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lu un grand nombre d'ouvrages hindoustani, et en a parcouru un nombre plus grand encore. Il a eu soin de se procurer le plus de manuscrits qu'il a pu; il est allé deux fois en Angleterre pour connaître les richesses hindoustani des bibliothèques publiques et particulières. La plus belle collection à laquelle il ait eu accès, c'est celle de la bibliothèque de l'EastIndia House; et dans cette bibliothèque c'est surtout le fonds Leyden qui est le mieux fourni en ce genre. Pour les auteurs qui lui étaient inconnus, et afin de pouvoir donner quelques détails sur d'autres, il a dû avoir généralement recours aux biographies et aux anthologies originales. Il a de plus consulté une foule d'autres ouvrages mentionnés dans la préface.

Cet ouvrage se composera de deux volumes. Le premier renferme : 1o des notices plus ou moins étendues sur les écrivains hindi; 2° un appendice contenant des notices succinctes sur les ouvrages anonymes et ceux qui ont des Européens pour auteurs; 3° enfin, deux tables: une des auteurs, et une autre des ouvrages, chose indispensable dans un travail de ce genre. Pour rendre les recherches plus faciles, l'auteur a resserré dans un seul volume, qui est par conséquent complet, toute la partie biographique et bibliographique; et tant pour ne pas grossir outre mesure ce volume que pour mettre plus d'uniformité dans la proportion des articles, il n'a fait que de rares et courtes citations. Il a réservé pour le second volume les morceaux les plus longs et les analyses. Ce sera la partie vraiment anthologique. Elle se composera: 1° d'extraits et analyses des principaux ouvrages hindi; 2° de la liste des ouvrages élémentaires publiés sur l'hindoustani ; 3° sous le titre d'Additions à la biographic et à la bibliographie, il donnera les renseignemens nouveaux qu'il aura obtenus pendant et depuis l'impression du premier volume.

Arabum Proverbia vocalibus instruxit, latine vertit, commentario illustravit et sumtibus suis edidit G. W. Freytag. Tom. I. Inest a Meidiano collectorum proverbiorum pars prior. pag. vIII-420; pars posterior,

pag. 422-752.- Bonnæ ad Rhenum, 1839. Venditur apud A. Marcum bibliop. Bonnens. in-8°.

Dans la préface, l'auteur donne la liste de toutes les éditions des Proverbes arabes depuis la première, publiée à Leyde en 1614 par Th. Erpen, d'après les conseils de Casaubon et avec la version latine de Scaliger, jusqu'à celle de M. Fleischer, Leipzig, 1837. Pour faire son travail, M. Freytag s'est servi de plusieurs manuscrits, et entre autres de celui de Meidani, qui lui a été communiqué en 1824 par M. Silvestre de Sacy, et qui se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque du Roi. Il a fait aussi un choix des scholies les plus importantes, lesquelles se trouvent fondues dans les commentaires qui suivent chaque proverbe. L'ordre suivi par Meidani a été adopté par le nouvel éditeur, qui a recueilli aussi tous les proverbes arabes qu'il a pu rencontrer dans les différens ouvrages écrits en cette langue. Les deux parties du premier volume contiennent quatorze chapitres; le premier consacré à la lettre hamza, et le quatorzième à la lettre zad.

GÉOGRAPHIE.

Description de la Chine et des états tributaires de l'empereur, par M. le marquis de Fortia d'Urban, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, ainsi que de plusieurs autres en France et dans les pays étrangers, accompagnée d'une carte rédigée par M. A. Dufour. Deux vol. in-12 de 592 et 543 p. Paris, 1839. Imprimerie de Bruneau, rue Montmartre, 39; et chez l'auteur, rue de La Rochefoucauld, 12.

Ces deux volumes, consacrés à la description de la Chine, sont la suite d'un ouvrage commencé par M. le marquis de Fortia sur l'histoire anté-diluvienne du globe. Dans un travail préliminaire, il a déjà prouvé qu'il existait une histoire des temps qui ont précédé le déluge d'Yao, arrivé, d'après son

calcul, l'an 2298 avant l'ère chrétienne, et qu'il pense être le même que celui d'Ogygès. L'auteur a ensuite développé les motifs de l'assertion à ce sujet du savant missionnaire le père Amiot, en prouvant que l'histoire ancienne de la Chine était la plus authentique qui existât. Maintenant il va publier cette histoire, qui est la pierre angulaire d'un système qu'il a produit en partic; mais il lui parait convenable, avant d'entreprendre ce vaste travail, de faire connaître les lieux où se sont passés les événemens qu'il doit raconter et invoquer; d'en décrire les divisions, les climats, les influences, les curiosités, le gouvernement, l'industrie, la littérature et les mœurs. C'est ce qu'il fait avec le secours des ouvrages déjà connus, qu'il commente et rectifie au moyen des livres nouveaux et des documents inédits et précieux qui ont été acquis, et pour la traduction desquels M. Fortia remercie M. Stanislas Julien, son collègue à l'Institut.

