Imagens das páginas
PDF
ePub

LA VENTE AURA LIEU

Du Mardi 20 au Samedi 24 Avril 1909

A 2 heures précises

HOTEL DES COMMISSAIRES-PRISEURS, 9, RUE DROUOT
Salle No 7

Par le ministère de M° F. LAIR DUBREUIL, commissaire-priscur 6, RUE FAVART, 6

Assisté de M. HENRI LECLERC, libraire

219, RUE SAINT-HONORÉ, 219

ET 16, RUE D'ALGER

VOIR L'ORDRE DES VACATIONS A LA FIN DU CATALOGUE

CONDITIONS DE LA VENTE

La vente se fait au comptant.

Les acquéreurs paieront 10 pour 100 en sus des enchères.

Les livres vendus devront être collationnés dans les vingt-quatre heures de l'adjudication. Passé ce délai, ils ne seront repris pour aucune cause. M. LECLERC se réserve la faculté, dans l'intérêt de la vente, de réunir ou de diviser les numéros du catalogue. Il remplira les commissions qu'on voudra bien lui confier.

Les livres, composant ce catalogue, pourront être examinés à la LIBRAIRIE HENRI LECLERC, 219, rue Saint-Honoré, du lundi 5 au jeudi 15 avril, de 2 heures à 6 heures.

Exposition, dans la salle où aura lieu la vente, le lundi 19 avril, de 2 heures à 5 heures.

CATALOGUE

DE

LA

BIBLIOTHÈQUE

DE

FEU M. LE VICOMTE F. DE JANZÉ

de la Société des Bibliophiles françois.

[merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][merged small]

LIBRAIRIE HENRI LECLERC

219, RUE SAINT-HONORÉ, 219

ET 16, RUE D'ALGER

7977

Z

997

J35

PRÉFACE

Montaigne a écrit, dans un chapitre des Essais: « Le commerce des livres est bien plus seur et plus à nous. Il a la constance et la facilité de son service. Cettuy-cy costoie tout mon cours et m'assiste par tout; tout; il me console en la vieillesse et en la solitude; il me descharge du pois d'une oisiveté ennuyeuse et me deffaict à toute heure des compaignies qui me faschent; il émousse les peintures de la douleur, si elle n'est du tout extreme et maistresse. Pour me distraire d'une imagination importune, il n'est que de recourir aux livres, ils me destournent facilement à eux et me la desrobent; et si ne se mutinent point pour voir que je ne les recherche qu'au deffaut de ces autres commoditéz, plus reelles, vives et naturelles ; ils me reçoivent tousjours de mesme visage. >>

Il n'y a pas un mot de ce paragraphe auquel le vicomte Frédéric de Janzy n'eût adhéré; et au moment où sa bibliothèque va être dispersée, il ne semble pas inopportun d'évoquer un peu la belle et noble figure de ce véritable ami des livres, dont la passion s'était manifestée, ardente, curieuse, avisée et singulièrement irrésistible, dès l'âge de l'adolescence, généralement occupé d'objets moins graves.

Le vicomte Frédéric de Janzé, qui fut pendant un demi-siècle membre de la Société des Bibliophiles françois, et se trouvait le

129

3622

doyen de cette élite lorsque la mort le surprit, nous apparaît comme ces grands amateurs du xvnr siècle, qui demandaient à l'art, dans toutes ses manifestations, une sensation sans cesse renouvelée et toujours plus affinée de beauté; mais une sensation qu'ils voulaient pour l'intimité de leur joie, et non pour s'y montrer en décor. Les estampes rares, les bibelots précieux, les tableaux admirables trouvés au cours de promenades de découvertes, les livres, que sais-je, tout le sollicitait, et sa bourse d'étudiant faisait les frais de ses « folies » qui parfois lui valaient des remontrances d'ailleurs indulgentes de la sagesse paternelle.

Plus tard, son amour de la musique avait ouvert une voie nouvelle à sa curiosité, et lorsque, le soir, avec quelques intimes, il se donnait le régal d'une séance de musique de chambre, les cahiers qui s'ouvraient sur les pupitres étaient des partitions en exemplaires rares, et les instruments qu'on entendait étaient des instruments anciens d'une inestimable valeur.

Mais c'est du bibliophile spécialement que je dois m'occuper ici, et pour un instant, je l'imagine volontiers, seul dans la pièce où il a rassemblé ses chers trésors; je dis seul, car il n'était pas de ceux qui laissent des mains profanes manier leurs beaux papiers et leurs belles reliures; il n'avait nul besoin d'une flatterie d'autrui pour satisfaire en lui un orgueil, qu'il ignorait ses livres étaient ses amis. des amis auxquels on doit donner le plus d'instants possible, en échange des joies incomparables qu'on exige d'eux; ils étaient les confidents discrets en compagnie de qui l'on se recueille. Ils portaient en eux, dans leurs textes magnifiquement imprimés sur des papiers que nous ne connaissons plus, hélas ! aujourd'hui, et sous leur vêture somptueuse de maroquin ciselé par les maîtres de l'art, ils portaient en eux la pensée de tous les siècles, marquée au coin de génies divers, toujours vivante, toujours jeune, palpitation éternelle d'âme, que l'humanité rapide et fugitive a pris soin d'enfermer entre les feuillets, pour la dérober aux finalités où tout s'efface!

Le vicomte de Janzé les aimait, ces volumes introduits un à un chez lui; il goûtait à la fois le contenant et le contenu; esprit délicat et nourri, il en parlait avec un sens affiné, une raison droite, une étonnante clarté de compréhension et d'énonciation.

« AnteriorContinuar »