accompagne le psoriasis, l'acne sebacea, si intense qu'elle soit d'ailleurs. Dans le favus, au contraire, elle est remarquable par sa nature cicatricielle, par son incurabilité. PRONOSTIC. Le pronostic de l'alopécie varie selon la cause qui l'a produite. Symptomatique d'un état général ou local, dépendant d'une lésion de sécrétion, elle peut, pour les femmes, par exemple, offrir les inconvénients qui résultent d'une déshonestation de la chevelure, mais elle n'a pas de caractère sérieux, puisque les cheveux doivent toujours repousser. Il n'en est point de même quand l'alopécie est définitive. Cependant l'alopécie sénile ne constitue, à vrai dire, qu'une difformité naturelle, tandis que celle du favus, survenant dans la jeunesse, emporte avec elle un caractère de gravité qu'on ne retrouve dans aucune autre forme. TRAITEMENT. Il n'y a rien à faire contre l'alopécie naturelle, qu'elle soit congénitale ou sénile à un titre différent, l'alopécie faveuse est au-dessus des ressources de l'art. Quand la chute des poils est due à une lésion de sécrétion, celle-ci cesse d'ordinaire avec la cause qui la produit. Cependant on peut alors combattre l'alopécie par quelques moyens appropriés : par la rasure, par des frictions toniques avec des pommades au rhum, etc.; par des frictions sèches. On aidera ces moyens par un régime substantiel. Le traitement de l'alopécie syphilitique est celui de la syphilis elle-même. Quant à l'alopécie pathologique, elle ne réclame pas d'autres soins que ceux qu'il faut diriger contre l'éruption qu'elle accompagne. CANITIE. La canitie, connue et signalée dans tous les temps, est une décoloration des poils plus ou moins complète, produite soit naturellement, soit accidentellement. La canitie naturelle est ordinairement l'attribut de l'âge mûr et surtout de la vieillesse. Elle se manifeste de trentecinq à quarante ans, et débute habituellement sur les tempes pour s'étendre de là au reste du cuir chevelu. Elle consiste d'abord dans la décoloration, quelquefois même partielle, d'un certain nombre de poils qui, semés çà et là dans la chevelure, lui donnent un aspect grisonnant. La canitie augmente plus ou moins rapidement et peut devenir si complète, que la chevelure tout entière est blanche, comme argentée, et donne à la face humaine une auréole qui lui imprime un cachet de dignité particulière. La canitie peut rester limitée à un état plus ou moins grisonnant. Il n'est pas rare d'un autre côté, de la voir apparaître de bonne heure, même dans la jeunesse, sans qu'l soit possible d'ailleurs d'expliquer cette anomalie. Les femmes sont moins complétement que les hommes sujettes à la canitie sénile. La canitie accidentelle est beaucoup plus rare que la précédente, bien qu'elle puisse dépendre d'un nombre assez considérable de causes: ainsi elle peut survenir après des céphalalgies ou des névralgies violentes; à la suite d'hémorrhagies habituelles et abondantes, dans la phthisie, sous l'influence d'excès, de la syphilis, etc. Elle est évidemment favorisée par les veilles, les travaux intellectuels exce-sifs. Mais de toutes les causes qui paraissent exercer une influence sur le développement de la canitie, il n'en est pas de plus puissantes que celles qui agissent en ébranlant le système nerveux. L'histoire abonde en faits plus ou moins curieux où l'on voit la canitie survenir, spontanée et complète, sous l'influence d'une frayeur profonde, d'un chagrin excessif. La canitie accidentelle se manifeste quelquefois sans cause appréciable, et, dans ces conditions, elle peut revêtir un caractère tout particulier qui résulte de la décoloration des poils par touffes. On a signalé une canitie congénitale; mais elle n'est pas autre chose que l'albinisme partiel ou général que nous avons décrit en parlant des décolorations. La canitie n'a pas d'antre inconvénient que celui d'être considérée comme un attribut de la vieillesse. Mais il faut bien reconnaitre que cette circonstance a une certaine gravité pour les personnes qui, comme les femmes, sont affligées de tout ce qui nuit à leur air de jeunesse, et l'on comprend qu'elles aient souvent cherché à dissimuler cette petite difformité par des moyens empiriques dont l'emploi n'était pas toujours sans inconvénients, sinon sans dangers. Il n'y a aucun moyen rationnel à opposer à la plupart des formes de canitie. Dans quelques cas cependant, elle paraît dépendre d'une lésion de sécrétion accidentelle et passagère, et alors on peut la combattre à l'aide de moyens appropriés. C'est ainsi que M. Cazenave a obtenu de bons effets de lotions avec une teinture alcoolique concentrée de sulfate de quinine, d'onctions avec une pommade au tannin, au rhum, au camphre, au quinquina, dans la propor tion de 4 grammes et plus pour 30 grammes d'axonge. L'emploi de ces topiques doit être aidé par le soin préalable de raser les parties malades. Enfin M. Cazenave a, dans des cas de canitie largement répandue et rebelle, obtenu des résultats inespérés à l'aide des préparations arsenicales à l'intérieur (1). ONYXIS. L'onyxis est une maladie des ongles, qui, altérés dans leur sécrétion, deviennent secs, rugueux, ternes, cassants, et peuvent tomber, le plus souvent pour se reproduire, quelquefois pour ne plus se reformer. Cette affection, toujours symptomatique d'un état géné. ral ou local, se manileste le plus ordinairement pendant le (1) Voyez pour plus de détails l'ouvrage de M. Cazenave, Traité des maladies du cuir chevelu, suivi de conseils hygieniques sur les soins à donner à la chevelure, Paris, 1850, in-8 avec 8 p anches coloriées. cours d'un psoriasis ou d'un eczéma, d'un lichen siégeant aux doigts; elle est quelquefois un symptôme de l'infection syphilitique, et dans ce cas elle est caractérisée par une inflammation ulcéreuse de la matrice de l'ongle qui tombe presque nécessairement. Quant à la forme d'onyxis que l'on appelle ongle incarné, elle constitue une maladie chirurgicale dont nous n'avons pas à nous occuper ici. L'onyxis ne semble jamais être, à proprement parler, une affection idiopathique. L'histoire de ses causes, de son diagnostic et de son traitement, est celle des maladies ou des états pathologiques dont elle est l'expression et le symptôme. FIN. |