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NOUVELLES SCIENTIFIQUES,

LITTÉRAIRES ET INDUSTRIELLES.

GRANDE-BRETAGNE.

STATISTIQUE INDUSTRIELLE DE LA VILLE DE LONDRES.

Cette statistique a été établie d'après des documens officiels par M. CÉSAR MOREAU. La ville de Londres a 6 lieues de France de longueur sur une largeur de 4 et demie. On y compte 424 églises ou chapelles, 1650 écoles et 1 100 établissemens destinés à l'éducation; et, en

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64 fabriques de toile à voiles. 19 fabriques de goudron.

70 fabriques de pompes pour les

navires.

20 fabriques où l'on courbe le bois.

20 fabriques d'écrous. 520 commissaires-priseurs. 25 manufactures d'aiguilles. 35 fabriques de crins.

13 manufactures de moutarde.
340 ateliers de teinture.
410 établissemens de gravures.
62 fonderies de suif.
415 manufactures de tabac.
120 fabriques de machines.
260 fabriques d'étain.

26 fabriques de plomb.
13 fabriques d'instrumens
culture.

380 fabriques de métaux.
460 fabriques de fil de fer.
40 fabriques d'eau forte.
24 fabriques d'indigo.

38 fabriques de crêpes.
25 fabriques de mousselines.
63 ateliers de dentelles.

39 fabriques de coton, etc. (nen compris les filatures).

18 fabriques de couvertures. 441 tonneliers.

64 tourneurs.

822 voitures pour transporter les marchandises dans Londres. 4,940 voitures pour transporter les marchandises hors de la ville. 935 bateaux pour transporter les marchandises.

32 moyens de transport par les machines à feu.

150 maisons de jeu.

2,000 femmes entretenues. d'agri-25,000 femmes publiques. 12 maisons de police.

88 fabriques de blanc de plomb. 6 fabriques de térébenthine.

298 fabriques de soieries.

62 manufactures de tapis.

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EMPLOI DU GAZ HYDROGENE COMME MOTEUR.

On annonce, comme venant d'être soumise à des épreuves décisives, une invention qui promet de laisser loin derrière elle la découverte des machines à vapeur. Un habitant de Londres, nommé BROWN, est parvenu, après huit ans d'expérience, à se servir de gaz hydrogène pour moteur, au lieu d'employer la vapeur d'eau. Son appareil se compose d'un cylindre dans lequel il introduit da gaz hydrogène, très-facile et surtout peu coûteux à préparer. Le gaz, poussé dans le cylindre d'une manière et en quantité convenables, y soulève un piston qui communique avec une manivelle. Quand le piston est arrivé au terme de sa course, l'hydrogène s'enflamme comme la vapeur se condense dans les machines à feu actuelles, et le vide se fait; le piston retombe immédiatement chassé par la pression atmosphérique, et il se relève poussé TOME LV. JUILLET 1852.

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par un nouveau courant de gaz, de manière à produire ce mouvement alternatif de hausse et de baisse qui caractérise les machines à vapeur. La différence consiste dans l'emploi du gaz au lieu de la vapeur, et le vide s'opère dans le premier cas par la combustion de ce gaz, ainsi qu'il a lieu par la condensation dans les machines à vapeur. Nous apprenons qu'une expérience en grand sur ce nouveau moteur a parfaitement réussi à Croydon, près Londres, où un appareil mû d'après ce système a fourni seize mille litres d'eau par minute. On comprendra sans peire toute l'importance d'une telle découverte, qui permettrait de supprimer les chaudières si lourdes et les provisions d'eau coûteuses et encombrantes, aujourd'hui indispensables aux machines à feu.

Nous ignorons encore comment M. Brown, qui avait publié son idée en Angleterre il y a environ huit ans, est parvenu depuis à vaincre les nombreuses difficultés qui semblent s'opposer à son application.

ÉCHANGE DES PRODUCTIONS LITTÉRAIRES ENTRE LA FRANCE
ET L'ANGLEterre.

D'après une convention entre les gouvernemens français et anglais qui vient d'être ratifiée par le parlement, à l'avenir l'Angleterre fera parvenir à la Bibliothèque du Roi, à Paris, un exemplaire de tous les ouvrages qui se publient en Angleterre, et de son côté la France enverra au Musée britannique un exemplaire de tous les ouvrages français qui paraîtront. Jusqu'à présent, la bibliothèque de Paris ne pouvait acquérir que peu de livres anglais, à cause de leur cherté; ainsi cet arrangement profitera surtout à la France. Ce qui fait honneur aux deux gouvernemens, c'est que, d'après la convention, cet échange aura lieu en tems de guerre comme en tems de paix, et le bruit des armes n'interrompra point les communications intellectuelles.

OUVERTURE D'UN CLUB DRAMATIQUE.

er février 1832, sous la pro

Le club de Garrick a été ouvert le 11 tection du duc de Sussex, et cette ouverture a été célébrée le 15 du même mois par un banquet solennel. Parmi les membres de ce club, on compte lord Mulgrave (auteur de plusieurs romans fashionables, sous le nom de lord Normanby), lord Lewison Gower, sir John Cam-Hobhouse, W.

