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dence; et la seconde les causes secondaires de cette décadence. La troisième décrit la nature variée et progressive de la littėrature chrétienne, et trace un coup d'œil rapide sur les huit premiers siècles. Enfin la quatrième offre un aperçu sur les siècles neuvième, dixième et onzième. Le volume se termine par des tableaux synoptiques de la littérature aux vi-x1° siè— cles. Chacun de ces tableaux contient le nom de l'écrivain, sa patrie, sa date, ses ouvrages et une colonne pour les faits littéraires contemporains.

LITTÉRATURE MODERNE.

Nostradamus, par Eugène Bareste.

Paris, Maillet

éditeur, rue de l'Est, n° 31. 1840. In-8° de xiv-527 p.

S'il est dans l'histoire du XVIe siècle une figure singulière, un philosophe bizarre par ses doctrines, un écrivain digne d'être remarqué par l'usage qu'il fit de la science et de la poésie, c'est à coup sûr Michel Nostradamus qui mourut à Salon, en 1566. Nostradamus écrivant des centuries prophétiques dans le siècle de Luther, de Rabelais et de Montaigne, n'est-ce pas là un spectacle qui doit appeler l'attention de la critique? C'est à montrer ce curieux personnage sous toutes ses faces que M. Eugène Bareste a consacré le volume que nous allons examiner.

L'ouvrage est divisé en quatre parties: 1° Vie de Nostradamus. 2° Histoire des oracles et des prophéties. 3o Centuries de Nostradamus. 4° Explication des quatrains prophétiques.

Dans la première partie, l'auteur parle de la vie de Nostradamus; il a enrichi la biographie de cet homme extraordinaire de documens nouveaux et inédits; on chercherait vainement ailleurs un travail aussi complet, mieux ordonné et plus intéressant, et l'auteur, à tous les faits importans qu'il rapporte, a soin de citer les sources où il a puisé.

Jusqu'ici le commun des lecteurs ne voyait guère dans Nostradamus qu'une espèce de nécromancien et de charlatan vul

gaire; M. Bareste a enfin montré l'homme sous son véritable aspect. Nostradamus était tout à la fois médecin, astrologue, mathématicien et poète, mais plus que cela c'était un homme de cœur. Dans la peste qui avait éclaté à Aix, en 1546, on voit Nostradamus affronter les dangers de la contagion, s'appliquer à composer des spécifiques pour lutter contre cette horrible maladie, en triompher et faire des cures merveilleuses; aussi les villes d'Aix et de Lyon lui décernèrent-elles les honneurs populaires. C'est de cette époque que date la célébrité de Nostradamus.

Dans la seconde partie, l'auteur trace une histoire générale des prophètes et des prophéties; il combat avec chaleur et talent les écrivains et les philosophes qui refusent aux prophètes hébreux la mission divine dont Dieu les avait investis. Icí l'auteur se montre tout à la fois théologien habile et écrivain éloquent; ses opinions, qu'il appuye sur les Pères de l'Église et les écrivains modernes les plus accrédités, sont défendues avec logique et un rare discernement.

Afin que les lecteurs jugent par eux-mêmes Nostradamus et ses écrits, l'auteur a réimprimé dans la troisième partie les centuries et les quatrains prophétiques de Nostradamus; cette réimpression, collationnée avec soin sur les éditions originales, ne laisse rien à désirer; M. Bareste a judicieusement élagué les pièces faussement attribuées au célèbre médecin de Salon ; il n'a inséré dans son recueil que les pièces dont l'authenticité lui a paru démontrée.

Dans la quatrième partie, M. Eugène Bareste explique les quatrains les plus remarquables de son auteur, il s'applique à montrer la réalisation des prophéties de Nostradamus. De nombreux critiques refuseront sans doute de croire à l'esprit prophétique du médecin de Salon, cependant il faut avouer que M. Eugène Bareste signale plusieurs faits qui embarrasseront fort les incrédules; qu'on nous permette d'en citer un, c'est l'exécution de Biron décapité à la Bastille, en 1602, par l'ordre d'Henri IV. Voici les vers de Nostradamus :

Quand de Robin la traistreuse entreprinse,
Mettra seigneurs et en peine un grand prince,
Sceu par Lafin, chef on lui tranchera..

(Sixain VI.)

« Cette prophétie, dit M. Eugène Bareste, page 496, est vraiment extraordinaire. Robin est l'anagramme de Biron. Ce dernier s'engagea bien dans une traistreuse entreprise, puisqu'il avait résolu de livrer Henri IV aux troupes d'Espagne et de Savoie. Il fit entrer ou mettre beaucoup de seigneurs dans la conspiration, entre autres l'ambassadeur d'Espagne, le comte de Fuentes, et un nommé Lafin, qui alla tout raconter au roi. Nostradamus, non content de nommer Biron, a encore désigné ce Lafin au commencement du troisième vers, en disant que la conspiration serait sceu par Lafin. La suite de ces vers est de la plus grande exactitude. Chef on lui tranchera est ici pour le chef de l'entreprise, on tranchera ou on lui coupera la tête, ctc. »

On trouvera dans l'ouvrage de M. Eugène Bareste de précieuses notices, entre autres une monographie des almanachs du XV et du XVIe siècle, et une description des éditions originales des poésies de Nostradamus. Le livre de M. Bareste est, avant tout, un livre sérieux; l'auteur a interrogé les écrivains du XVI siècle, il a lu les apologistes et les détracteurs de Nostradamus, il a pesé dans son esprit la louange et le blâme, en un mot il a assis son opinion sur les bases de l'érudition et du raisonnement.

