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Le Felis spelaa Goldf. (Cuv. Oss. foss. 4° édit., VII, 454), grand félis des cavernes. Cette espèce, décrite pour la première fois par Sommering et Goldfuss, a été trouvée dans les cavernes de la plus grande partie de l'Europe. Le F. spelæa est voisin pour les formes du lion, mais plus grand encore; il paraît en différer par un museau plus renflé, un front large et plat et un profil qui rappelle celui de la panthère.

C'est probablement à cette espèce qu'appartient le lion cité par M. Marcel de Serres dans les cavernes du midi de la France (Marcel de Serres, cavernes de Lunel-Viel, p. 107).

Le Felis antiqua Cuv. (id.),`qui par sa taille et ses caractères se rapprochait surtout du tigre aujourd'hui confiné dans les Indes orientales, et qu'on peut par conséquent difficilement croire lui avoir été identique.

Il faut probablement ajouter aux chats des cavernes:

Une troisième espèce très-voisine du léopard (Marcel de Serres, cavernes de Lunel-Viel, 112).

Une quatrième, un peu plus grande que le serval et qui rappelait cet animal par ses formes (Marcel de Serres, id., p. 115).

Une cinquième, très-voisine du chat sauvage (F. fera), soit par sa forme, soit par sa taille (Marcel de Serres, id., p. 119). Les brèches osseuses de Nice ont aussi conservé des fragments qui semblent indiquer encore d'autres espèces.

Cuvier signale (Oss. foss. 4° édit., VI, p. 382) une carnassière qui a appartenu à un animal un peu plus grand que le lion, mais qui ne correspond exactement pour ses formes à celle d'aucune autre espèce.

Une première fausse molaire (Cuv. id.) indique une seconde espèce de la taille de la panthère.

Les terrains tertiaires de l'Inde renferment des ossements qui prouvent que les chats ont déjà habité à cette époque le continent asiatique.

La seule espèce qui ait été déterminée est le Felis cristata,

qui paraît avoir été très-voisine du tigre, mais dont les crêtes occipitales sont plus prononcées. Cette espèce a été trouvée par MM. Cautley et Falconer dans les montagnes Sivalik (Ann. des sc. nat. 2o série, XI, p. 128).

L'Amérique paraît avoir été riche en chats pendant son époque diluvienne. M. Lund en a trouvé dans les cavernes du Brésil six espèces, qui se rapprochent en général pour les formes de celles qui habitent aujourd'hui le continent américain. L'une d'elles seule s'en distingue par des caractères de quelque importance. Ce sont :

Le Felis protopanther Lund (Ann. des sc. nat., nouv. sér. XI, p. 232 et XIII, p. 32) de la taille du jaguar et qui paraît ne pouvoir être comparé à aucune des espèces actuelles d'Amérique.

Une deuxième espèce (Lund id.) de la forme du jaguar et plus grande que lui.

Une troisième espèce (Lund id.) qui rappelle le couguar pour ses formes et sa taille.

Une quatrième espèce (Lund id.) qui paraît avoir de grandes affinités avec le Felis macroura. Pr. Max.

Une cinquième espèce le Felis exilis Lund (id.)

Enfin la sixième espèce est la plus remarquable. Moindre que le chat domestique, elle se distingue des autres par l'absence totale du talon interne de la carnassière supérieure. Ce caractère n'existe aujourd'hui chez aucun chat d'Amérique et ne se trouve que dans les deux espèces de l'ancien monde qui ont été confondues sous le nom de guépard. Wagler en a formé un sous-genre qu'il nomme CYNAILURUS, M. Lund donne à la petite espèce trouvée en Amérique le nom de Cynailurus mi

nutus.

3o FAMILLE: AMPHIBIES.

Ces animaux, qui sont par leur dentition de véritables carnassiers, se distinguent facilement de tous les animaux de cet ordre, par leur tête déprimée, par leurs membres très-courts et qui ne peuvent plus servir qu'à la natation, par leur colonne épinière mobile et composée de vertèbres dont les apophyses sont grèles et écartées, par leur bassin étroit, et en général par un ensemble de caractères qu'exige leur vie toute aquatique.

