Autour d'eux déployant leurs ombres solennelles, S'élèvent à la fois et balancent dans l'air Leur front que n'a jamais déshonoré le fer. Cette comparaison est imitée de celle-ci d'Homère, traduite par M. Aignan, livre XII de l'Iliade : Tels, au sommet d'un mont qui se perd dans les nues, Opposent aux autans le calme de leurs fronts. (Note de l'Éditeur.) (13) Traduction de M. Delille : D'un simple dard alors il n'arme point son bras; (Note de l'Éditeur.) (14) On a reproché à Virgile de n'avoir point consacré dans ses écrits les noms de ses amis, ni même celui d'Horace, qui le loue en divers endroits de ses œuvres: quelques personnes s'imaginent cependant qu'Horace est ici désigné sous le nom de Créthée. (15) Traduction de M. Delille : Ainsi, quand de chasseurs un escadron nombreux Il éprouve à la fois et répand la terreur: Tel l'orgueilleux Turnus, qu'un fier courroux dévore, Cette comparaison est imitée de celle-ci du onzième livre de l'Iliade, traduite par M. Aignan : Tel un lion farouche et pressé par la faim, De toutes parts, des mains de vengeance animées, Elle a été imitée aussi, mais moins heureusement, par l'Arioste, dans le Roland furieux, ch. XII, st. 77 et 78, et ch. XVIII, st. 22. (Note de l'Éditeur.) (16) Homère, au seizième livre de l'Iliade, nous offre une magnifique peinture d'un héros accablé par le nombre. Nous empruntons toujours la traduction de M. Aignan: Cependant sur Ajax éclate la tempête; Son casque cède aux coups et gémit sur sa tête. Mais son bras s'affoiblit, son front se décolore; Virgile a conservé dans son imitation l'harmonie et la force de l'original, et il a plus soigné les détails. Voici la traduction de ce morceau par M. Delille : De traits multipliés une horrible tempête Le Tasse, au neuvième chant de la Jérusalem, représente Aladin dans une situation semblable : « Cependant le sultan a fait tout ce que peut la force d'un mortel : à présent sa vigueur est épuisée; il n'est plus que sang, que sueur; une respiration lourde et pesante gêne sa poitrine et agite ses flancs; son bras oppressé languit sous le poids de son bouclier; son fer dans sa main ne tourne plus qu'avec lenteur; il a perdu son tranchant, il meurtrit et ne coupe plus. » Il est aisé de reconnoître que cette dernière pensée n'est pas d'Homère, mais bien de son imitateur. (Note de l'Éditeur.} LIVRE DIXIÈME. ARGUMENT. Jupiter assemble dans son palais le conseil des dieux. Vénus et Junon se plaignent à lui tour à tour, et se font l'une à l'autre les plus vifs reproches. Après avoir fait des efforts inutiles pour les réconcilier, le Père des dieux déclare qu'il n'embrassera le parti ni de l'une ui de l'autre, et qu'il abandonnera aux Destins le succès de la guerre. Les Rutules préparent une seconde attaque, et les Troyens se disposent à se défendre. Énée revient enfin avec une armée auxiliaire et une flotte de trente vaisseaux. Les nymphes dans lesquelles ses vaisseaux ont été métamorphosés vont à sa rencontre et l'avertissent du danger que courent les Troyens qu'il a laissés dans le camp. Il avance, prend terre malgré Turnus, et range son armée en bataille sur le rivage. Les Rutules accourent et engagent un grand combat. Pallas est tué par Turnus. Énée venge sa mort, en faisant un horrible carnage des ennemis; et Ascagne sort du camp pour joindre ses troupes à celles de son père. Junon tremble que Turnus ne périsse dans cette action; elle envoie un fantôme léger devant lui. Ce fantôme, semblable à Énée, s'éloigne à mesure que Turnus le suit, et monte sur un vaisseau pour engager le prince Rutule à y monter. A peine Turnus y est-il entré, que Junon coupe elle-même le câble qui retenoit ce navire; aussitôt il s'éloigne, et aborde près de la ville d'Ardée. Pendant l'absence de Turnus, Mézence prend le commandement et répand la terreur parmi les Troyens. Énée combat |