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On a même trouvé dans quelques endroits des preuves de l'existence des oiseaux, autres que leurs débris osseux. On cite en particulier des œufs découverts dans les terrains d'eau douce d'Auvergne et des plumes d'espèces inconnues dans les calcaires du Monte Bolca et dans les gypses d'Aix.

IV.

OSSEMENTS D'OISEAUX DES TERRAINS DILUVIENS D'EUROPE.

Les sables et graviers, les cavernes et les brèches osseuses de la plus grande partie de l'Europe contiennent des ossements d'oiseaux qui jusqu'à présent ont été fort négligés par les paléontologistes. On n'a en général sur leur détermination que des données trèsincomplètes, que la nature même des caractères ornithologiques rendra peut-être toujours difficile de préciser davantage.

Les cavernes de Belgique étudiées par M. Schmerling, celle de Kirkdale en Angleterre, celles du midi de la France dont les ossements ont été recueillis par MM. Marcel de Serres, Dubreuil, etc., et quelques brèches de la Méditerranée, sont les gisements les plus importants.

La plupart des musées et des collections particu

lières, où l'on a réuni des ossements de mammifères des cavernes, renferment aussi des débris d'oiseaux. Les naturalistes qui voudront se livrer à leur étude trouveront immédiatement de riches matériaux qui permettront certainement de dresser un catalogue considérable des oiseaux de l'époque diluvienne. Mais. d'après les principes que j'ai émis ailleurs je doute qu'il y ait bien des espèces nouvelles à établir par leur examen. Je me bornerai à signaler ici les indications qui existent dans les ouvrages principaux et qui, comme on le verra, sont trop vagues pour avoir une importance réelle.

On y a trouvé des OISEAUX DE PROIE, dont les genres n'ont pas été déterminés ; sauf une buse citée gner dans les brèches de Sardaigne.

par Wa

Dans les PASSEREAUX on cite un martin, des alouettes des brèches de Sardaigne et de la caverne de Kirdale, un corbeau et une corneille de diverses cavernes, une espèce très-voisine de la pie, un moineau et un pic des brèches de Sardaigne, et un hochequeue des brèches de Cette.

Dans les GALLINACÉS on a trouvé des perdrix, une caille, une espèce de pigeon, et même suivant M. Schmerling un coq. Ce dernier point soulève les mêmes questions que nous avons déjà indiquées au sujet du chien, du bœuf et du cheval. Le coq domestique passe pour indigène de l'Inde et pour provenir d'une des deux espèces sauvages connues sous le nom de coq de Sonnerat et de coq de Bancks. On croit généralement que les populations qui ont par leurs migrations

peuplé l'Europe ont amené cette espèce, domestiquée dans leur pays natal. Si la détermination de M. Schmerling est exacte, on devrait admettre l'existence d'une espèce qui aurait vécu en Europe avant que l'homme en eut pris possession, et dès lors l'origine des poules domestiques pourrait tout aussi bien lui être rapportée,

Dans les ECHASSIERS on signale quelques ossements très-voisins de ceux de la cigogne.

Dans les PALMIPÈDES enfin, on a trouvé des os d'oies et de canards dans les cavernes et les brèches, et des os de mouettes dans les brèches de Sardaigne,

OSSEMENTS D'OISEAUX TROUVÉS HORS D'EUROPE DANS LES TERRAINS TERTIAIRES OU DILUVIENS,

La plupart des terrains récents qui ont été étudiés hors d'Europe sous le point de vue paléontologique ont offert quelques débris d'oiseaux, mais toujours très-rares comparés à ceux des autres classes.

Les naturalistes qui ont exploré les montagnes subhimalayennes ont cité quelques débris d'une cigogne voisine de l'argala et quelques autres fragments.

Les paléontologistes de l'Amérique septentrionale

parlent aussi de quelques rares débris et en particulier de quelques os qui peuvent se rapporter au genre des bécasses.

Les cavernes du Brésil paraissent renfermer des espèces assez nombreuses. On doit en particulier à M. Lund la découverte intéressante de deux autruches à trois doigts, dont une est bien plus grande que l'espèce qui vit aujourd'hui dans l'Amérique méridionale.

La découverte la plus remarquable est celle qui a été faite par le Rev. Williams d'un oiseau plus grand que l'autruche d'Afrique, dans les terrains les plus récents de la partie du nord de la nouvelle Zélande, M. Owen, qui a décrit ces ossements intéressants (Mag. of nat. hist. XII, 444), montre que cette espèce avait des rapports avec les grands échassiers courreurs, sans pouvoir toutefois être rapportée génériquement à aucun d'eux.

Ses os étaient pleins de moëlle à l'intérieur et son fémur en particulier ne présentait pas le trou pour l'air qui est caractéristique de la plupart des oiseaux. On peut conclure de là que l'animal était incapable de voler, et plus lourd encore que l'autruche. Les proportions des membres montrent aussi un énorme développement dans la jambe, surtout sous le point de vue de la force et de la grosseur. Le tarse était plus court à proportion que dans l'autruche et les casoars. Les doigts étaient au nombre de trois. M. Owen pense que, malgré sa taille, ses affinités les plus réelles étaient avec l'aptéryx plutôt qu'avec l'autruche. On

peut juger de ses dimensions par celle du tibia; un de ces os était long de 2 pieds 10 pouces.

M. Owen dit qu'il n'est pas impossible que ce singulier animal ait vécu dans la nouvelle Zélande pendant l'époque actuelle et qu'il ait été détruit comme le dronte. Il n'est pas probable qu'il y vive encore.

Il a été nommé Dinornis nova Zelandia Owen. Nous ne parlerons pas ici du DRONTE OU DODO Didus ineptus quoique cet oiseau ait disparu de la nature vivante. Il n'a en effet été détruit qu'à une époque récente et son histoire n'appartient pas à la paléontologie.

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