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liberté par l'impossibilité de concilier son service militaire avec le soin de ses propres affaires, M. de Fortia se livra tout entier aux études mathématiques qu'il affectionnait de prédilection et se lia avec d'Alembert. Pendant les mauvais jours de la révolution il n'a point voulu quitter la France, et a dû à l'estime qu'il répandait autour de lui d'échapper à cette sanglante époque. Les études historiques vinrent partager les goûts de M. le marquis de Fortia, et soit à son retour de Rome sous l'empire, soit depuis son retour à Paris qu'il n'a plus quitté, M. de Fortia n'a cessé de consacrer aux sciences et aux lettres son temps et sa fortune. M. de Ripert énumère tous les ouvrages publiés par ses soins, et les Annales de Jacques de Guyse, et les OEuvres de M. de Châteaubriand, et l'Histoire du Portugal, et surtout l'Art de vérifier les dates, ce monument qu'un gouvernement seul semblait pouvoir entreprendre. M. de Ripert analyse aussi deux des récentes publications de M. le marquis de Fortia, Homère et ses écrits, et l'Essai sur l'origine de l'écriture, qui ont signalé son entrée à l'Institut, et il indique quelques-uns de ses travaux sur l'histoire ancienne du globe, qui sont aujourd'hui en cours d'exécution. La bibliographie de M. de Hoffmanns, qui suit cette notice, contient douze sections ou sous-sections, comprenant quatre-vingt-neuf ouvrages composés ou édités par M. le marquis de Fortia, et qui forment plus de deux cents volumes ou brochures.

Pouvoirs du Pape sur les souverains au moyen-âge, ou recherches historiques sur le droit public de cette époque relativement à la déposition des princes, par M***, directeur au séminaire de Saint-Sulpice. Librairie catholique de Périsse frères. — Paris et Lyon, 1839. Imprimerie de Decourchant. In-8° de x11-354 p.

Dans son introduction, l'auteur annonce et développe le programme de son travail qu'il résume dans l'examen de ces trois propositions: 1° Est-il vrai que le droit public de

l'Europe au moyen âge subordonnât tellement la puissance temporelle à la puissance spirituelle, qu'un souverain pût être déposé en certains cas, par l'autorité du pape ou du concile? 2o quels étaient les fondemens et l'origine de ce droit public? 3o quels en ont été les résultats ?

En démonstration à ces propositions, l'auteur cherche à établir que les principes reçus dans cette matière sont applicables au droit public du moyen âge sur la question présente, et il invoque à ce sujet les aveux et les témoignages remarquables des auteurs modernes; il expose les faits qui établissent le droit public dont il s'agit sur les effets temporels de l'excommunication et de l'hérésie, sur la subordination de la puissance temporelle envers la spirituelle, sous la première et la seconde race de nos rois; il suit l'établissement de ce droit public appuyé sur les faits, dans l'Espagne, au sixième siècle, dans l'Angleterre, à partir du dixième, dans d'autres états, et notamment dans l'empire d'Allemagne; et de cette exposition il tire cette double conséquence: que, d'un côté, le droit public dont il s'agit est clairement établi par les faits, et que, de l'autre, il est bien antérieur à Grégoire VII, auquel on a voulu l'attribuer. En examinant ensuite l'origine et les fondemens de ce droit publie, l'auteur en trouve les causes dans la nature des gouvernemens de l'Europe au moyen âge et dans l'intérêt général de la société. Quant aux droits particuliers du Saint-Siége sur l'empire d'Occident, l'auteur en assigne les fondemens à l'élection de Charlemagne par le pape et aux actes de même nature continués par le Saint-Siége; puis, reprenant la question sous son point de vue général, il assigne pour autre base à ce droit public la donation de Constantin, le droit divin et le droit naturel. Enfin, résumant les résultats du droit pulic dont il s'agit, l'auteur tire ces conclusions: que les inconvéniens de ce droit ont été exagérés, qu'ils doivent être bien plus imputés à la puissance temporelle, qu'à la puissance spirituelle, que ces inconvéniens ont été bien compensés par les avantages, et il réunit les autorités à l'appui de cette assertion.

L'Auteur de cet ouvrage anonyme est M. l'abbé Gosselin,

Legatio apostolica Petri Aloysii Carafa, episcopi Tricaricensis, sedente Urbano VIII. P. M. ad tractum Rheni et ad Provincias inferioris Germaniæ ab anno 1624, usque ad annum 1634, quam denuo edidit Dr. Jos. Aug. Ginzel. Wirceburgi. Sumptibus Stahelianis, 1840. In-8° de vi-202 p.

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Cette relation apostolique de Carafa contient une foule de renseignemens précieux pour l'histoire, la statistique, la jurisprudence ecclésiastique et profane de la première moitié du XVIIe siècle. M. Ginzel, en ayant trouvé un manuscrit dans une des Bibliothèques de Vienne, fit de très grandes recherches pour se procurer l'édition qui en avait été faite à Liège en 1634. L'excessive rareté de cet ouvrage l'a décidé à en donner une seconde édition avec des notes et des documens nouveaux qu'il a recueillis sous forme d'appendice. Une table des matières en tête du volume indique dans de trèsgrands détails tous les voyages de l'évêque Carafa et les principaux événemens qui se rattachent à l'histoire de sa légation apostolique.

