ailleurs, n'avait pas attendu l'initiative d'une proposition en règle pour entretenir le public des travaux de la Société. Du 26 mars 1841 au 7 mars 1849, des Comptes-rendus de vos séances parurent, sauf quelques lacunes, successivement dans le Rhône, le Moniteur Judiciaire et la Tribune Lyonnaise.

La séance du 20 août mérite encore une mention spéciale, parce que la Société y décida qu'un diplôme, conforme au modèle présenté par M. Martin-Daussigny, auteur de la proposition, serait distribué à l'avenir à tous les membres, tant titulaires que correspondants. Il faut en dire autant de celle du 26 novembre, dans laquelle, sur la présentation de M. Grégorj, la Société conféra le titre de membre correspondant à dix-neuf notabilités littéraires de la Péninsule italique, résidant à Rome, à Naples, à Pise, à Florence, à Milan, au nombre desquelles se trouvaient plusieurs ministres, qui ne dédaignèrent pas d'admettre, dans leurs archives héraldiques, le modeste diplôme de notre Société (1).

(1) C'étaient MM. Charles Troja, à Naples, Cataldo Jannelli, idem, François Bonaini, professeur à l'Université de Pise, Jean Rosini, idem, chevalier Dalborgo, idem; Benoît Viale, à Rome, Fea, bibliothécaire de la Sapienza, à Rome, Barola, professcur au Collège romain, à Rome; comte

A une autre séance, la Société fit des modifications à son réglement, relativement au titre de membre honoraire, qui ne doit plus être conféré qu'après vingt ans d'exercice, et à la formaordre chronologique, de la liste des

tion, par

membres.

A la séance suivante, celle du 20 mai, il fut procédé au renouvellement des membres du comité de publication, qui fut composé de MM. Grégorj, Hignard, M'Roë, Péricaud aîné et Chelle, auxquels furent adjoints, par ordre d'ancienneté dans la Société, MM. Coste et Breghot du Lut. De ces sept noms, quatre ont disparu de notre liste; mais ils vivront longtemps encore dans nos souvenirs, jusqu'à ce que nous allions prendre tous successivement notre rang dans les pertes récentes de la Société. Dieu veuille que nos successeurs songent à donner quelquefois, à notre exemple, une place à nos modestes noms, dans leur mémoire!

Charles Galvani, à Modène; Jean-Baptiste Nicolini, à Florence, marquis Gino Capponi, idem; comte Frédéric Sclopis, à Turin, chevalier Louis Sauli, à Turin, chevalier Constanzo Gazzera, à Turin; Nicolas Tommaseo, à Venise; Camille Ugoni, à Brescia; marquis Gaëtan Melzi, à Milan, comte Charles Morbio, à Novare; Albert Nota, à Pavie.

La Société montre au premier rang, parmi ses associés étrangers, MM. Cibrario et Sclopis, à Turin, Troja, à Naples, Tommaseo, à Venise, qui tous ont occupé le ministère dans leur pays. Il faut ajouter à cette liste d'élite le célèbre historien César Cantù, qui vient d'être chargé par l'archiduc gouverneur général de faire un rapport sur la situation des études en Lombardic.

A la séance du 8 décembre 1846, sur la proposition de M. Grégorj, président, qui venait de la représenter avec beaucoup d'éclat au Congrès de Marseille, la Société décerna le titre de membre correspondant à vingt-six hommes de lettres, tant étrangers que français (1). Alors aussi, pour la première fois, depuis sa réorganisation, après les jours néfastes de 1839, la Société arrivait au but qu'elle poursuivait depuis longtemps, je veux parler de la clôture de la liste de ses titulaires arrêtée au nombre de 45, et c'était seulement par suite de vacance, qu'à la séance du 24 mars 1847, elle admettait au nombre de ses membres titulaires M. l'abbé Chambeyron, auteur de plusieurs monographies sur l'histoire du Lyonnais.

La séance du 10 novembre devait voir paraître la première et, jusqu'à présent, l'unique livraison des Archives de la Société. En même temps, la compagnie recevait une nouvelle circulaire du ministre de l'instruction publique, par laquelle M. de Salvandy demandait que la note

(1) En tête de cette liste il faut placer les noms de MM. Paul Autran, de l'Académie de Marseille; Eugène Balbi, à Milan; J.-B. Belloro, conservateur des archives de Saint-Georges, à Gênes; Adrien Bertinaria, professeur de philosophie, à Turin'; Joseph Cappelletti, membre de l'Académie arménienne de Saint-Lazare, à Venise; Antonin Costa, professeur de droit commercial, à Gênes; Eusèbe de Salles, professeur de langues orientales, à Marscille; Sylvius Giannini, homme de lettres, à Livourne; Dieuzet, président de la Société de statistique de Marseille; Adolphe Ricard, secrétaire de la Société archéologique de Montpellier.

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