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partie dans fa nouvelle petite maison; mais cette Suite ignoroit encore quelle devoit être l'Héroïne d'une Fête que l'Amour préparoit depuis longtems: car, depuis la brûlure que lui fit Pfyché par fon indifcrette curiofité, on n'avoit point entendu dire que ce Dieu eût eu d'autre Maîtreffe; on dit même que, dans la douleur qu'il reffentit, il jura fort en colere, ce ne fut pas par le Styx, de ne jamais s'attacher à perfonne. Mais, peuton fe fier aux fermens d'un Dieu qui met toute fa gloire à les rendre vains?

Quoique l'Amour fût alors occupé de Brillante, & que cet appareil du Dieu, vain

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queur de tout ce qui refpire, ne fût préparé que pour elle; comme il ne s'attendoit point à la voir paroître avec l'Aurore, ce Dieu ne put s'empêcher de rougir, la prenant d'abord pour fa mere. Mais il fut bientôt détrompé en la regardant: fon air modefte lui donna beaucoup d'émotion, il fit arrêter fon équipage lorfqu'il fut près d'elle, en defcendit avec précipitation, puis s'approcha d'un air timide, n'ofant prefque lever les yeux fur la jeune Princeffe, qui n'étoit occupée qu'à admirer le brillant fpectacle qui s'offroit à fes regards; ce qui fit qu'elle ne s'apperçut pas que Amour étoit à fes pieds en

posture de Suppliant. Un Loupir qui échappa à ce Dieu, en lui prenant la main, tira Brillante de fon extafe; elle rougit & voulut la retirer, mais voyant qu'il la baifoit d'un air tendre & foumis, fon trouble augmenta. Levez-vous, Seigneur, lui dit-elle toute émue, que pouvez-vous attendre d'une jeune personne que le hafard a fait rencontrer dans cette Forêt? Parlez puis-je vous être utile à quelque chofe? Qui vous oblige de defcendre de ce beau char, & de quitter les belles Dames dont il eft rempli ?

C'est pour vous l'offrir, répondit l'Amour; & ces Dames, fi elles ont le bonheur

de vous plaire, font desti nées pour vous fervir. Souffrez donc, divine Princeffe, que je mette à vos pieds mon carquois & mes fléches; je vous jure que je vais déformais ne m'occuper que du foin de vous plaire, vous feule pou vez faire mon bonheur. Affez & trop long-tems j'ai régné fur le cœur des foibles Humains, je renonce aujourd'hui à l'empire que j'ai toujours exercé dans le monde; venez, mon adorable Princeffe, jouir du triomphe que l'Amour prépare à vos charmes. Quoi ! dit la jeune Princeffe d'une voix tremblante, & le vifage couvert d'un rouge de rose, estil poffible que vous foyez

l'Amour? Non, je ne le puis croire, à l'affreux portrait que l'on m'en a fait. Qu'a donc ce nom de fi effrayant, reprit ce Dieu ? Oui, fans doute, je fuis l'Amour, je ne cherche point à me cacher comme un féducteur, qui n'a d'autre objet que celui de tromper.

A ces mots, la Princeffe fit un cri, & voulut fuir; mais elle n'en eut pas la force, & tomba en foibleffe dans les bras de l'Amour. Ce Dieu eft téméraire, il fit figne à Faveur qui accourut d'un pas léger pour fecourir Brillante; mais la Modeftie qui l'avoit devancée la fit reculer, & cette Déeffe, aidée des Graces, mit tous fes foins à faire revenir

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