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'Empire d'Occident. Cet ouvrage en cinq gros volumes in-8°, ǝrnés d'un très-grand nombre de planches, tiendra lieu à lui seul, de toute une bibliothèque, puisqu'il résumera, en les complétant et en les corrigeant les unes par les autres, les œuvres de Vaillant, Banduri, Mezzabarba, Eckhel et Mionnet. Le prix de la souscription et fixé à 20 francs le volume. Le premier paraitra avant la fin de mars de cette année.

R. CH.

Monete dei romani pontefici avanti ilmille. Memoria di DoMENICO PROMIS. Torino, stamperia reale, MDCCCLVIII, in-4°, avec dix planches gravées sur cuivre.

Depuis un siècle et demi, les premières monnaies des papes ont attiré l'attention des numismates, surtout en Italie, et de nombreux ouvrages ont paru pour les décrire et les expliquer. Profitant des travaux de ses devanciers et des découvertes nouvelles, M. D. Promis, le savant auteur de la monographie des monnaies royales de la maison de Savoie, vient de publier un livre qui rendra inutiles tous ceux qui l'ont précédé; car il a, sur eux, tous les avantages et pour le fond et pour la forme, Au lieu de ces grossières gravures en bois, que l'on faisait, en Italie, au siècle dernier, pour les ouvrages de numismatique, ce sont de belles planches sur cuivre, toutes dessinées sur les monnaies elles-mêmes et reproduisant l'original avec une fidélité scrupuleuse.

R. CH.

Numismatique de l'Arménie dans l'antiquité, par VICTOR LANGLOIS. Paris, 1859, in-4°, avec six planches.

En 1855, M. V. Langlois, qui s'est identifié avec la langue et l'histoire de l'Arménie, avait fait paraitre, d'abord, la seconde partie de la numismatique, si peu connue, de ce pays, celle qui comprend le moyen âge, ou, si l'on veut, la période chrétienne. Voici maintenant que (pour me servir d'une expression officielle), replaçant la pyramide sur sa base, il publie la partie première, la Numismatique de l'Arménie dans l'antiquité. Ce beau volume commence par une introduction sur la religion, l'écriture et les monnaies des anciens Arméniens. Le mémoire lui-même se divise en deux parties principales : d'abord, la dynastie des Haïciens et les dynasties collatérales des royaumes de Samosate, d'Arsamosate et de la Petite-Arménie. La plus ancienne pièce décrite dans cette partie, est une magnifique monnaie de Tiribaze, satrape de l'Arménie occidentale, sous Artaxerxès-Memnon (400 à 384, av. J.-C.). Cette pièce, dont il existe une variété au musée britannique, avait déjà été donnée par M. le duc de Luynes, dans sa Numismatique des satrapies.

La seconde partie comprend la dynastie arsacide, dans ses deux branches : les rois de l'Arménie proprement dite et ceux de l'Osrhoène ou d'Édesse. C'est l'époque la plus riche en monnaies arméniennes, et elle s'étend jusqu'au règne de Gordien III.

La royauté de l'Osrhoène, que Caracalla avait momentanément réduit en province romaine, fut rétablie par Gordien.

Ce fait que l'histoire n'a pas mentionné, nous est révélé par les médailles sur lesquelles figure un roi Abgar, d'un côté, et l'empereur, de l'autre.

Un appendice de quelques pages nous fait assister à l'anéantissement de l'antique royaume d'Édesse dont M. Langlois résume ainsi l'histoire à partir du règne de Dertad le Grand, que les Grecs ont coutume de désigner sous le nom de Tiridate, le royaume d'Arménie tomba dans le plus complet abaissement. Dès l'année 387, les Romains et les Persans y entrèrent et s'en partagèrent les provinces; toutefois, ils consentirent à conserver un semblant de pouvoir royal, qu'ils laissèrent aux mains des princes issus de la race des Arsacides. Mais ils se lassèrent bientôt de voir l'Arménie gouvernée par des monarques incapables de régner et indignes de porter la couronne, et, en 428, le roi de Perse Bahram V renversa le dernier Arsacide, et le royaume d'Arménie cessa d'exister.

