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1699, par la caisse des emprunts des fermes unies du bail de M Pierre Pointeau.

Note autographe du Roi.

Somme totalle du manque de fonds non compris ce qui estoit deu par la caise des empruns de mes fermes unies

Cinquante trois millions cent quatre vingtz six mil soixante douze livres. Fait et arresté a Fontainebleau le 3me octobre 1700.

LOUIS.

NOTA. Il a esté porté chés Turményes un million au mois de mars et quinze cens mil livres au mois d'avril dernier que Chamillart a emprunté par mes ordres a cause des nouvelles que je reseus dans ce temps la de lextrémité ou estoit le roy despagne

L.

SÉJOURS DU ROI LOUIS XIV A NIMES (1660).

M. l'abbé René a envoyé différentes pièces relatives au passage de Louis XIV à Villeneuve-lès-Avignon et à Nimes, lorsque la cour, ayant terminé les négociations de la paix et celles du mariage du jeune roi avec l'infante Marie-Thérèse, se transporta de Languedoc en Provence. Les gazettes du temps donnent des détails très circonstanciés sur ce voyage et sur l'entrée à Nîmes : je me bornerai donc à relever quelques indications intéressantes dans les documents transcrits par M. l'abbé René.

La première pièce est un extrait du livre de raison du notaire de Nîmes qui faisait les fonctions de secrétaire du chapitre. Ce livre est aujourd'hui conservé dans les archives de l'Hôpital général. Comme tous les documents de ce genre, si communs dans le Midi, et malheureusement si rares dans une grande partie du reste de la France, celui-ci contient des particularités curieuses, qui m'engagent à proposer l'impression des deux pages transcrites par M. l'abbé René, l'une ayant trait au premier séjour que Louis XIV fit dans la ville de Nimes, du 9 au 12 janvier 1660', et l'autre au second passage de la cour (2-3 avril), lorsqu'elle se rendit à Saint-Jean-de-Luz pour la consommation du mariage. Dans ce second extrait, il est parlé aussi de l'occupation d'Orange par les troupes royales.

La cour fit un séjour d'assez longue durée à Arles (13-16 janvier) 2.

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M. l'abbé René a tiré des archives municipales de la ville un état des dépenses faites par les consuls à cette occasion, et s'élevant à un total de 11,342 liv. 13 s. 4 d. On y remarque: une somme de 90 livres pour réparation du jeu de mail, des personnes de la ville qui étaient auprès de S. M. ayant écrit que le roi se plaisait fort à jouer à la paume et au mail, et qu'il y jouait quasi tous les jours"; les frais d'habillement de l'avocat de la ville, Jean Autran, chargé de haranguer le roi et sa mère, et des deux notaires royaux attachés au service de la maison commune; une somme de 116 livres pour deux clefs d'argent fleurdelisées, pesant deux marcs cinq onces et demie, sur lesquelles étaient gravés les noms des consuls, et que ceux-ci présentèrent au roi; les dépenses ordinaires de tambours et de fifres; la peinture des armoiries et des guidons de papier au chiffre royal; les frais de terrassement et de menuiserie; la confection d'un dais aux armoiries du roi et d'Anne d'Autriche; une somme de 5,000 livres allouée au fermier du pont de bateaux pour le remettre en état et en établir un autre sur le petit Rhône de Fourques; 38 livres à un peintre-vitrier du nom d'Honoré Pol, pour peinture d'armoiries; une somme de 1,208 livres pour étrennes aux officiers de la cour; une autre de 75 livres à l'imprimeur de la ville, pour deux cents exemplaires de la relation que lui avaient commandée les consuls, et 22 livres 1 sol au libraire Jean Gaudion, pour reliure d'un exemplaire des Conventions de la ville, sur lequel le Roi devait jurer.

er

Au retour, après avoir passé une seconde fois par Arles, la cour se rendit à Avignon le 19 mars, et repartit le 1 avril, en passant par Villeneuve-lès-Avignon1. M. l'abbé René a extrait des archives municipales de cette dernière ville une délibération du Conseil où sont consignés les principaux détails, peu importants d'ailleurs, de la visite royale et le compte des dépenses de tout genre qu'elle occasionna.

Je propose le dépôt aux archives du Comité de ces deux documents, ainsi que du compte des consuls d'Arles.

A. DE BOISLISLE,

1 Gazette, p. 296 et 345-346.

Membre du Comité.

SÉJOURS DU ROI LOUIS XIV À NÎMES (1660).

Extraits du livre de raison d'Étienne Borrelly, notaire à Nîmes, secrétaire du chapitre du clergé, et greffier en la Temporalité, 1654-1717. (Archives de l'Hôpital général.)

Le 1x janvier 1660, nostre souverain prince et monarque Louis XIV, roy de France et de Navarre, entra dans ceste ville environ l'heure de quatre après midi. Le jour fust assez beau, encore qu'il eut pleu le jour auparavant, que Monsieur le Cardinal entra aussy; la pluye fust cy forte qu'il fust impossible qu'on luy peut faire aucune entrée; et bien valu qu'il pleut comme il faut, car, sans cella, on n'auroit peu faire abrever les chevaux du Roy et de sa suite, tant il y avoit grande sécheresse que homme vivant ne l'avoit veu éy grande, jusques là que voisins à voisins on se reffuzoit de l'eau. Enfin cette pluye fust une restauration pour tout.

