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Dans sa séance publique annuelle, l'Académie des inscriptions et belles-lettres (Institut de France) a décerné le premier prix de numismatique ancienne à M. B. de Koehne pour son ouvrage intitulé: Description du Musée du prince Kotchoubey. Le second prix a été remporté par M. l'abbé Grégorio Ugdulena pour son ouvrage intitulé: Memoria sulle monete punico-sicule, in-4°.

La magnifique et savante publication de M. B. de Koehne vient de lui valoir encore deux nouvelles distinctions la grande médaille d'or pour mérite scientifique, décernée par S. M. le roi de Hanovre, et la croix de commandeur de l'ordre de Wasa, que lui a conférée S. M. le roi de Suède.

R. CH.

Par arrêté royal, en date du 15 décembre dernier, le sieur R. Chalon, président de la Société numismatique belge, a été nommé chevalier de l'Ordre de Léopold.

Un arrêté royal, en date du 3 mars 1859, confère au sieur Ch. Piot, secrétaire de la Société numismatique, le titre de conservateur-adjoint honoraire de la Bibliothèque royale. M. Piot restera chargé de la direction du cabinet de médailles et monnaies.

SOCIÉTÉ DE LA NUMISMATIQUE BELGE.

LISTE DES OUVRAGES REÇUs.

Bulletin de l'académie royale de Belgique, 2e série, t. V, nos 11 et 12; in-80. Tables générales et analytiques des Bulletins de l'académie royale de Belgique, 1re série, t. I à XXIII, Bruxelles, 1858; in-8°.

Annuaire de l'académie royale de Belgique, 1859; in-12.

Neues Lausitzisches Magazin, t, XXXIV, liv. 1 à 4; in-8°

Die Extersteine, Bonn, 1858; in-4o. (Publié par la Société des antiquaires du Rhin.)

Archives de l'art français, 8e année, 6o liv.; 9 année, 1re liv.; in-8°. Bibliothèque de l'école des chartes, 4e série, t. V, liv. 1 et 2; gr. in-8°. Le cabinet historique, 4e année, liv. 11 et 12; 5e année, liv. 1; in-8o. Messager des sciences historiques, 1858, liv. 5 et 4; in-8°.

Revue numismatique, 1858, no 6; in-8°.

Revue trimestrielle, 6° année, t. I; in-12.

Colson, Médaillon du César Constantius Gallus, frappé à Lyon, Paris, 1857; in-8°.

Feuardent, Essai sur l'époque à laquelle ont été frappées les médailles de Constantin et de ses fils, portant des signes de christianisme, Paris, 1857; in-8°.

Feuardent, Essai d'attribution d'époque à l'émission des pièces d'Hanniballien. Cherbourg, 1857; in-8°.

Feuardent, Monnaies d'Edouard III, frappées au type français. Paris, 1859; in-8°.

Marquis de Lagoy, Description de plusieurs fiertons. Paris, 1858; in-8°. Meyer, die Denare und Bracteaten der Schweiz. Zurich. 1858; in-4o.

NUMISMATIQUE GAULOISE.

Lettre à M. le baron CHAUDRUC DE CRAZANNES.

PLANCHE V.

MON CHER CONFRÈRE,

Lorsqu'on retourne en arrière dans le champ de la science, qu'on franchit par la pensée l'espace de temps qui nous sépare des anciens numismatistes, de Vaillant par exemple, on est frappé du peu de progrès qu'ont fait certaines branches de la science, parmi lesquelles je placerai la numismatique gauloise.

Ce n'est pas que celle-ci ait manqué d'amateurs zélés, de savants investigateurs, d'habiles et d'illustres champions; pour ne parler que du plus célèbre, Lelewel n'a-t-il pas jeté, au début de la renaissance de la numismatique gauloise, un vif et solide éclat sur toutes ses parties essentielles; a-t-il manqué chez nous de continuateurs et n'avons-nous pas eu les de Saulcy, les Lenormant, les Duchalais, les Lambert, les de la Saussaye, et tant d'autres infatigables pionniers, au premier rang desquels je vous retrouve avec bonheur, ne laissant échapper aucune occasion d'ajouter un trait de lumière, une touche vive et précise aux essais informes de notre numismatique nationale?

Non, les bonnes volontés n'ont pas manqué, et moins

3e SÉRIE.

TOME III.

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que jamais elles feront défaut, sur ce sol aride mais aimé, véritable steppe désolé où le pionnier n'a pour guide, le plus souvent, qu'une sorte d'instinct, et pour soutien qu'un vif amour de la vérité.

Permettez-moi, cher confrère, de payer ma dette à la Revue belge en vous entretenant, dans ce recueil, de diverses monnaies gauloises anépigraphes, dans le classement desquelles je m'efforcerai d'apporter la réserve et la précision qui doivent présider à l'élucidation de ce genre de médailles.

Je continuerai ainsi bien loin en arrière, sans doute, l'œuvre que la docte phalange poursuit avec tant d'abnégation et de courage, et il me sera doublement agréable de me livrer avec vous à cette curieuse étude.

En choisissant comme objet de mes recherches dans cette lettre, les monnaies anépigraphes, je fais, jusqu'à un certain point, acte de vertu; ces monnaies sont moins fètées que les médailles à légendes, elles restent longtemps enfouies au fond de nos cartons, et souvent, hélas ! le collecteur qui les a recueillies disparaît avant que ses chères médailles aient vu le jour; alors, vendues aux enchères, elle passent, sans indication d'origine, dans des mains tierces où elles perdent une grande partie de leur valeur scientifique. C'est à l'amateur habile et zélé qu'il appartient alors, en se fondant sur le type, d'établir des rapprochements qui ne trompent guère, pour peu qu'on ait l'œil d'un artiste, et de restituer à ces médailles l'intérêt que leur dispersion leur a fait perdre accidentellement.

J'ouvre la série de mes recherches par un magnifique statère d'or d'un titre élevé, offrant au droit la tète bien con

nue du dieu gaulois, entourée de quatre petites têtes rattachées à celle de la divinité, par des cordons perlés.

Les mêmes caractères que j'ai déjà signalés souvent dans la Revue numismatique française (1) se retrouvent ici avec toute la perfection qui résulte d'un faire habile et d'une exécution soignée.

Sans doute, ce n'est pas l'art grec, avec sa méthode, son rangement symétrique, sa grande sobriété de lignes qui charment et séduisent les yeux; mais ce n'est point l'art ou l'absence d'art d'un peuple sauvage. Il y a dans cette tète une connaissance suffisante de la charpente osseuse et de l'anatomie faciale, il y a même un parti pris très-remarquable sur lequel j'appelle toute votre attention. Cette tète n'est pas la première venue, elle est construite, coiffée et ornée dans une intention visible de ressembler à un prototype légué d'âge en âge, probablement par une tradition hiératique ; l'arcade sourcilière, fortement prononcée, est caractérisée de la même manière sur vingt ou trente monnaies de ce type qui font partie de ma collection; la chevelure, fort étrange, est traitée d'une manière extrêmement caractéristique et composée de masses papillotées, disposées dans un ordre particulier; elle se retrouve identiquement la mème sur tous mes exemplaires. Les cordons perlés accompagnés au départ de la tète, de traits légers qui leur servent comme d'armatures, offrent, sur toutes les médailles de ce temps, le même cortége; enfin, lorsque le flan le permet, on remarque sous toutes les têtes, ce pieu feuillu qui parait en faire de véritables trophées de victoire.

(1) Années 1852-1855.

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