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fièvre rémittente très-compliquée sous le rapport du type (tripletierce), un cas de cardialgie, guéris par des piqûres de guêpes, en 1852.

«< 4° L'efficacité des piqûres de guêpes contre les douleurs rhumatismales se trouve confirmée par le fait rapporté par M. de Gasparin.

« 5o Si la fièvre jaune n'est réellement qu'une variété de la fièvre rémittente des pays chauds, il y a tout lieu d'espérer que l'apisination' aura sur elle la même action que sur les fièvres rémittentes et intermittentes ordinaires, et qu'elle pourra même être employée dans un but prophylactique. Ce n'est qu'une espérance, mais il est très-probable qu'elle ne sera pas déçue.

« 6o Il y a aussi beaucoup de probabilité que l'apisination réussira contre le choléra.

« 7o Il y a même quelque probabilité que l'apisination puisse être employée avantageusement contre la peste. »

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Éducation des sourds-muets.

revenait à la charge l'Académie des proépoque. M. Houdin a

M. Auguste Houdin, qui avait déjà essayé, en 1855, d'appeler l'attention sur les succès obtenus par lui dans l'enseignement des sourds-muets, tout récemment, pour entretenir grès qu'il a réalisés depuis cette substitué aux méthodes ordinaires, basées sur la mimique et l'écriture, un procédé direct par lequel les sourds-muets peuvent acquérir la faculté de lire et de parler d'une façon très-intelligible. Aujourd'hui, après dix années de nouvelles expériences dans son institution de Passy, M. Houdin en est venu à considérer le succès de sa méthode comme à peu près infaillible.

1. Dérivant de apis, apisin, comme vaccination dérive de vacca, vaccin, sans que pour cela je prétende le moins du monde assimiler l'apisin au vaccin, produits complétement différents par leur nature intime, l'un étant un virus, et l'autre un venin.

« Tout sourd-muet, dit-il, dont l'intelligence, la vue, les nerfs sensitifs et l'appareil vocal sont intacts, peut toujours, si ancienne, si profonde et si incurable que soit sa surdité, acquérir par les sensations visuelles et tactiles, la fonction et la faculté de la parole articulée, et la faculté de lire sur les lèvres la parole des autres.

< Tout sourd-muet placé dans ces conditions peut, par la parole et la lecture sur les lèvres, entrer en communication avec la société et acquérir, avec le temps, la même instruction que les autres hommes. >>

Une commission de médecins qui s'est réunie dernièrement chez M. Houdin, aurait constaté, en effet, au dire des journaux, que les sourds-muets de naissance ont pu acquérir, par ses soins, la faculté et l'usage de la parole articulée, au point de laisser croire que l'oreille les avait guidés. L'un de ces enfants, dont l'éducation se termine cette année, aurait causé avec les membres de la commission et répondu, oralement et par écrit, aux questions qui lui furent adressées de façon à démontrer que son degré d'instruction lui permettait d'entrer par la parole articulée, en rapport avec la société, et d'y tenir convenablement sa place.

Nous avons d'autant moins de peine à ajouter foi à ces affirmations, que des résultats sembables ont été souvent obtenus dans les grandes institutions de sourds-muets (telles que la célèbre institution de Berlin), quoique avec un succès moins certain, ce qui doit tenir à l'insuffisance du temps consacré à l'éducation de chaque enfant.

Il s'est engagé, à propos de la communication de M. Houdin, un débat sur la question de savoir à quelle époque remonte l'invention de la méthode d'éducation des sourds-muets. On a voulu l'attribuer aux Allemands, et lui assigner la date de 1798. Mais M. Roche, professeur à la Faculté des sciences de Montpellier, a publié quelques documents qui prouvent parfaitement que cette méthode est

d'origine française. Elle était, en effet, connue et appliquée par l'abbé Sicard, le successeur de l'abbé de l'Épée, dès 1795, à l'institution des sourds-muets de Paris. M. Roche en a trouvé la preuve dans les comptes rendus sténographies des séances des écoles normales. Ces écoles, organisées par les représentants Lakanal et Deleyre, furent inaugurées le 1er pluviôse an III (20 janvier 1795). L'abbé Sicard était professeur de grammaire générale à celle de Paris. On lit, dans sa seconde leçon, les passages suivants, qui sont aussi clairs qu'on peut le désirer.

« Je ne suis pas sans espérance à l'égard du mécanisme de la parole, pour les sourds-muets. Je ne renonce pas au bonheur de leur apprendre à parler. J'ai quelques fondements dans mon espoir, et vous en conviendrez, d'après l'essai que j'ai fait sur un de mes élèves, qui va parler devant vous. (Ici le professeur présente un élève qui, d'après les signes qu'il lui fait, prononce, d'une voix forte et délicate, les mots qui correspondent à ces signes.) »

Ainsi, il est bien établi, désormais, que l'initiative de ce progrès tout humanitaire revient à la France.