Les premiers chapitres de son ouvrage traitent de la Chine en général, du système de ses montagnes, de son hydrogra phie, de son sol, de ses quatre climats réels et de ses différentes productions. Après vient la statistique de la population, que l'auteur porte à trois cent soixante millions d'habitans pour toute la Chine et les états qui en dépendent. M. de Fortia signale trois religions des Chinois : la première, celle de Confucius, suivie par les lettrés, qui admet un panthéisme universel et ne reconnaît ni images ni prêtres; la seconde, qui passe pour être la religion primitive des anciens habitans, reconnaît des génies et des démons, et, par l'ignorance de ses prosélytes, est dégénérée en polythéisme et en idolâtric; la troisième est celle de Bouddha, reconnue dans l'Inde et répandue dans la Chine deux siècles avant notre ère; sans parler encore des religions étrangères, importées à diverses reprises dans l'empire, et au nombre desquelles se trouve la religion juive, dont M. de Fortia reporte l'introduction au vir siècle avant Jésus-Christ, d'après une relation d'un voyageur hébreu, Eldad le Danite, publiée en 1838 par M. E. Carmoly. L'auteur analyse ensuite les cinq kings, qui sont les livres

sacrés ou canoniques des Chinois. A cet examen succèdent des considérations sur la langue des Chinois, leur instruction publique, leurs savans et les mandarins lettrés. On y voit que la plus grande importance et les premiers postes de l'état appartiennent à ceux-ci; les mandarins de guerre sont beaucoup moins considérés. Ainsi c'est le pays où le mérite intellectuel mène le plus sûrement à la fortune et au pouvoir. Après avoir insisté sur le principe et la forme du gouvernement chinois, l'auteur traite des sciences, des arts, et plus particulièrement de la grande Encyclopédie chinoise et des autres ouvrages de ce genre, qui sont fort nombreux. Puis viennent des détails sur l'industrie et le commerce, sur les forces militaires, dans lesquelles on compte 740,800 hommes de troupes régulières, sur les revenus et les dépenses de l'empereur et de l'empire, d'où il ressort que l'un et l'autre sont les plus riches de la terre. Passant à la description territoriale de la Chine, M. de Fortia en parcourt une à une les diverses provinces, examinant leur situation, leur topographie, leur climat; étudiant leur organisation, leur gouvernement, leurs mœurs, leurs habitudes, leurs relations et leurs différences; décrivant les monumens, les établissements et les curiosités. Il parcourt de la même manière la Tartarie Chinoise et ses dépendances, donnant comme pour la Chine les latitudes et longitudes de tous les lieux principaux. Cette partie renferme les plus abondants détails sur les diverses espèces de Tartares Mongous, Kalkas, Ortous, Kalmouks, Éleuthes. Le volume est terminé par l'examen de la Corée, de ses provinces, de leurs gouvernemens, du caractère et des usages de ses habitants. Après avoir consacré un volume à l'examen de la partie septentrionale de la Chine, M. de Fortia annonce que dans le second il va s'occuper des parties centrales de cet empire. Le troisième comprendra la partie méridionale et les pays adjacens. Les provinces moyennes sont le Kiang-Nan, le Kiang-Sou, qui comprend Nankin,' dont l'auteur donne une description détaillée, qu'il fait suivre d'une notice sur le dieu Fo, ioventeur du dogme de la métempsycose chez les Chinois, desquels

M. de Fortia conjecture que Pythagore a pu le tirer par l'Inde ; le Ho-Nan, le Hou-Pé et le Ssé-Tchuen, la plus grande province de la Chine, dont l'auteur décrit les citės militaires habitées par des familles de soldats qui, de père en fils, embrassent le métier des armes : cette partie de l'ouvrage se termine par des renseignemens sur les Si-Fan, peuples montagnards soumis aux Chinois. Ensuite vient la description du Thibet dans toutes ses parties et sous tous les aspects, sa géographie physique et politique, son climat, ses montagnes, ses rivières, les productions de ses trois règnes; les qualités physiques, les mœurs, les habitudes, la religion de ses habitans; l'origine, la nature et le costume du Lamisme auquel il obéit; son gouvernement, son commerce, ses armées, son revenu, ses lois, son territoire, et aussi son invasion par les Népauliens, et les guerres des Chinois avec ceux-ci.

La troisième partie de la Chine entière, la deuxième de la Chine centrale, forment la dernière moitié de ce second volume. On y trouve la description complète de toutes les provinces qui la composent; le Tché-Kiang, dont la capitale est appelée par les Chinois le paradis de la terre; le Fo-Kien, et les îles qui en dépendent, celles de Liéou-Kiéou et leurs usages, de Pong-Hou et de Formose, et la police particulière des habitans de cette dernière, les exactions qu'ils éprouvent de la part des Chinois, les fables des voyageurs à son sujet, réfutées par M. de Fortia; la province de Kiang-Si, ses villes et leurs latitudes; le Hou-Nan, le Kouang-Si, l'Yun-Nan, voisin des Indes, au sujet duquel l'auteur donne de précieux détails sur plusieurs arbres, tels que le bétel, l'aréquier, etc., et sur les mœurs des habitans, braves, robustes et propres à la guerre, quoique dans la vie privée ils soient essentiellement doux, polis, affables, et témoignant beaucoup d'estime pour les sciences, qu'un grand nombre d'entre eux cultivent avec succès. « Leur manière de vivre, ajoute M. de Fortia, s'écarte en plusieurs points de celle des Chinois; leurs mœurs et leurs usages semblent se rapprocher des Indiens, dont ils sont si voisins. Chez eux, les femmes ne sont pas condamnées à

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