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Bibliographie Lyonnaise du XVe siècle, 1473-1500, par Antoine Péricaud aîné, bibliothécaire de la ville de Lyon, etc. Lyon, 1840. In-8° de 1-50 p.

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Excellente monographie qu'on ne saurait trop recommander aux bibliographes et aux bibliothécaires; elle contient 339 articles ou descriptions de livres classés par ordre de date, plus, des listes chronologiques et alphabétiques des imprimeurs lyonnais du quinzième siècle, et une table des auteurs et des

ouvrages imprimés à Lyon jusqu'à l'an 1500, disposée selon l'ordre alphabétique.

Chaque article est accompagné d'une notice bibliologique plus ou moins développée selon l'importance du volume décrit. Une Imitation de Jésus-Christ imprimée à Lyon, en 1488, a fourni à l'auteur le sujet d'une dissertation très-intéressante sur cet ouvrage et ses diverses éditions : « Moi aussi, dit M. Péricaud, j'avais été tenté d'examiner la question si souvent controversée de savoir si Gerson ne serait point le véritable auteur de l'Imitation, mais j'ai pensé qu'il valait mieux employer le temps qu'exigerait une pareille étude à relire et à méditer cet admirable traité où les infortunés trouvent des consolations que ne leur offre aucun autre moraliste.»>

Uebersicht der vergleichenden Lehre vom Gebrauch der Casus in der deutschen, franzosischen, lateinischen und griechischen Sprache von D' J.A. Savels, Gymnasial director. I u. II Abtheilung.Essen, Druck und Verlag von G. D. Bædeker. 1838. III u. IV Abtheilung. Ebendas. 1840. In-8° de XII-XLVI-452 p.

L'auteur est d'avis qu'on ne saurait apprendre à fond une langue qu'autant qu'on est en état d'en déduire les phénomènes particuliers de l'origine première, c'est-à-dire des lois de la logique commune à tous les peuples. Son but, en composant cette théorie de l'usage des cas dans les langues allemande, française, latine et grecque, a donc été de montrer Jusqu'à quel point les grammaires de chacune de ces langues peuvent être disposées, suivant un plan commun, embrassant un nombre plus ou moins grand de détails. Dans l'absence de pareilles grammaires, il pense que les élèves déjà avancés dans l'étude des langues et privés des ressources de cette uniformité dans les procédés, pourront tirer quelque utilité de sa Théorie comparée des cas. Cet ouvrage suppose, chez ceux à qui il est destiné, une connaissance première de la syntaxe; car la quantité de phénomènes qu'il rassemble, exposée à des

élèves encore novices, loin de les éclairer, ne ferait que confondre leur intelligence. Mais, pour celui à qui la matière est déjà familière, il n'en est point ainsi. Objectera-t-on qu'il ne lui est pas non plus possible de se rendre maître d'une telle masse de phénomènes, tout disposés qu'ils sont avec ordre et lucidité ? Comment alors, répond l'auteur, embrassera-t-il cette masse et arrivera-t-il à en former un corps de notions acquises, s'il est livré à lui-même pour coordonner tous ces phénomènes qui lui auront été exposés de diverses manières dans des grammaires différentes? C'est précisément la masse même de ces phénomènes qui fait sentir davantage l'utilité d'une méthode uniforme pour l'étude des langues. Ils sont: classés par M. Savels dans quatre parties: la première traitant des rapports du sujet, la seconde de ceux de l'attribut, la troisième de ceux du régime direct, et la quatrième enfin, de ceux du régime indirect. Cette dernière partie offre en outre un exposé comparatif des cas dont chacune des quatrelangues en question fait usage pour l'expression de ces rapports. Chaque partie est subdivisée en deux sections, et l'ouvrage est précédé d'une courte introduction considérant les cas, leur nombre et leur usage en général. Pour le détail, la matière est répartie entre quarante-cinq paragraphes. Les règles posées dans les paragraphes sont développées et éten dues dans des supplémens. Ensuite viennent de nombreux exemples où se trouve l'application des principes, et enfin à ces exemples se rattache la suite des remarques contenant les explications nécessaires pour les cas particuliers et les exceptions. L'auteur n'a suivi aucun guide et déclare qu'aucun travail semblable au sien n'est venu à sa connaissance. Il a, du: reste, utilisé les idées et souvent les explications textuelles desprincipaux grammairiens allemands, et particulièrement celles de Grimm, K. F. Becker, F. Bettinger, L. Ramshorn, A. Grotefend, R. Kühner, G. Hermann, G. F. A. Krüger et J. A. Hartung. Afin que ceux qui sont habitués à d'autres systèmes puissent se retrouver, l'auteur a joint à son ouvrage une table analytique des matières disposées dans l'ordre alpha

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