On n'a jusqu'à présent pas trouvé beaucoup d'amphibies fossiles, et les espèces n'en ont point été clairement déterminées. L'état de nos connaissances relatives à la plupart des amphibies actuels, s'oppose même à ce que l'on puisse faire toutes les comparaisons nécessaires pour arriver à des déterminations

exactes.

LES PHOQUES (Phoca Lin.)

ont existé dès le commencement de l'époque tertiaire. Une observation de M. Barré (Journ. de Géolog. III, p. 31) semblerait même indiquer qu'on en trouve des fragments dans les couches les plus supérieures du terrain crétacé.

Mais un fait aussi grave que l'existence des mammifères fossiles dans l'époque secondaire ne peut pas être établi par une observation aussi incomplète.

Il faut probablement ne tenir aucun compte de la plupart des indications des auteurs anciens, qui souvent, par des vues théoriques, ont légèrement rapporté aux Phoques des ossements d'animaux terrestres.

Les premières observations précises remontent à Cuvier (Ossem. foss. 4o édit. VIII, 1, p. 452) qui rapporte deux fragments d'humerus, trouvés près d'Angers, à un phoque dont la taille était deux fois et demie celle du commun (Phoca vitulina). Toutefois M. de Blainville, après un nouvel examen de ces fragments, affirme qu'ils ont appartenu à un crétacé herbivore.

M. Hermann de Meyer (Graf zu Munster. Beitr. zur Petref. Kund. III, p. 1, pl. 7) décrit des dents et des vertèbres trouvées dans les marnes tertiaires d'Osnabruck; il les rapporte à une espèce nouvelle, Phoca ambigua, caractérisée par un système de dentition spécial, et de la taille du Phoca monachus.

D'autres observations moins précises prouvent l'existence de phoques dans plusieurs parties de l'Europe et du pourtour de la Méditerrannée. Mais les espèces n'ont point encore été étudiées. Les localités dans lesquelles on en a signalé sont : la Westphalie, Aix-la-Chapelle, l'Islande, la vallée du Danube, quelques points des terrains tertiaires des environs de Paris, l'Egypte, etc.

LES MORSES (Trichechus Lin.)

sont connus à l'état fossile par des fragments encore moins nombreux que les phoques, mais, qui suffisent pour prouver leur existence dès l'époque tertiaire.

Cuvier (Oss. foss. 4o édit. VIII, 1, p. 458) cite une observation de Georgi, sur des os de ces animaux trouvés en Russie, et dit avoir reconnu lui-même dans les ossements trouvés près d'Angers une côte et une vertèbre de morse.

On en cite aussi quelques débris trouvés à Dax dans les Landes, et M. Mitschill parle de fragments de crânes et de dents trouvés dans un terrain tertiaire en Virginie.

Ve ORDRE.

RONGEURS.

Les rongeurs fossiles n'ont pas encore été suffisamment étudiés. Leur petite taille les a fait ordinairement négliger par les ouvriers qui exploitent les carrières où on en pourrait retrouver des fragments, et la difficulté de distinguer les genres et les espèces de cet ordre si nombreux et si naturel a longtemps arrêté les paléontologistes. On ne peut donc pas encore établir des règles certaines sur leur abondance ou leur rareté dans les diverses époques, car il est impossible de rien conclure de positif du fait que leurs ossements n'ont pas encore été signalés dans tel ou tel gisement.

Ces animaux ont existé dès les plus anciens temps de l'époque tertiaire, présentant tantôt les mêmes genres que ceux qui vivent de nos jours et tantôt aussi des genres dont la durée a été limitée aux périodes anciennes. On retrouve par exemple des écureuils et des loirs dans les gypses de Montmartre, et les terrains tertiaires moyens d'Auvergne renferment des ossements que l'on ne peut rapporter à aucun des genres actuels.

On trouve aussi de nombreux rongeurs dans les terrains diluviens et en particulier dans les cavernes et les brèches osseuses. Les espèces qui ont vécu à

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