Ajoutons que M. le docteur Blanchet a fait récemment un pas de plus dans la même voie, en faisant concourir, dans les écoles primaires, les enfants parlants à l'éducation des enfants sourds-muets (ainsi que cela se fait déjà en Allemagne), au lieu d'isoler ces derniers, comme on le fait dans les institutions. Idée heureuse, s'il en fut, car c'est là le moyen de familiariser tout le monde avec l'éducation de ces infortunés!

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Une balle dans le cœur.

Un ancien militaire de soixante-quatorze ans, ayant reçu une balle sous le sein gauche à la bataillé dé Salamanque,

le 22 juillet 1812, entrá à l'hôpital de Dublin, le 26 mai dernier, pour une dyspnée intense résultant d'une bronchite dont il souffrait depuis deux ans. Jusque-là il avait été très-bien portant, seulement il ne pouvait se coucher du côté droit; il disait sentir se mouvoir la balle qu'il avait reçue, et presser sur son cœur. Aucun bruit anomal n'existait. Il succomba le 27, et, suivant son désir souvent exprimé, le docteur Crály procéda à l'autopsie. On trouva la balle enkystée dans le péricarde, entre les orifices des veines caves. Des adhérences anciennes et un léger épanchement témoignaient d'une péricardite antérieure. Nouvel exemple à joindre à ceux de Fournier et Plouquet, que l'on peut vivre de longues années avec une balle dans le cœur.

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Les possédés dé Morzine.

Plusieurs journaux ont publié la lettre suivante, qui mérite d'être conservée, bien qu'elle ne soit pas signée :

« Cher ami,

X...., le 22 mai 1864.

« J'ài dánc été, le 1er mai, voir les fameux possédés de Morzine, et je puis t'assurer que je n'ai pas perdu mon temps. Jamais l'idée d'un si horrible spectacle ne serait tombée dans mon esprit ni dans mon imagination. J'étais à Morzine à six heures et demie du matin. La cérémonie a commencé à sept heures. Il n'y avait pas cinq minutes que j'étais à l'église qu'une malheureuse jeune fille est tombée à mes pieds, dans des convulsions horribles; quatre hommes ne suffisaient pas à la contenir; elle frappait le plancher des pieds, dés mains et de la tête avec une telle rapidité, qu'on aurait dit le roulement d'un tambour. Après cela, une autre, et puis une autre. Bientôt l'église est devenue un enfer; on n'entendait partout que des cris, bousculades, jurements et blasphèmes à faire

dresser les cheveux sur la tête : « Sacré nom! sacrée charogne! etc. » L'entrée de l'évêque a surtout mis tout ce monde en branle; des coups de poing et de pied, des crachats, des contorsions abominables, des cheveux voltigeant en l'air avec les bonnets, des habillements déchirés, des mains ensanglantées; c'était si affreux que tout le monde pleurait.

« L'élévation à la messe et la bénédiction du Saint-Sacrement, après les vêpres, ont, avec l'entrée de l'évêque, été les moments les plus effrayants. Toutes ces victimes, au nombre de plus de 100, entraient à la fois, et soudainement en convulsions, et c'était un vacarme de l'autre monde. J'en ai compté 11 autour de moi, dans un rayon de 2 mètres au plus. Le plus grand nombre se compose de jeunes filles ou femmes de 15 à 30 ans. J'en ai vu une de 10 ans, cinq à six vieilles, et deux hommes. L'évêque (Mgr Magnin) a donné, bon gré mal gré, la confirmation à quelques-unes. Aussitôt qu'il arrivait devant elles, elles entraient en crise, et, au moyen des gendarmes et d'hommes qui aidaient ceux-ci, il les confirmait quand même au milieu des plus horribles malédictions. « Sacrée charogne d'évêque! disaient-elles, pourquoi viens-tu nous tourmenter? » Elles cherchaient à le frapper, à le mordre, à lui arracher son anneau ; elles lui crachaient au visage; seulement, quand elles avaient reçu le soufflet, elles se laissaient aller et tombaient dans un assoupissement qui ressemblait à un profond sommeil. De même, pendant le sermon, lorsque quelqu'un tombait en crise, il s'arrêtait et, faisant le signe de la croix, il disait : In nomine Christi tene et obmutesce; ce qui produisait presque toujours son effet.

α

« Il y avait près de moi une jeune et jolie femme de 18 ans, mariée depuis un an et mère depuis deux mois. Après avoir été confirmée, couchée sur les bras de son père, de son frère et de son mari, qui pleuraient à chaudes larmes, elle s'est écriée : « Ah! sacrée charogne d'évêque ! tu me forces à partir, moi qui étais si bien dans ce corps sur la terre ; être forcée de retourner en enfer, quel malheur! » Puis après une pause : « Et moi aussi il faut que je parte et que je quitte ce joli corps où j'étais si bien! mais, en partant, j'en laisse encore cinq, et un vieux entre autres; et ce n'est pas aujourd'hui que ceux-là partiront!» J'ai pris cette femme par la main, je l'ai interrogée en latin et en d'autres langues, mais elle ne m'a pas répondu. Le brigadier des gendarmes s'étant avancé pour la faire taire : « Ah! charogne de brigadier, s'est-elle écriée, je te connais, tu es un in

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