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chent scrupuleusement à l'ordre introduit par le législateur, Voici comment M. Demante conçoit l'enseignement et comment il a construit son ouvrage. Son enseignement se résume en ces deux mots : préparation et résumé. Dans la préparation: qui précède la leçon, l'élève fait connaissance avec les principes dont l'explication et le développement lui manquent encore; il entrevoit les conséquences, il aperçoit les difficultés, et son attention affectée, provoquée par les doutes non résolus, ne sera que plus active pour saisir les raisons fournies par le professeur; la démonstration fera sur son esprit ainsi préparé une impression réelle et profonde. Mais pour que ces impressions demeurent ineffaçables, il faut que l'élève, rentré chez lui, médite de nouveau sur ce qu'il aura entendu, et qu'à l'aide de ses souvenirs et de ses notes, il refasse le chemin qu'il a par-couru sous l'influence de la parole du maître : de là, le résumé. M. Demante a donc pensé qu'il fournirait les élémens de ce double travail en écrivant un programme qui contînt en substance sa propre doctrine et qui indiquât les difficultés sans les résoudre, montrant de l'œil seulement la route qui conduit à la solution. Il présente d'abord quelques notions générales sur la science du droit, et passe aussitôt à une analyse succincte et raisonnée des dispositions de la loi. Cette analyse épuise tout le code civil, elle fait saisir l'ordre de sa composition, montre l'origine et le motif de chaque disposition, en fait réssortir les principales conséquences, rattachant toutefois les articles au système général de la législation; enfin l'analyse de chaque article se termine par l'indication des questions qui naissent, soit de sa lettre, soit de sa combinaison avec d'autres textes, soit des lacunes qui restent à remplir.

Code des faillites et banqueroutes, ou recueil des trayaux préparatoires de la loi du 18 mai 1838, mise en conférence avec le code de commerce de 1807 et avec les projets, exposés de motifs et rapports qui l'ont précédée, par M. Thierriet, professeur de droit commercial à la Faculté de Strasbourg. Paris, 1840. Chez

Ch. Hingray. Strasbourg, impr. de Silbermann. In-8° de VII-375 p.

A coup sûr, il n'est pas de meilleur moyen pour éclairer l'in telligence d'une loi que de faire assister le lecteur à tous les travaux de préparation qui ont précédé et accompagné la rédaction et la discussion de cette loi; telle est la méthode employée par MM. Locré et Favard de Langlade dans leurs précieux travaux sur des parties importantes de nos codes. Le succès qu'ils ont obtenu et l'utilité de leurs écrits est un puissant encouragement pour marcher sur leurs traces. La nouvelle Loi sur les faillites présentait sous ce point de vue une mine féconde à exploiter. Élaborée par deux commissions dif férentes, soumise pendant quatre sessions successives à l'une et à l'autre des deux chambres, elle offre dans les travaux d'élaboration qui l'ont produite les plus riches documens éma❤ nés des personnes les plus compétentes. Fidèle au plan de M. Favard de Langlade, M. Thierriet annote en marge de l'ancienne loi et des projets, discours et rapports, le numéro de l'article de la loi actuelle auquel chaque passage se réfère; ensuite, par un autre renvoi en sens inverse, il place en regard de chaque article de cette loi l'indication des pages où il en est traité dans ces divers documens. Au moyen de ce procédé aussi simple qu'ingénieux, toute recherche est facile, et l'on peut à chaque instant recourir à tout ce qui a été dit sur chaque disposition.

SCIENCES ET ARTS.

Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes, et des moyens de les rendre meilleures, par A. Frégier, chef de bureau à la préfecture de la Seine. Paris, 1840. Chez Baillère. Impr. de Paul Renouard. 2 vol. in-8° de x1-435 et 527 p.

En 1838, l'Académie des Sciences morales a récompensé le

travail que M. Frégier avait fait sur ce sujet mis au concours par elle. Néanmoins l'ouvrage qu'il publie aujourd'hui est plus étendu que son mémoire couronné. L'Académie avait surtout demandé la détermination des élémens dont se compose, dans les grandes villes, la population réputée dangereuse par ses excès, son ignorance et sa misère. A cette étude l'auteur ajoute celle de la classe dangereuse lettrée, à cause du rôle que l'intelligence joue dans la dépravation des individus auxquels ce point de vue se rapporte. Ce livre est tout ensemble un ouvrage d'administration et de morale. L'une et l'autre peuvent y trouver, dans les faits, les bases des meilleurs systèmes à adopter. La position de l'écrivain donne un grand poids à ses observations; au centre des informations, son impartialité est une garantie de fidélité dans tous les chiffres et les calculs statistiques. La matière malheureusement fort multipl que traite M. Frégier est ainsi divisée : De la classe, vicieuse; de la classe dangereuse ; des mœurs de la portion vicieuse des classes ouvrières et aisées, causes de

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eurs vices; des mœurs de la classe dangereuse, cause, de sa dépravation et de ses méfaits; des moyens employer pour préserver la classe pauvre et ignorante des influences du vice; enfin des mesures à pren re pour remédier à l'ivrognerie, à la passion du jeu, à la prostitution, aux méfaits des mineurs emportant une détention disciplinaire, aux délits et aux crimes.

