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plan, l'idée qui domine dans le savant glossaire de Théis, c'est-à-dire réunir tous les termes dont les auteurs se sont servis, ceux même qui n'ont point reçu la sanction générale, l'ordre alphabétique était celui que je devais adopter, comme étant le plus commode. J'ai admis sans distinction tous les mots que j'ai rencontrés, bien que, dans le nombre, il s'en trouve beaucoup qui méritaient peu les honneurs de l'exhumation. Mais il m'a semblé qu'un dictionnaire devait être complet, du moins autant que possible, sans quoi il perdait une grande partie de sa valeur, et rentrait, malgré sa forme, dans la classe des ouvrages didactiques, qui ne sauraient guère être plus mal présentés que sous un pareil mode de rédaction. Je n'en demeure pas moins convaincu que; si l'orateur latin était fondé à dire: Imponenda nova novis rebus nomina, un de nos contemporains, dont le talent et le caractère commandent également l'estime (Raspail), l'était peut-être davantage encore à poser ce principe : « La science ne marche que par la nouveauté des faits; et la nouveauté des mots, ou la rend stationnaire, ou bien la fait rétrograder. »

Quant au mode d'exécution que j'ai suivi dans ce Dictionnaire, le titre l'annonce d'une manière explicite. J'ai voulu donner la lexicographie des sciences qui ont pour objet les productions et les phénomènes de la na

ture, en indiquant à chaque mot les écrivains qui s'en sont servis, les particularités de conformation, de structure ou d'action qui l'ont fait créer, les nuances d'acception que souvent il présente, et selon les auteurs, et selon la science dans laquelle on l'employe, enfin les synonymes et équivalens plus ou moins parfaits qu'il peut avoir. En un mot, mon but ne dépassait pas les limites d'une exposition purement orismologique. Aussi ai-je dû, dans les articles consacrés aux ordres, familles et tribus, c'est-à-dire dans ceux qui concernent la classification, me borner aux énoncés qui rentraient rigoureusement dans mon plan, et m'abstenir d'énumérer les séries souvent si variées de genres qu'un même groupe nominal renferme dans des auteurs différens. Ce sera là l'objet d'un autre ouvrage dont je m'occupe depuis nombre d'années, qui offrira en outre un synopsis complet des genres créés depuis Linné, et dont celui-ci peut être considéré en quelque sorte comme l'introduction. Je n'ajouterai plus qu'une seule remarque, qui me paraît nécessaire pour faire apprécier le point de vue sous lequel je me suis placé : j'ai cru devoir multiplier les exemples, et partout j'ai choisi ceux qui semblaient être le plus propres l'éclaircissement du texte. Je les ai d'ailleurs vérifiés pour la plupart sur la nature, sur de bonnes figures, ou au moins sur des descriptions bien faites. Si je me

suis attaché à ce que la plupart de ceux qui concernent les mots adjectifs offrissent plusieurs désinences génériques, ce n'est pas par une ridicule affectation de pédantisme, mais parce que j'ai cru voir en cela un moyen d'indiquer avec plus ou moins de probabilité la fréquence de l'emploi qu'on a pu faire de chaque terme.

Quelque jugement que le public porte sur un travail qui a exigé de si longues veilles, j'aurai du moins la consolation de penser qu'on ne pourra pas m'appliquer ces paroles de saint Paul : Quos oportet redargui, qui universos domos subvertunt, docentes quæ non oportet, turpis lucri gratiá.

DES TERMES USITÉS

DANS

LES SCIENCES NATURELLES.

ABAISSÉ, adj., demissus; herabgesetzt (all.); lowered (angl.); abbassato (it.). Se dit, en botanique, de la lèvre inférieure d'une corolle labiée, quand elle forme un angle presque droit avec le tube. Ex. Stachys germanica.

A.

ABAJOUE, s. f., sacculus buccalis, ventriculus buccalis, bucca saccata, thesaurus; Bakkentasche (all.); serbatojo del cibo (it.). Les zoologistes donnent ce nom à deux poches qu'un assez grand nombre de mammifères portent sur les côtés de la bouche, soit à l'extérieur des joues, comme dans quelques rongeurs (ex. Saccomys anthophilus), soit à l'intérieur, entre les joues et les mâchoires, comme dans beaucoup de singes (ex. Cercopithecus auratus), certains rongeurs (ex. Cricetus vulgaris), et quelques chéiroptères (ex. Nycteris Geoffroyi). Ces poches servent tantôt, ce qui est le plus ordinaire, à mettre en réserve les alimens que les animaux n'ont pas le loisir ou la volonté de consommer sur-le-champi tantôt, comme dans les nyctères, à

procurer le gonflement du corps, en permettant le passage de l'air extérieur dans un grand sac sous-cutané, avec lequel elles communiquent.

ABAMÉES, adj. et s. f. pl., Abameæ. Nom donné par Reichenbach à un groupe de la famille des Liliacées, qui a pour type le genre Abamea.

ABATARDISSEMENT, s. m., degeneratio, depravatio; Ausartung (all.); degeneracy (angl.); abbastardimento (it.). Altération en mal, sous le point de vue physique ou moral, d'un corps organisé, qui ainsi décheoit de son état naturel ou le plus ordinaire.

ABDITOLARVES, adj. et s. m. pl., Abditolarvati (abdo, cacher, larva, larve). Nom imposé par Duméril à une famille d'insectes hyménoptères, dont les larves se développent dans le tissu des plantes vivantes, où les mères ont déposé leurs œufs. Voy. NÉOTTOCRYPTES.

ÅBDOMEN, s. m., abdomen, abdumen, venter, venter imus s. infimus, uterus, alvus; yzorp; Unterleib, Hinterleib (all.); abdomine (it.) (ab—

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