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la richeffe d'un Etat, par l'émulation que chacune fe donne pour le procurer le néceffaire & même les aifances de la vic, & pour contenir les peuples dans leur devoir. On ajouta que toutes celles qui contreviendroient à cette Loi, foit en négligeant le culte qu'on devoit rendre à la Décffe, foit en recherchant la compagnie d'un sexe banni depuis long-tems par les Loix, feroient condamnées à être renfermées pour le refte de. leurs jours dans la Tour des Regrets, fans égard à la jeuneffe ni à la naiffance, ni aux dignités.

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Ce fut plus de vingt ans après ce grand événement que

les Ambaffadeurs du Roi de Lydie arriverent à la Cour de la Reine Pentaphile, où ils furent reçus avec une magnificence digne de cette Princeffe. Comme, fuivant les Loix du Royaume, ils ne pouvoient féjourner dans fes Etats, l'audience leur fut accordée fur le champ. La Reine, après avoir accordé leur demande, les renvoya avec de riches préfens, en les chargeant de lettres pleines de tendreffe pour le Roi fon frere & pour la Reine Cliceria.

Pentaphile, charmée de la propofition que le Roi de Lydie lui faifoit faire de permettre que la Princeffe Tramarine fut élevée à sa Cour

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nomma

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nomma les premieres Dames du Palais pour aller au devant de la jeune Princeffe, la prendre fur la frontiere afin de la ramener avec les femmes de fa Suite. Un nombreux cortège d'Amazones fut commandé pour les accompagner. On prépara pendant leur voyage l'appartement que devoit occuper la jeune Princeffe, qui fut à côté de celui de la Reine; fa Majefté voulant ellemême veiller fur la conduite des perfonnes qui feroient chargées de l'éducation de la Princeffe.

Quelques Critiques diront peut-être qu'on ne devoit pas craindre la féduction dans une Cour & même dans un I. Part.

B

Royaume où nul homme n'ofoir paroître, & que l'on pouvoit comparer à une République d'Abeilles dont les Bourdons font chaffés à coups de fléches. Cependant quoique la Reine cút délivré fes Peuples de la dépendance des hommes, en leur faifant envifager la domination qu'ils s'étoient appropriée comme un joug tyran. nique, & malgré le defpotifme qu'elle avoit établi, elle fit néanmoins de mûres réflexions fur les abus qui pouvoient s'introduire foit par des déguifemens ou d'autres intrigues des femmes de fa Cour. Elle n'ignoroit pas que leur fociété devient quelquefois auffi dangercufe que celle des hommes,

fur-tout lorfque. Fambition, l'intérêt ou la jaloufie s'emparent de leur efprit. Ces différentes paffions agiflent avec tant d'empire fur le cœur qui en eft flétri, qu'elles font fouvent négliger les devoirs les plus effentiels. Il est vrai qu'où il y a des hommes, ces paffions fe font fentir avec beaucoup plus de force, eux-mêmes les fomentent & les animent; mais l'habitude que les hommes fe forment d'une profonde diffimulation, fait qu'ils fçavent infiniment mieux cacher leurs défauts, fur-tout lorfqu'il s'agit de tromper un fexe trop foible & trop crédule: d'ailleurs il s'étoit auffi introduit de nouvelles Sectes dans

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