Imagens das páginas
PDF
ePub

tent une nourriture végétale. On n'en a point encore trouvé de fossiles (1).

La seconde, celle des

CHAUVE-SOURIS INSECTIVORES,

a des molaires hérissées de tubercules coniques; aussi les espèces qui la composent se nourrissent toutes d'insectes.

Les terrains diluviens du Brésil renferment des fragments que l'on peut rapporter à quelques-uns des genres qui vivent actuellement en Amérique.

Les MOLOSSES (Dysopes Illiger)

sont représentées par une espèce indiquée par M. Lund (Ann. des sc. nat. 2o série, XIII, p. 313) dans les mêmes terrains dont nous avons déjà parlé.

Les PHYLLOSTOMES (Phyllostoma Cuv. et Geoffr.),

si nombreuses aujourd'hui au Brésil, paraissent aussi avoir été abondantes pendant l'époque diluvienne.

M. Lund (Ann. des sc. nat. 2o série, XII, p. 208, et XIII, p. 313) en cite cinq espèces, dont une est voi

(') Les prétendus ossements de roussettes, trouvés à Solenhofen dans le calcaire lithographique, sont probablement des fragments de PTERODACTYles.

sine du vampire (P. spectrum), et dont deux different beaucoup des espèces actuelles.

En Europe, on a trouvé des chauve-souris dans les terrains tertiaires et diluviens; et, comme je l'ai dit plus haut, elles rentrent tout à fait dans les genres actuels.

Les RHINOLOPHES (Rhinolophus Cuv. et Geoffr.)

se distinguent facilement par le renflement bulleux de leurs os du nez. M. Schmerling a trouvé dans les cavernes de Liége des ossements d'une espèce qui ne paraît pas différer du grand fer à cheval (R. ferrum equinum L.).

Les VESPERTILIONS (Vespertilio Lin.)

sont plus nombreux à l'état fossile. Nous citerons :

V. parisiensis Cuv. (Oss. foss. 4° éd. I, p. 384), trouvé dans les gypses de Montmartre et indiqué par Cuvier dans son discours sur les révolutions du globe. Cette espèce paraît se rapprocher de la sérotine plus que d'aucune autre.

Une espèce des schistes d'OEningen (tertiaire pliocène) (Karg. Denckschrift der vaterl. Ges. Schwabens, 1), et rapportée, peut-être un peu à la légère, par quelques auteurs à la chauve-souris ordinaire, sous le nom de V. murinus fossilis.

Une espèce très - voisine de la pipistrelle trouvée par M. Wagner dans une brèche d'Antibes.

Deux espèces trouvées par M. Schmerling dans les cavernes de Liége, et qui paraissent ne pas pouvoir être distinguées des V. mystacinus et V. serotinus.

Le genre vespertilion se trouve aussi fossile au Brésil, comme il y est vivant de nos jours. M. Lund indique une espèce qui doit lui être rapportée.

Parmi les cheiroptères indéterminés, on peut probablement citer deux molaires trouvées à Kyson, en Suffolk, dans le tertiaire éocène, et décrites par M. Owen (Annals of nat. hist. IV, p. 194).

Les cavernes à ossements et les brèches osseuses renferment encore des débris peu étudiés, mais qui paraissent en général avoir de grands rapports avec les espèces actuelles.

IVE ORDRE.

CARNASSIERS.

Les mammifères carnassiers ne paraissent pas avoir été très-abondants à l'origine de l'époque tertiaire. Les nombreuses populations de palæotherium, d'anoplotherium, etc., dont nous aurons à nous occuper plus tard, étaient moins inquiétées par les grands animaux destructeurs, que ne l'ont été les races qui leur ont succédé à l'époque diluvienne. On ne trouve en général, dans les terrains tertiaires les plus anciens, qu'un petit nombre de fragments qui aient appartenu à des carnassiers, et encore ces débris n'indiquent le plus souvent que des animaux d'une taille médiocre,

comparée même à celle de quelques espèces qui vivent de nos jours. On dirait qu'au moment où les mammifères ont pris pour la première fois possession de nos continents, la sagesse suprême a voulu qu'ils pussent se développer en liberté et former des troupeaux nombreux. Dans l'époque tertiaire moyenne, on voit le nombre et la taille des carnassiers augmenter peu à peu. Les ossements que l'on trouve dans ces terrains prouvent l'existence de quelques types fort différents par leurs formes de ceux qui existent aujourd'hui. Ils ont exigé la formation de plusieurs genres nouveaux, qui offrent souvent des transitions remarquables entre les tribus et les genres actuels, et qui présentent en général, pour caractères, des formes lourdes et un régime moins exclusivement carnivore que les carnassiers actuels.

Vers la fin de cette même époque tertiaire, les genres qui, de nos jours, sont les plus redoutables, commencèrent à paraître; quelques autres acquirent plus d'importance et de développement. C'est probablement de cette époque que date le genre des chats, dont les grandes espèces, telles que le lion et le tigre, peuvent être considérées comme le type le plus parfait d'un animal carnassier; car, souples et forts, et munis d'ongles acérés, ces mammifères sont armés de dents tranchantes et robustes, portées par une mâchoire dont la puissance dépasse toutes celles de la même famille.

Mais c'est surtout dans l'époque diluvienne que les carnassiers ont pris un excessif développement, et

ont dû alors singulièrement limiter l'extension des races herbivores. L'Europe, qui, de nos jours, ne compte qu'un petit nombre de grands animaux de proie, et dont le loup et l'ours sont les plus redoutables, depuis que la civilisation a chassé le lion des contrées méridionales qu'il a une fois habitées, était alors livrée aux déprédations de deux ou trois espèces d'hyènes, de nombreux ours bien plus forts et plus grands que les nôtres, de loups, et d'au moins cinq espèces de chats, dont une plus grande que le lion, et une autre au moins aussi redoutable que le grand tigre du Bengale, sans parler de nombreuses espèces plus petites et moins dangereuses.

Les ossements et les dents des carnassiers sont en général susceptibles d'être clairement caractérisés. La dentition présente des caractères si spéciaux, que l'examen d'un fragment de mâchoire, et quelquefois même d'une seule dent, peut suffir à une détermination souvent passablement rigoureuse. Les canines grandes et coniques, les incisives petites, ordinairement au nombre de, les molaires simples tuberculeuses ou tranchantes, forment, par leur ensemble, des caractères que l'on ne peut pas méconnaître, et même, sauf quelques cas rares, chaque dent considérée individuellement ne peut être confondue avec aucune de celles des autres ordres.

Les diverses pièces du squelette peuvent aussi servir en général à reconnaître facilement les carnassiers. Tout y est disposé pour assurer à l'animal de la force et de la souplesse. Les vertèbres ont des apophyses

« AnteriorContinuar »