Fraser (éditeur du Magazine for town and country), le chanteur Braham, l'Espagnol Trueba, l'acteur Kemble, et d'autres écrivains et artistes. Le but de l'association est de former un centre pour les amis de l'art dramatique. Les statuts ont été adoptés en séance générale le 1" mars. Le noyau du club se composait de trois cents membres.

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POLOGNE.

DÉTAILS SUR LES MESURES EMPLOYÉES RÉCEMMENT PAR LE GOUVERNEment russe pour dÉTRUIRE LA NATIONALITÉ POLONAISE.

Les communications avec la Pologne sont aujourd'hui si difficiles que les journaux ne peuvent que donner de vagues tableaux sur le sort malheureux de ce pays, ou bien publier des faits détachés, qui s'effacent bien vite de la mémoire des lecteurs. La Russie, il est vrai, ne cache plus à l'Europe ses intentions à l'égard de la Pologne; en abolissant la constitution garantie par le traité de Vienne, elle avoue hautement son projet de réduire cette contrée au rang d'une simple province (1); mais ce qu'elle voudrait encore couvrir d'un voile épais, c'est l'atrocité des mesures dont elle se sert pour parvenir à ce but. Nous rassemblons sur ce sujet quelques faits et quelques documens officiels, qui sont récemment arrivés par des lettres dont nous pouvons garantir l'authenticité. Leur simple reproduction, sans réflexions ni commentaires, réduira peut-être au silence les hommes qui prônent encore la bonne foi et la générosité de l'empereur Nicolas.

L'EXPORTATION DES ENFANS est un des moyens dont on se sert pour opérer la destruction de la population polonaise.

Les ukazes impériaux qui prescrivirent cette mesure, et les ordres du vice-roi qui en déterminèrent l'exécution, jetèrent l'alarme dans tout le royaume. Des mères effrayées cessèrent d'envoyer leurs enfans aux écoles. De telle sorte que la municipalité de Varsovie

(1) Voyez sur le statut organique du 26 février, qui abolit la constitution de 1815, la brochure intitulée : La Pologne, province russe. (Paris, chez les libraires du Palais-Royal.)

s'est vue obligée de faire une proclamation (que le Staats-Zeitung de Berlin s'est hâté de communiquer à l'Europe ), où elle déclarait que S. M. l'empereur ne prend sous sa protection que les enfans pauvres et orphelins. Mais quels enfans sont pauvres ou orphelins? La détermination de cette qualité appartient à la volonté arbitraire des commandans militaires. Le 5 mai on avait déjà secrètement expédié, de Varsovie seulement, quatre transports, chacun de cent cinquante enfans. Le cinquième transport, composé de vingt et quelques chariots remplis d'enfans de six à dix-sept ans, fut expédié en plein jour, le 17 du même mois. Quel spectacle affreux! « Depuis quelques jours (écrit un témoin oculaire) le tems était froid et humide. Ce jour-là (le 17 mai) la pluie tombait à verse, toutes les rues étaient désertes, quand tout à coup on entend le roulement des voitures et le pas des chevaux, des gémissemens et des cris perçans de femmes. C'était une caravane d'enfans, qui, partie des casernes d'Alexandre, s'avançait vers le pont de Praga, par le quartier Nowe Miasto, la rue Podwale et le faubourg de Cracovie. Chacun cherche chez lui ce qu'il a de provisions, de vêtemens ou d'argent, l'envoie on l'apporte aux voitures, pour ces êtres innocens arrachés pour toujours à leurs familles et à la patrie. De malheureuses mères ne veulent pas les quitter, elles s'efforcent d'arrêter les voitures; tout le monde partage leur douleur, tous versent des torrens de larmes..., pleurs inutiles! Le désespoir d'une mère avait jadis désarmé la rage du lion de Florence, il n'a pu toucher les barbares envahisseurs de la Pologne. Quelle triste comparaison pour un monarque chrétien!..>>

Il faut pourtant convenir qu'il y a parmi les Russes des hommes qui souffrent de l'atrocité des ordres de leur tzar; honteux instrumens de son despotisme, ils tâchent d'accréditer le bruit que tout cela se fait selon les plans arrêtés relativement à la Pologne, par les trois puissances réunies, la Prusse, l'Autriche et la Russie. Il est utile aussi de faire observer que l'ukaze de l'empereur parle à la vérité des orphelins seule ment; mais selon sa définition l'orphelin est, 1° l'enfant qui n'a pas de père, quoiqu'il ait de la fortune; 2° celui dont le père et la mère sont vivans mais pauvres, c'est-à-dire dont le père n'a pas rang d'officier ou d'employé public. Pour trouver ces orphelins, voici les mesures prises par le gouvernement russe : on a invité, à Varsovie par l'intermédiaire des commissaires de police, et en province par celui des com

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