On ne connait, du reste, aucune pièce plus récente que celles de Gordien III et d'Abgar XI, vers 280 de notre ère, et l'on ignore si les derniers rois, tolérés par les Persans et les Romains, exercèrent le droit de battre monnaie.

Le type des monnaies arméniennes fut succcessivement imité des pièces grecques, arsacides, sassanides et romaines. C'est la marche ordinaire des choses : les petits pays imitent ou contrefont leurs voisins, plus puissants ou plus riches, pour donner à leur monnaie une circulation plus étendue.

Le mémoire de M. Langlois est dédié à S. M. l'empereur de Russie, Alexandre II, qui en a bien voulu agréer l'hommage.

R. CH.

Dans nos Recherches sur les méreaux d'Audenarde, nous avons gardé une prudente réserve pour l'interprétation de ces petits monuments archéologiques. Il y avait lieu, nous semble-t-il, en l'absence d'aucune indication précise, d'attendre que toutes les données concernant les corporations de cette localité fussent mises en lumière. Elles vont l'ètre bientôt, grâce aux investigations laborieuses de M. le docteur Vander Meersch. M. Perreau, de Tongres, n'en a pas jugé ainsi. Il vient de publier, dans cette Revue, une série de méreaux, dont six appartiennent à Audenarde, et auxquels il prête une signification fort hasardée. Il attribue, par exemple, à la corporation des brasseurs le méreau qui représente une espèce de boisseau à anse. Pouquoi ne pas l'assigner tout aussi bien aux aubergistes, aux mesureurs de grains, aux potiers d'étain, aux apothicaires? M. Perreau se trompe complétement en envisageant les six méreaux comme inédits. Il est dans le vrai en les attribuant à Audenarde; mais où a-t-il puisé ses renseignements? Nous espérons que l'estimable numismate de Tongres voudra bien tenir compte de notre double travail sur cette matière; il saura que les méreaux qu'il croit inédits ont été décrits et gravés avec le plus grand soin dans la même Revue où il a consigné sa notice; il saura, en outre, que le moule de ces sortes de bons métalliques existe encore, et qu'il est conservé actuellement dans le cabinet d'antiquités de M. Steyaert, de Peteghem, près d'Audenarde.

E. V. D. S..

Le cabinet des médailles, à Paris, possède trois magnifiques médaillons signés du nom de Bertinet. Ce sont des portraits de Louis XIV, portant pour légendes des éloges emphatiques, comme les aimait le grand roi. On n'avait pu, jusqu'ici, recueillir aucun renseignement sur un médailliste aussi distingué. M. Eugène Grésy, dans les Archives de l'art français, vient de donner sur sa vie, qui fut des plus aventureuses, des détails très-curieux, mais qu'il est prudent de n'accepter que sous toutes réserves. Ces détails sont puisés dans un petit livre fort inconnu et qui a passablement l'air d'un roman, intitulé: l'Heureux chanoine de Rome, nouvelle galante, etc., par C. M. D. R., avocat en la cour (1707, in-12, de 194 pages). On ne s'attendrait guère à rencontrer sous ce titre l'histoire d'un graveur en médailles. C'est cependant là que M. Grésy dit avoir trouvé que Bertinet, dont le nom véritable serait Bertinetti, naquit à Ostie, près de Rome. Doué d'une très-belle voix, notre futur artiste était reçu, à dix ans, enfant de choeur à Sainte-Marie-Majeure ; à vingt ans, il obtenait un canonicat.

Mais l'amour vint entraver sa carrière ecclésiastique. Bertinetti devenu éperdûment amoureux de la fille d'un avocat, nommé Borromei, quitta la soutane, fit galamment assassiner un rival, et partit de Rome, sous un déguisement. Son talent musical le fit accueillir par l'ambassadeur de France, à Venise, parent de Fouquet. Il suivit l'ambasadeur en France, où il eut l'occasion de rencontrer le surintendant. Celui-ci, frappé de ses capacités, l'attacha à son service, pour aller traiter des négociations à l'étranger. Il était à Cologne, lorsque la belle Antonia Borromeï, qu'on

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