On fit tout ce qu'on peut à l'arrivée du Roy; il logea chez M. de la Rouvière, la Reyne sa mère chez M. le conseiller Fabrique, Monsieur frère du Roy à la maison du Roy à la place de la Thrésorerie, Mademoiselle fille de Monsieur le duc d'Orléans à l'Évesché à la place de la Belle-Croix, et Monsieur le Cardinal chez Monsieur le président de Rochemore. Le Roy et toute sa cour sesjournèrent icy despuis le vandredy qui fust son arrivée jusques au lundy suivant, 12 dudit mois. Pendant ce temps-là, il se fist porter en chaise et alla voir les Arènes, la Maison Carrée, le Temple de Diane et la Fontaine, qui faisoit beau à voir parce qu'elle estoit débordée. Il alla une matinée au Pont du Gar, et ne demura pour aller et venir que trois heures, en carrosse à six chevaux, qui aloient tousjours à grand galop; il n'y eut aucuns de ses gardes qui le peussent suivre. On nous dit qu'il n'avoit que 22 ans. Quand il partit d'icy, il alla coucher à Tharascon, de là à Arles, ensuitte à Aix, après à Marseille, et alla passer à Avignon, pour ne passer le Rosne avec bateau. Il faut notter que, huit jours auparavant, tout le train du Roy et de toute sa cour passa en charrette, charriots et mulets, comme sur le chemin, de tant que le Rosne estoit gelé et pris. J'ai obmis de mettre que je logea chés moy deux gentils hommes de Mademoiselle, et qu'il y avoit dans Nismes, suivant le compte qui en a esté fait, quinse mille hommes et dix mille chevaux.

Le vandredy second d'avril 1660, le Roy entra dans cette ville, et party le lendemain pour se trouver à Saint-Jean-de-Luz pour consommer son mariage avec l'infante d'Espagne, où il se devoit rendre le 25° de ce mois. Il faut notter que, pendant son séjour en Provence, il fit travalher à une citadelle à Marseille, à cause de quoy on croioit qu'il y auroit guerre, parce que les Marceillais menaçoient de se donner au Turc plutost que de souffrir une citadelle. Le Roy y fit désarmer tous les habitans, affin que rien BULL. DES TRAV. HIST. N° 1.

15

n'arriva; il fist publier que nulle assemblée ne se fist et qu'on ne s'attroupa, sur peine de la vie, et fist abatre cinq ou six canes de la muraille de la ville, pour n'estre pas obligé de signer entre les deux portes de la ville les privilèges de Marseille, comme les roys ses prédécesseurs avoient fait. Et, dans quelques jours après, le Roy alla assiéger Orange; mais ce siège ne fust de nulle durée, le prince d'Orange luy ayant incontinent remis la place, et le Roy luy promit deux cent mille livres, et de luy paier les munitions de guerre qui se trouveroient dans la place. Cest fust un coup mortel pour les huguenots de voir qu'Orange estoit au roy de France et qu'il y avoit fait abattre ce qui estoit de plus fort: c'estoit toute leur retraite quand ils avoient fait quelque sédition. Il faut sçavoir qu'avant que le Roy eut pris Orange, ceux de cette ville metoient un orange à la pointe de leurs espées, disant que le Roy n'auroit Orange qu'à la pointe de l'espée : ce qui picqua davantage le Roy, et sur cella les beaux esprits de ce siècle firent de très belles épigrammes, estant toutes contre les entreprises des huguenots. On remarque que Nostredame' a prédit le mariage du Roy, la citadele de Marseille et la prise d'Orange.

Pour copie conforme :

RENÉ.

1 Nostradamus.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

Pour les noms des membres du Comité, voyez sous le titre :
RAPPORTS SUR LES COMMUNICATIONS MANUScrites.

Aix (Inventaire de l'église métropolitaine

d'), dressé en 1503, p. 71.

(Documents relatifs à plusieurs

archevêques d') [xiv® et xv° siècles],

p. 87.

(Bulles de Jean XXII nommant
Armand de Narcès à l'archevêché d'),
p. 112.

(Bulles d'Eugène IV donnant à
Robert-Roger la prévôté d'), p. 125.
(Bulles de Nicolas V nommant

Robert de Saint-Marc à l'archevêché

d'), p. 130.

A

Aix (Bulles qui donnent un coadjuteur à

l'archevêque d'), p. 131.

ALBANÈS (L'abbé). Inventaire de l'église

métropolitaine d'Aix en 1503, p. 71.

Cinq lettres d'Innocent III,
P. 73.

Deux archevêques d'Aix qui n'en
font qu'un seul et un autre archevêque

qui en fait deux, p. 87.

AMIENS (Bail à ferme des jeux de dé et

de brelan à) [1406-1409], p. 162.

(Recensement ou dénombrement

de la population à), au xv° siècle (1409-

1410), p. 162.

ARBELLOT (L'abbé). Manuscrit inédit des
miracles de saint Martial,
p. 2.
ARDENNES (Nolices historiques et archéo-
logiques sur diverses communes du
département des), p. 149.
AVIGNON (Inscription en caractères hé-
braïques trouvée à), provenant d'un

temple de Carthage, p. 72.

B

BARBIER DE MONTAULT (Le chanoine).
Empreinte de sceaux appartenant à la
communauté des Dames de Sainte-
Croix de Poitiers, p. 85.

l'abbaye de Signy, diocèse de Reims,
dressé en 1790, p. 43. Extraits
de lettres relatives aux derniers mo-
ments du cardinal de Fleury, p. 149.

BARTHÉLEMY (Le comte Éd. DE). Inven- BEAUCHET-FILLEAU. Copie d'une quit-

taire des revenus et biens meubles de

tance, du 29 mai 1691, signée par

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