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défaut de taille et infirmités, et sous toute réserve que ces rapports expriment des valeurs entièrement semblables, il arrive à penser que la France ne viendrait qu'au quatrième rang en ce qui concerne le total des exemptions.

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Mort-nés. Selon la remarque très-fondée de l'auteur; les mort-nés en France n'ont été recueillis avec quelque exactitude qu'à partir dé 1851, et il n'est guère possible d'avoir une entière confiance dans les résultats publiés officiellement qu'à partir de 1855. Cette observation était nécessaire pour l'appréciation des données numériques qui suivent :

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Il y a augmentation, à quoi est-elle due? Probablement à une exécution de plus en plus parfaite des instructions de l'Administration pour assurer la connaissance exacte dé cette catégorie de décès. Cependant, des recherches de M. Legoyt il résulte que cet accroissement du nombre des mort-nés semble être un fait général en Europe, et comme il n'adopte aucune des opinions par lesquelles on a voulu expliquer ce fait général, il trouve prudent d'ajourner tout jugement jusqu'à ce que l'enquête ouverte depuis peu d'années ait donné des résultats plus complets et plus concluants.

M. Legoft termine cet intéressant Mémoire par les conclusions suivantes :

« 1o Que la mortalité relative est en voie régulière de diminution en France;

«< 2o Que le chiffre de mortalité est un des plus faibles que l'on constate en Europe;

« 3o Que la durée de la vie moyenné, mésurée par l'âge moyen des décédés et par le rapport de la population aux naissances, s'est constamment accrue en France, sauf une courte

intermittence motivée par la coïncidence de plusieurs fléaux réunis, de 1854 à 1859;

«4° Que l'accroissement de l'aptitude militaire de notre pays est démontré par la diminution des exemptions pour défaut de taille, et, ce qui est plus caractéristique, des exemptions pour infirmités et faiblesse de constitution;

« 5o Que, dans la supposition (très-contestable) de la parfaite exactitude du terme de comparaison que nous avons pris entre les divers pays qui font connaître les résultats de leur recrutement, la race qui peuple notre sol n'a pas à rougir de la place qu'elle occupe en Europë au point de vue de l'aptitude physique;

« 6o Que si le rapport des mort-nés au total des naissances parait s'accroître en France, d'une part, ce fait n'est pas encore suffisamment démontré; de l'autre, on le rencontre dans le reste de l'Europe. A ce point de vue, il paraît devoir s'expliquer par des circonstances qui n'ont rien de commun avec la décadence physique de la race. »

Nous recommandons surtout la méditation de ce travail à quelques confrères que les données d'une statistique trop peu étudiée et trop précipitée ont conduits à des opinions attristantes pour la science médicale. M: Legoyt constate, en définitive, ce fait considérable que la mortalité s'est abaissée à toutes les périodes de la vie, « contrairement à certaines opinions basées sur un petit nombre de faits observés dans de grandes villes, d'après lesquelles il n'y aurait eu, en France, qu'un simple déplacement de mortalité, les âges moyens et élevés ayant perdu tout ce que l'enfance aurait gagné. » Voilà surtout ce qu'il importe de retenir.

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L'indigence à Paris.

M. Husson, dans une des dernières séances de l'Académie des sciences morales et politiques, a donné lecture d'une

note sur l'état présent de la population indigente secourue à domicile dans la ville de Paris. Cet intéressant document contient d'utiles renseignements sur la marche de l'indigence à Paris depuis 1829, à l'époque où pour la première fois a été fait le recensement nominatif et contradictoire de la population secourue par les bureaux de charité. Des recensements faits tous les trois ans des ménages portés sur les contrôles, il résulte que Paris renfermait :

En 1829 1 indigent sur 13,02 habitants.

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Le recensement de 1861 constate 1 indigent seulement sur 18,47; mais la date récente de l'annexion n'a pas permis une exactitude complète dans la répartition des se

cours.

Le travail de M. Husson indique les règles qui président à l'admission des indigents sur les contrôles et la nature des secours ordinaires ou annuels, extraordinaires ou temporaires, que distribuent les bureaux de bienfaisance aux personnes dont l'aptitude est reconnue.

Le nombre des ménages secourus (40056) compose une population de 101 570 personnes savoir :

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Les chefs de ménage qui participent aux secours se di

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D'autres tableaux indiquent l'origine et l'âge des chefs de ménage. Un fait est à noter, c'est que, sur le chiffre précité de 40056, 27 954 sont nés dans les départements, 2185 à l'étranger.

M. Husson fait également connaître la répartition au point de vue de l'âge des personnes inscrites, les causes d'indigence, les-professions des indigents, leur répartition par arrondissement.

En résumé, sur une population de 1 667 841 habitants logés dans 55 313 maisons disséminées sur une surface de 7450 hectares, Paris compte aujourd'hui 101 750 indigents participant aux secours de la charité publique.

La somme consacrée par l'administration au soulagement de ces indigents est de 4 200 000 francs, dont le quart provient de legs ou de libéralités privées. Retranchant de ce total les sommes consacrées au service du traitement des malades à domicile, le secours accordé chaque année sous différentes formes est d'environ 86 francs par ménage et de 34 francs par personne; il est triple de ce qu'il était en l'an X.

Sur le renchérissement des denrées agricoles alimentaires
depuis vingt ans.

Nous empruntons à M. Bordet, maître des requêtes au conseil d'État, un article fort intéressant sur le renchérissement des denrées agricoles, question qui occupe en ce moment beaucoup d'économistes.

« C'est un fait reconnu aujourd'hui par tout le monde que depuis vingt ans les choses nécessaires à la vie ont beaucoup renchéri; mais il est assez difficile d'indiquer, par des chiffres exacts, chacune des nombreuses oscillations qui se sont produites dans les prix pendant cette période. Il faudrait pour cela relever chaque mois, et même chaque semaine, les moyennes de tous les marchés. Ce long et aride travail a été exécuté en Angleterre par MM. Tooke et Neumarch, dans leur histoire des prix, mais en France nous n'avons pas encore d'ouvrage analogue. Toutefois nous pouvons y suppléer par le tableau du commerce extérieur que publie chaque année l'administration des douanes.

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« C'est en 1826 que ces comptes rendus ont présenté pour la première fois la valeur de toutes les marchandises importées et exportées. On y a inscrit les prix moyens de 1825, et on les a pris comme des types invariables destinés à servir de termes de comparaison pour les changements futurs du commerce. C'est ce qu'on appelle les valeurs officielles. Au bout de quelques années, ces valeurs avaient cessé de représenter les prix réels, et en 1848 on eut l'heureuse idée de mettre en regard des yaleurs officielles les prix réels auxquels s'étaient vendues les marchandises pendant l'année 1825. C'est ce qu'on appelle les valeurs actuelles; elles sont fixées chaque année par une commission spéciale composée des hommes les plus compétents. Malgré les erreurs qu'il est difficile d'éviter dans un pareil travail, c'est encore la meilleure base de calcul que nous puissions adopter. Nous en avons.extrait le tableau suivant :

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