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par le Dr M. Schneckenburger. fils. In-8° de 39 p.

Bern, C. A. Jenni

En s'occupant de recherches sur l'évangile de saint Matthieu, l'auteur a été conduit, par ses travaux sur les évangiles apocryphes, à rechercher la trace de quelques fragmens de celui nommé communément des Égyptiens. Des douze paragraphes qui composent sa brochure sur ce sujet, les quatre premiers sont consacrés à l'examen des fragmens. Dans les sept paragraphes qui suivent, l'auteur établit des rapprochemens entre la doctrine de ces fragmens et la doctrine des Ébionites. Voici le résultat de son travail : 1° l'évangile des Égyptiens se liait par d'étroites et d'intimes relations de parenté à l'évangile des Ébionites, et comme celui-ci avait pour base l'évangile des Hébreux, il s'ensuit que l'évangile des Égyptiens était intimement lié comme production dogmatique à l'évangile des Hébreux. 2o De Wette (Einleitung in d. alte Test. S 74. p. 125) avance cette opinion: «De tous les évangiles non canoniques les plus anciens et les plus substantiels étaient celui des Hébreux et celui des Égyptiens; le premier, le plus connu de tous, dérive visiblement de l'évangile de saint Matthieu; le second dérivait peut-être de même d'un autre évangile canonique. » Cette opinion a besoin d'être modifiéc, et l'on ne saurait accuser d'arbitraire l'opinion de M. Schneckenburger rapportant à l'évangile des Hébreux comme à une source commune les évangiles des Ébionites, ceux de saint Pierre, des Égyptiens et de Carpocrate, quelles que soient d'ailleurs leurs légères différences entre eux.

Manuale compendium juris canonici ad usum seminariorum juxta temporum circonstantias accommodatum auctore J. F. M. Lequeux, seminarii Suessionensis moderatore. Paris, chez Méquignon. Soissons, impr. de Darcosse. 2 vol. in-12.

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Dans une courte préface, l'auteur nous apprend qu'il a été

frappé de la nécessité de restaurer l'étude du droit canonique : nécessité qui lui est démontrée par les inconvéniens évidens de la négligence où cette étude a été retenue jusqu'ici. Il indique l'occasion à laquelle cet ouvrage a été composé, et l'ordre et la division qu'il a suivis dans son travail. En voici l'exposé en peu de mots: il examine d'abord quelles sont la nature, les divisions et les sources du droit canonique; c'est-à-dire, les conciles écuméniques, les constitutions des pontifes, les conciles provinciaux, les réglemens des évêques, les synodes diocésains et les coutumes. Après avoir épuisé ces prolégomènes de la matière, l'auteur entame son traité des personnes, et s'occupe tour à tour de la hiérarchie, de la nature et de la division de la juridiction ecclésiastique, de la manière dont elle est acquise et déléguée, de ceux à qui elle est attribuée, des causes qui la font perdre, restreindre ou suspendre, par conséquent de ses abus, et des remèdes aux abus. L'auteur passe à la juridiction du souverain pontife, et la fait suivre de ce qui concerne celle de ses ministres, des patriarches, des primats métropolitains, des évêques, des chapitres, des раroisses et des confesseurs. Le tome second continue le traité des personnes, et s'occupe de la hiérarchie dans les ordres. Il en fait connaître les priviléges et les lois particulières. L'auteur épuise ce qui regarde les droits des clercs, le diaconat, le sacerdoce et l'épiscopat; les irrégularités et leurs effets; les conditions pour recevoir et exercer les ordres; les obligations des clercs. Ces matières occupent les deux premières sections du traité des personnes : la section troisième est consacrée aux personnes qui n'appartiennent ni à la hiérarchie de la juridiction ni à la hiérarchie de l'ordre. L'ouvrage de M. Lequeux contient un second traité, qui a pour objet les choses ecclésiastiques. Ce traité comprend les sacremens et le ministre qui les confère, leur rite et leurs conditions: les reprenant avec détail, il expose ce qui concerne le baptême, la confirmation, la messe, la communion, la confession, l'extrêmeonction, l'ordre, le mariage avec ses empêchemens, ses dispenses et ses effets. Rien de ce qu'il importe à un prêtre de sa

voir sur tous les sacremens n'a été oublié par l'auteur; et, ainsi que l'indique le titre, son ouvrage est destiné à servir de manuel à tous ceux qui veulent bien connaître leurs droits et leurs devoirs.

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De l'intelligence et de la foi, par M. Guillemon, capitaine du génie. Paris, 1840. Chez L. Hachette. Impr. d'Amédée Gratiot. In-8° de 307 p.