Compte rendu des séances de la Commission royale d'Histoire, ou Recueil de ses bulletins. Tome III. Séance du 3 août 1839. 2e bulletin. Bruxelles. M. Hayez, imprimeur de la Commission royale d'Histoire. 1839. In-8°, de la p. 69 à la p. 144.

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Après le détail de la séance du 3 août, on trouve : Justification de Tilly, par rapport à l'incendie de Magdebourg en 1631, présentée par M. de Ram. Sur la guerre de Grimberghe. par M. de Ram. Communication d'un vieux fragment d'un poème moral en français du XIIIe siècle, détaché d'une couverture; par M. Bormans, professeur à l'université de Liége. Sur le Rapiarium d'Adrien de But de Saeftinghe, par Les XXXI rois de Tournay, par le même. Extrait d'un manuscrit relatif à l'histoire du grand-duché

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M. Em. Gachet.

de Luxembourg. Suite des notices sur des manuscrits relatifs à la Belgique, conservés soit dans des dépôts publics, soit par des particuliers; et indication de publications récentes, relatives aux travaux de la commission, par M. de Reiffenberg. Le numéro se termine par quelques renseignemens bibliographiques.

Histoire des Chichimèques ou des anciens rois de Terzuco par D. Fernando d'Alva Ixtlilxochitl, traduite sur le manuscrit espagnol par M. Ternaux-Compans. -Paris, 1840. Chez Arthus Bertrand. Impr. de Fain. 2 vol. in-8° de 380 et 356 p.

Cette histoire n'avait jamais été publiée, et elle fait partie des documens originaux pour servir à l'histoire de la découverte de l'Amérique, traduits en français et édités depuis quelques années par M. Ternaux. Cette publication nouvelle est divisée en deux parties qui forment chacune un volume, et comprennent l'histoire des Chichimèques, peuples antiques de l'Amérique, depuis leur origine jusqu'à la conquête de leur pays par les Espagnols. L'auteur avait dédié lui-même son livre au vice-roi de la Nouvelle-Espagne : « Depuis ma jeunesse, lui dit-il, j'ai constamment eu le désir de connaître l'histoire du Nouveau-Monde; cette histoire de nos ancêtres est tombée dans l'oubli par la suite des temps et par la chute de leur empire; c'est pourquoi ce n'est qu'après beaucoup de peines, de courses et de recherches, que j'ai pu réussir dans mon projet en réunissant avec soin, non seulement les peintures qui représentent les histoires et les annales, mais aussi les chants qui en contiennent l'explication.» Dans un avertissement au lecteur, Ixtlilxochitl après avoir exposé quelles sont les difficultés qu'il a rencontrées dans l'exécution de son projet, ajoute qu'il ne traduira pas les traditions fabuleuses et les contes que l'on trouve dans quelques chroniques, parce qu'ils lui paraissent superflus, et il prie le lecteur d'être assuré que son histoire est véritable, digne de foi et approuvée par tous les nobles et tous

les savans de la Nouvelle-Espagne. L'auteur, en effet, dans le cours de son ouvrage, fait preuve de sincérité et de bonne foi, et en même temps de goût et de jugement. C'est le témoignage que rend de lui M. Ternaux-Compans, son traducteur: «Je regarde, dit-il, ce livre comme le plus authentique qui ait jamais été composé sur l'histoire du Nouveau-Monde. Il est même bien supérieur, sous le rapport de la critique et du style, à ceux qui ont été composés par les Espagnols: on y trouve beaucoup moins de fables et de miracles; il est entièrement exempt de ce fatras d'érudition et de ces disgressions qui rendent si fatigans les ouvrages de cette époque. Ixtlilxochitl raconte simplement, cite souvent ses autorités, et mérite, je crois, la même confiance que nos anciens annalistes qui ajoutalent ordinairement tant de crédulité à tant de bonne foi. >> M. Ternaux-Compans a dédié sa publication à M. le vicomte de Santarem.

Correspondance de l'empereur Maximilien er et de Marguerite d'Autriche, sa fille, gouvernante des PaysBas, de 1507 à 1519, publiée d'après les manuscrits originaux, par M. L. Glay, archiviste général du département du Nord, correspondant de l'Institut (Publication de la Société de l'Histoire de France). Paris, 1839. Chez Jules Renouard, imprimerie de Crapelet. 2 vol. in-8° de 508 et 540 p.

Dans son avertissement, l'éditeur fait ressortir l'importance de la correspondance qu'il publie. Commencée à l'époque où Marguerite d'Autriche prit le gouvernement des Pays-Bas, et poursuivic jusqu'à la mort de l'empereur son père, elle comprend bien des noms célèbres, et porte sur de bien grands intérêts. Ces lettres, au nombre de 667, reposent en original ou en minute, aux archives générales du département du Nord. Elles sont inédites, à l'exception de cinquante-cinq environ qui ont été publiées soit par Jean Godefroy dans les Lettres de Louis XII et du cardinal d'Amboise, soit par Mone dans son journal historico-philologique intitulé: Anzeiger füir kundi der teutchen

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