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exacte montrera que ces fragments appartiennent à

un autre genre.

Les PACAS (Coelogenys Fr. Cuv.)

si remarquables par leurs grands os zygomatiques, ont vécu en Amérique dans l'époque diluvienne.

M. Lund en distingue deux espèces, qu'il dit ne pouvoir être confondues avec celle qui existe aujourd'hui. Ce sont les Cœlogenys laticeps et major; cette dernière atteignait la taille du cabiai.

Les CABIAIS (Hydrocharus Erxl.)

sont, comme les agoutis et les pacas, représentés dans les cavernes du Brésil par deux espèces.

L'une est voisine de l'H. capybara, et l'autre a été nommée par M. Lund Hydrocharus sulcidens.

IVe ORDRE.

ÉDENTÉS.

L'ordre remarquable des édentés clot la série des mammiferes unguiculés, et établit une sorte de transition aux ongulés par le peu de mobilité des doigts de la plupart des genres. Ces organes sont ordinairement entourés d'une peau épaisse ou écailleuse, et terminés

par des ongles souvent très-forts, arqués et solides. Tout le reste de l'organisation des édentés décèle des êtres inférieurs à la plupart des autres mammifères. La lenteur de leurs mouvements, l'irritabilité que conserve longtemps après la mort la fibre musculaire, le peu de développement de l'encéphale, l'imperfection du système dentaire, les écailles qui recouvrent plusieurs d'entre eux, sont autant de caractères qui semblent indiquer qu'ils forment comme le premier pas d'une dégradation dans l'organisme, et qu'ils ont déjà quelques-uns des traits caractéristiques de la classe des reptiles.

De nombreuses découvertes d'ossements d'animaux qui ont appartenu à cet ordre, ont ajouté des faits intéressants à ceux qu'avait fournis la nature vivante. Plusieurs de ceux de ces fossiles dont on a pu reconstruire le squelette, ont montré un ensemble de formes et de caractères dont l'état actuel du globe n'offre aucun exemple. Ils ont en particulier présenté des transitions bien plus nombreuses et plus remarquables aux ongulés, et surtout aux pachydermes. Ils ont aussi lié ensemble les diverses familles qui composent l'ordre des édentés, et comblé l'espace, en apparence infranchissable, qui séparait les tatous et les paresseux. Cet ordre des édentés ne renferme de nos jours que des animaux de taille au-dessous de la moyenne. L'oryctérope, le tamanoir et le tatou géant, sont les plus grands et ne dépassent pas la grosseur du corps d'un chien, en étant beaucoup moins hauts. L'étude des ossements fossiles de cet ordre y ajoute

de nombreuses espèces, qui ont dépassé en grandeur les rhinocéros et les hippopotames.

De nos jours, les édentés sont tout à fait spéciaux aux pays chauds. Abondants et variés dans l'Amérique méridionale, ils présentent quelques types en Afrique et en Asie. Quelques rares fragments démontrent que pendant l'époque tertiaire ils ont aussi habité l'Europe; on a trouvé en Allemagne et en Auvergne des ossements qui ne peuvent être rapportés qu'à un animal voisin des oryctéropes et des fourmiliers.

Tous ces faits donnent un grand intérêt à l'histoire des édentés fossiles, d'autant plus que beaucoup d'entre eux sont connus par des fragments nombreux, et même quelques-uns par des squelettes entiers, qui permettent de se faire une idée assez complète de leurs formes et de leur organisation, et même de hasarder des conjectures probables sur la vie et les mœurs de ces singuliers animaux, si différents de tout ce qui existe de nos jours.

Les édentés du monde actuel se partagent en quatre familles les Paresseux (1) à museau court, à dents

:

(*) Il m'est impossible d'admettre l'opinion de M. Blainville sur la place des paresseux. Ce savant naturaliste les rapproche des singes parce qu'ils ont le radius mobile sur le cubitus, la poitrine large, la tête ronde, etc. Mais sans vouloir ici entrer dans une discussion, qui serait déplacée dans un traité de Paléontologie, je dois dire que la forme du crâne, l'imperfection des dents, les ongles énormes, la lenteur des mouvements, etc., sont des caractères bien plus importants et qui forcent à les rapprocher des édentés. La paléontologie fournit

en cylindre creux, et dont le corps rappelle vaguement la forme de celui des singes; les Tatous ou Dasypides, qui ont un museau pointu, des dents coniques et une cuirasse; les Oryctéropides, dont la langue est longue, extensible et gluante, comme dans les fourmiliers, et qui ont des dents molaires et pas de cuirasse; et les Myrmecophages ou Fourmiliers, qui n'ont point de dents du tout.

Les édentés fossiles ne peuvent pas tous être rapportés à ces quatre familles. Plusieurs espèces de grande taille, trouvées en Amérique, et qui sont précisément celles dont l'étude fournit les résultats les plus curieux, ne peuvent rentrer dans aucune d'elles. Ces espèces présentent des caractères intermédiaires entre les paresseux et les tatous, et doivent évidemment former une famille, placée entre ces deux groupes. On les a désignées sous le nom de Gravigrades à cause de leurs membres lourds, et sous celui de Mégathérioïdes, du nom du genre le plus anciennement connu parmi elles.

d'ailleurs ce me semble une preuve puissante en faveur de cette manière de voir en les liant par les mégathérioïdes aux tatous et même aux pachydermes. Il me semble donc qu'il convient tout à fait de revenir à l'opinion de Cuvier que M. Owen a d'ailleurs confirmée par des considérations qui me paraissent ne laisser aucun doute.

1re FAMILLE: PARESSEUX ou TARDIGRADES.

On n'a encore trouvé aucun ossement fossile qu'on puisse rapporter à cette famille, de sorte que nous ne la mentionnons ici que pour mémoire.

2o FAMILLE: MEGATHÉRIOIDES ou GRAVIGRADES.

Les caractères essentiels des mégathérioïdes sont une réunion de ceux des paresseux et des familles suivantes. Ils ont, comme les premiers, des dents en cylindre creux, composées seulement d'ivoire et de ciment, et sans émail; l'ivoire forme un tube que remplit une substance plus poreuse. Ils ont aussi de grands rapports avec eux dans la forme de la tête, qui est courte, comme tronquée, et dont l'os zygomatique forme une grande apophyse descendante, caractère qui ne se retrouve dans aucun autre mammifère. Leurs squelettes se ressemblent beaucoup, et ont en particulier des rapports remarquables dans l'omoplate, dont l'acromion et la coracoïde sont réunis.

Mais dans tout le reste de leurs formes ils se rapprochent beaucoup plus des autres familles d'édentés. Leurs formes lourdes, leurs pieds égaux ou presque égaux dont les antérieurs ont 4 ou 5 doigts et les

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