Cet ouvrage est ainsi divisé : Introduction; Nouveau principe de la science de l'âme. Première partie : l'Initiation maternelle; ses conséquences morales ou le cœur, ses conséquences intellectuelles ou l'esprit. Deuxième partie : l'Initia tion divine; conséquences morales ou la morale, conséquences intellectuelles ou la raison. Troisième partie : la Tradition; conséquences morales ou le pouvoir, conséquences intellectuelles ou la science. La base du système de M. Guillemon est l'initiation intérieure, l'observation de soi. L'auteur développe ainsi ses idées: «Avoir la conscience signifie avoir la connaissance intime de ce qui est en nous; et cette connaissance implique une faculté, qui est la faculté de connaître, élémentaire et primitive. Nous trouvons que dans tout phénomène intérieur la conscience reconnaît le moi, et qu'il n'y a pas de moi sans le toi, sans le rapport entre le moi et le toi. Bientôt nous trouvons que le toi se rend infiniment présent au moi, d'où résulte, dans un mystère impénétrable mais nécessaire d'initiation intérieure, toute l'intimité permanente ou variable de notre âme; intimité qui n'est plus le moi primitif et à l'état de nudité qui se reconnaît dans chaque phénomène, mais le moi sans cesse accru, développé, qui rapporte à soi tous ses accroissemens, tous ses développemens. Cette intimité, c'est la conscience qui l'affirme à mesure que l'homme progresse dans la vie. La conscience n'est donc pas seulement le moi qui se reconnaît, mais encore le moi qui se connaît (connaissance de l'intimité qu'il faut bien distinguer de la connaissance des opérations). La conscience est une faculté par laquelle l'âme ap

proprie, affirme au moi et au toi, l'un et l'autre, esprit et chair, cœur et pensée, tont ce qui se développe intimement dans le moi, dans le toi, entre le moi et le toi; la conscience est un acte qui résume dans le moi ce qui est du moi, ce qui est du toi, ce qui est entre le moi et le toi, pour en former une unité; unité de laquelle l'âme est sans cesse en travail d'engendrement, et dont elle dit sans cesse à soi-même : Voilà l'homme, et nous sommes cet homme! >>

The history of Christianity from the birth of Christ to the abolition of paganism in the Roman empire, by the rev. H. H. Milman. London, 1840. John Murray. Printed by A. Spottiswoode in three volumes of XXIV460, 481 et 592 p.

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Cette histoire complète des premiers siicles du christianisme est divisée en quatre livres. Le premier examine d'abord, sous forme d'introduction, l'état et les formes diverses du paganisme et de la philosophie antique, lors de la venue de Jésus-Christ, et montre que la religion nouvelle, pressentie et attendue, était dès lors appelée par la morale et la philosophie. Dans ce livre se trouve ensuite la vie historique de Jésus-Christ, que l'auteur épuise dans tous ses détails; et c'est ici la contre-partie de l'ouvrage du docteur Strauss, que nous avons récemment analysé. Le livre II commence à la résurrection et à la première promulgation du christianisme : l'écrivain développe les luttes du nouveau dogme d'abord avec le judaïsme, et ensuite avec le paganisme; la constitution des églises chrétiennes pendant le premier siècle, et leur antagonisme avec l'Orient. Il expose avec talent les diverses phases de la religion chrétienne pendant l'époque heureuse de l'empire romain, c'est-à-dire sous Trajan, Adrien et Antonin, sous le philosophe Marc-Aurèle et les successeurs de ce prince. Ce livre se termine à la persécution de Dioclétien, dernier effort du paganisme, qui allait trouver sa mort sous Constantin. Le livre III est consacré au règne de ce dernier prince dans ses

rapports avec le christianisme. M. Milman analyse et reproduit les controverses qui s'élevèrent alors sur la Trinité, et signale l'origine de l'arianisme, qui prenait naissance, comme une protestation de la raison humaine, en même temps que le christianisme recevait de la main impériale son établissement légal. Le troisième volume commence avec les fils de Constantin. L'auteur s'étend sur le règne de Julien, ce représentant cruel du paganisme expirant et bientôt tombé sous la haine dédaigneuse de Théodose; il fait ressortir le triomphe du dogme de la Trinité, et trace le portrait des grands prélats de l'Orient et de l'Occident, donnant une particulière attention à saint Jérôme, ce qui l'amène à traiter de l'établissement du régime monastique. Le livre IV et dernier est consacré à l'examen de l'influence du christianisme sur la société, sur la civilisation, les mœurs, les sciences. M. Milman montre en quoi la religion nouvelle modifia les lettres, les beaux-arts et les plaisirs publics. Cette partie est une des plus neuves et des plus intéressantes de l'ouvrage que nous avons sous les yeux. On la lit avec plaisir et avec fruit, même après les livres éloquens du Génie du Christianisme. Nous sommes certains qu'une traduction de cet ouvrage ne pourrait manquer de rendre des services à la théologie française.

De l'avenir du protestantisme en France. Lettre à M. le ministre de l'Instruction publique par M. Poupot, aumônier protestant. protestant. Paris, 1840. Chez Cherbuliez. Impr. de Renous, à Montauban. In-8° de 97 p.

M. Ioupot se plaint du gouvernement, il se plaint des catholiques, il se plaint aussi des méthodiques et des dissidens réformés : c'est à peu près tout le monde. Cependant, le principal but des attaques de M. Poupot, c'est l'établissement de la faculté protestante de Montauban. Il y voit une source de décadence pour le clergé protestant et pour les principes de la réforme. Tous les efforts de l'auteur tendent donc à obtenir une faculté de théologie à Paris. Suivant lui, le gouvernement

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