A

Fragments de philosophie, par M. William Hamilton, professeur de logique à l'Université d'Édimbourg, traduits de l'anglais, par M. Louis Peisse, avec une préface, des notes et un appendice du traducteur.- Paris, 1840. Librairie de Ladrange. Impr. de H. Fournier.' In-8° de cxxxix-390 p.

M. Hamilton appartient à la famille qui a déjà donné à la France l'un de ses écrivains classiques. Ce professeur a trèspeu écrit; on ne connaît de lui que quatorze articles publiés dans la Revue d'Édimbourg. Suivant son traducteur, ces ar

ticles offrent tous le même genre de mérite: une érudition vaste, variée et sûre, un sens critique profond, une grande vigueur de dialectique, un rare talent d'exposition et de dis cussion, un style nerveux, solide et éminemment philosophique. Les quatre articles traduits par M. Peisse permettent d'apprécier les idées philosophiques de M. Hamilton. C'est un philosophe de l'école de Reid et de Dugald - Steward, mais il cherche cependant à les compléter par Kant. Toutefois son penchant pour l'école allemande est loin de l'entraîner même jusqu'aux limites de la philosophie de Kant, et à plus forte raison dans le domaine des idées de Fichte, Schelling et Hegel, qui ne sont à ses yeux que des aberrations de la rai→ son philosophique. Il ajoute enfin à la philosophie écossaise la dialectique et l'érudition qui lui manquaient.

Most venu

Le premier des morceaux traduits par M. Peisse - est une exposition critique et une réfutation de la doctrine de M. Cou sin; le second, inulé Traité de la perception, examine les idées de Reid et de Brown; le troisième a pour objet la Logique, et le quatrième l'Étude des mathématiques. La tâche du traAlité le mérite de ducteur ne s'est pas bornée à rendre avec flac.. son original; par des notes longues et détaillées 11 en aide à l'esprit, arrêté souvent dans les développemens de cette philosophie étrangère. Mais c'est surtout dans la préface, qui offre toutes les dimensions d'une introduction, que M. Peisse a fait preuve de connaissances philosophiques. Il y examine tour à tour les diverses écoles sensualiste, spiritualiste, écossaise, allemande, théologique, etc., qui se partagent la France; et après avoir donné de curieux renseignemens sur Hamilton, sa vie et ses écrits, il termine par un aperçu de l'état de la logique en France, et des inconvéniens de l'éducation profes sionnelle substituée à l'éducation libérale, à laquelle il attribue la décadence des études philosophiques.

Réforme politique, ou organisation d'une nouvelle force unitaire et gouvernementale, par A. Barbet.

1

Paris, Rignoux. Chez H. Delloye, 1840. In-8° de XII486 p. avec des planches.

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M. Barbet a réimprimé au commencement et à la fin de cet ouvrage deux mémoires, que déjà il avait publiés sur des questions spéciales d'un haut intérêt : la suppression de la mendicité et l'organisation du régime des prisons. Dans l'examen de ces questions, comme dans le nouveau travail auquel il s'est livré, l'auteur a tâché d'être utile à l'humanité, dans l'espérance que ses idées pourront amener les dépositaires du pouvoir à entreprendre quelque chose pour l'allégement de misères qu'on ne peut envisager sans frémir. Les recherches historiques sur l'homme en société, comme l'examen de l'ac tualité du problème à résoudre de l'organisation du prêt, ont été pour lui l'objet de beaucoup de recherches et de longues méditations. Le dernier terme de ce système est l'organisation des travailleurs et l'abolition de l'impôt. A des distances très éloignées l'une de l'autre, M. Barbet a publié quelques extraits de ses idées en économie sociale et politique. En 1828, il-faisait imprimer deux brochures: l'une contenant une réfutation aux Saint-Simoniens, et l'autre renfermant quelques réflexions sur la mendicité et les moyens de la réprimer en la moralisant par la surveillance et le patronage de l'homme de bien. L'ou vrage, après un rapport sur la question de mendicité, commence par un aperçu sur l'ancienneté du monothéisme. L'au◄ teur parle ensuite de l'homme et de son association, de Fesclavage et de l'influence du christianisme, des écarts du catholicisme et du doute des peuples, de l'unité et de l'assocíation universelle. De la maxime, à chacun selon sa capacité, à chaque capacité selon ses œuvres, on passe aux droits de propriété et de succession. Suivent des considérations sur le voyage du 'docteur Bowring en France et des chapitres sur le luxe, les douanes, l'impôt, les banques et la Bourse, la dette et ses abus, avec une digression sur les caisses d'épargne. Après avoir parlé d'un projet de banque présenté dans l'année 1832 au ministre des finances, M. Barbet entre dans des considéra

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