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lois.

Au revers, un cheval libre ayant sous ses pieds le même triskèle et au-dessus, en guise d'aurige, un animal du genre loup, la gueule béante et montrant un arsenal formidable de dents.

Cette pièce est d'or très-pâle, comme la précédente, et doit appartenir à la mème époque; elle est assez fortement scyphate et rentre par ce côté dans la série des pièces arvernes de la nature de celles que j'ai publiées sous le n° 9 de la pl. V de la Revue française, année 1856, et sous le no 3 de la pl. V, année 1855. Cette dernière pièce n'offre également, dans le champ, qu'une figure rappelant le triskèle grec. Poids 1 gr. 36 c.

M. Lelewel a publié, sous les n° 37 et 41 de la pl. III, du Type gaulois et sous le no 18 de la pl. IV, trois monnaies d'or remarquables par la barbarie de la figure qui y est empreinte. Ces médailles se rencontrent le plus fréquemment au nord-ouest de la Gaule: le n° 41 a été trouvé près de Breteuil.

Je donne aujourd'hui sous le n° 7 une médaille d'argent à ce type singulier; cette médaille, qui doit être à peu près contemporaine de la conquête, est d'une facture bien plus fine que les monnaies précédentes; on sent que l'artiste aurait pu beaucoup mieux faire s'il n'avait dû se modeler sur un prototype légué par une longue tradition. Il y a toutefois entre cette pièce et celles qui sont figurées à l'atlas de Lelewel, quelque différence que l'oeil saisira facilement. Poids 1 g. 65 c.

A quelle contrée de la Gaule appartient le n° 8 de notre planche? Nous nous le sommes demandé bien souvent. Cette monnaie rappelle tout à fait par sa facture les pièces

aux légendes ASIOVGIAGOS, KNЄXTOC, c'est-à-dire le temps où le nord de la Gaule eut les premières monnaies épigraphiques; son flan coulé, puis frappé, est comme celui de la précédente médaille, fort épais et en cuivre jaune; son type, remarquable comme le leur par l'abondance des annelets et des points, rappelle de plus les représentations des statères armoricains. Ainsi, un sanglier est placé sur la tête du dieu, et au revers, un autre figure entre les jambes du cheval qui est surmonté d'un accessoire très-indécis, mais que nous ne faisons pas de difficulté de prendre pour un aigle.

Si ces observations sont de nature à classer cette médaille dans une grande division de la Gaule, elles ne peuvent cependant la localiser d'une manière satisfaisante; espérons que tôt ou tard la lumière se fera encore sur ce point. Poids 4 gr. 75 c.

Le n° 9 est une monnaie de bronze qui paraît aussi pour la première fois; son type la rapproche des médailles du nord-est de la Gaule: c'est là en effet qu'on est convenu de localiser le griffon. Toutefois, hâtons-nous de dire que les médailles aux légendes CRICIRV et ROVECA, offrent toutes deux le mème monstre, et nous savons maintenant où il faut placer la patrie de ces deux médailles (1). Poids 2 gr. 90 c.

La médaille d'argent que nous avons fait figurer sous le n° 10, n'est pas, suivant nous, une monnaie gauloise, mais une division d'un tétradrachme pannonien.

(1) Voy. les articles de MM. de Longpérier et Hucher, dans la Revue numismatique française de cette année.

Toutefois, l'art et le costume gaulois se trahissent dans le dessin du guerrier brandissant son épée d'une main et opposant de l'autre le long bouclier national aux coups de son ennemi. Ce bouclier paraît chargé d'un emblème qui peut avoir eu la prétention de représenter la foudre; la tête est mauvaise de travail comme celle de toutes les médailles de cette classe. Poids 3 gr. 25 c.

Les dix monnaies représentées sur la planche m'appartiennent.

Agréez, etc.

E. HUCHER.

NOTICE

SUR UNE

MÉDAILLE ROMAINE DE GRAND BRONZE

AU REVERS DE JUNON PHALLOPHORE (').

PLANCHE VI, Nos 4 A 3.

Vide, Thomas, vide latus,
Vide. . . . vide manus.
Noli esse incredulus.

(Prose du temps pascal.)

Il y a déjà plusieurs années que je me suis rendu acquéreur de 470 médailles romaines de grand bronze, trouvées à Saint-Paul-aux-Bois (Aisne), dans un étang. J'avais remarqué parmi ces médailles une pièce de Julia Mamaa au revers de Junon, à cause de la singularité du type de ce revers; je fis voir cette médaille à plusieurs amateurs qui reconnurent sur ce revers ce que j'y avais moi-même remarqué, et c'est alors que je me décidai à soumettre cette curieuse médaille à l'examen de la Société des antiquaires de Picardie. La Société a bien voulu s'en occuper, et dans sa séance du 9 mars 1842, elle a entendu la lecture d'une notice que je lui avait adressée avec la médaille elle-même, ainsi qu'avec un dessin à la plume que je devais à l'obligeance de M. Mony, ancien maire de Noyon, membre de

(1) Ce mémoire a été publié, mais d'une manière fort écourtée, dans le 8e volume des Mémoires des antiquaires de Picardie, et nous l'imprimons aujourd'hui tel qu'il a été écrit en 1842.

(Note de la direction de la Revue.)

la Société. Je disais dans cette notice que la légende du revers IVNO AVGVSTAE était connue, mais que la figure de Junon, assise avec un diadème sur la tête, un lis dans la main droite et un Phallus couché sur son bras gauche, me paraissait sortir du type ordinaire des revers de Julia Mamaa. Mais M. Rigollot, président de la société, après avoir examiné la pièce, a déclaré que l'objet tenu par Junon, sur son bras gauche, était un enfant emmaillotté et non point un Phallus : « On a souvent représenté Junon dans " cette position, dit M. le rapporteur de la séance du co«mité d'Amiens, du 9 mars 1842, et c'est ainsi que ce « revers est figuré dans un vieil ouvrage italien quí, s'il « n'a point donné une exacte reproduction de la pièce, en « a du moins reproduit le symbole et l'idée (1).

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M. le rapporteur aurait dû, tout au moins, ce nous semble, citer le nom de l'auteur qu'il se contente de mentionner d'une manière si vague, et il aurait en cela satisfait les amateurs de Numismatique qui pourraient être tentés de rechercher, dans le vieil ouvrage italien, la description et la figure du revers de la médaille de Julia Mamaa qui fait le sujet de ces réflexions.

Je ne m'explique pas non plus, d'une manière satisfaisante, ce qu'a voulu dire M. le rapporteur, en annonçant que le vieil ouvrage italien, s'il n'avait point donné une exacte reproduction de la pièce, en avait du moins reproduit le symbole et l'idée. Cela doit-il s'entendre du revers tel que l'a vu M. Rigollot ou bien tel que je l'ai décrit, c'est-à

(') Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, année 1842, n° 1, Amiens.

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