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lieu s'écrivant par Ep. ou Esp. qui en latin se traduisent presque toujours par Sp.

Les nombreuses découvertes faites dans ces dernières années, ont enrichi d'une manière inespérée la numismatique de la seconde moitié du vin siècle; et bien que, parmi les mesures prises par les premiers princes de la race des Pepin afin de remédier aux abus signalés plus haut, on ait cru devoir fermer un grand nombre d'officines monétaires, ces découvertes nous démontrent aujourd'hui que beaucoup de ces officines fonctionnaient encore sous Pepin le Bref et dans les premières années du règne de Charlemagne. Mais on reconnut très-probablement la nécessité d'en restreindre encore le nombre; car, à en juger d'après les monnaies retrouvées, l'apparition des espèces au monogramme nous signalerait une nouvelle suppression d'ateliers, situation qui paraît avoir été maintenue pendant tout le règne de Louis le Débonnaire. Depuis lors, en effet, une grande partie des ateliers qui forgeaient le type pipinien semblent avoir été fermés. Ainsi, pour cette période, que nous présumons avoir commencé vers 780 et qui finit en 840, nous n'avons retrouvé en Austrasie que la monnaie de Duerstede, de Cologne, de Mayence, de Trèves, de Strasbourg, de Metz, de Verdun et de Cambrai, tandis que nous aurions perdu Liége, Maestricht, Aix-la-Chapelle, Saint-Trond, Dinant, Goch, Bonn, Bingen, Tournai (et Condé?)

Cette réforme, qui atteint principalement les villes secondaires, se manifeste dans la mème proportion en Neustrie. Nous pourrions produire une longue liste d'ateliers de ces contrées ayant fonctionné sous Pepin et dans le commen

cement du règne suivant, dont nous n'avons pas revu la monnaie depuis l'apparition de l'empreinte au monogramme jusqu'à la fin du règne de Louis I. Et pour ne citer qu'un exemple du fait analogue qui se passe chez nos voisins du midi, nous rappellerons que sur vingt-cinq ateliers déterminés que fournissent les deniers de la trouvaille d'Imphy, dix seulement se montrent pendant la période suivante.

DE COSTER.

LES SEIGNEURS DE SCHÖNECK,

A PROPOS D'UNE MONNAIE.

OH

Schöneck, Schonecke ou Schönecken, est aujourd'hui une petite ville ou un bourg, appartenant à la Prusse, province du Bas-Rhin, régence, et à dix lieues N. N. O. de Trèves, cercle, et à une lieue et un quart de Prum, sur la Nims. Après avoir appartenu successivement à des seigneurs particuliers de la famille des comtes de Vianden, aux seigneurs de Fenestrange et aux ducs de Luxembourg qui, en 1384, vendirent définitivement cette seigneurie à l'archevêque Conon de Falckenstein, elle était, au siècle dernier, le siége d'un bailliage dans l'électorat de Trèves. Son nom qu'on traduit, dans les actes en latin, par Bellacosta, signifie en allemand: beau coin, beau côté. C'est le Schoon hoeck des Flamands (1).

(1) Le bailliage ou, comme dit Hontheim, la satrapia de Schöneck comprenait les villages et terres de Laser, Weineringen, Niederlauch, Dundorff, Geisdorff, Hoff, Weckelsberg, Langenfeld, Gondelsheim, Weinsheim, Plütscheid, Heysdorff et Nieder-Hersdorff. (HoNTHEIM, Historia trevirensis, t. III, p. 9.)

Il existe, en Allemagne, un assez grand nombre de localités de ce nom. Il y a même, dans l'électorat de Trèves, un autre Schöneck, Novum castrum, près de Saint-Goar, dont il est parlé dans le Registrum bonorum ecclesiæ Prumensis, de 1222, que donne Hontheim, t. I, p. 660. Ce Schöneck relevait de Gembrighe ('); il appartenait alors aux comtes d'Hostade, et était habité par les héritiers de Conrad de Boppard.

Les deux Schöneck figurent dans un même acte, de 1495, comme appartenant aux archevêques de Trèves, l'un sous le nom de Schonecken-Eiffliæ, l'autre, celui près de Saint-Goar, sous le nom de Schoneck supra Hundsruck (*). Cette identité de nom est souvent la cause des difficultés que l'on rencontre pour attribuer à une même famille tous les personnages du nom de Schöneck; car le Schöneck dans l'Hundsrück a pu donner aussi, et a donné, en effet, son nom à ses possesseurs.

Une troisième famille, les Hurten de Schöneck, figure souvent aussi, dans les annales de l'électorat. Elle était originaire des environs de Rouver (3), et elle avait pris le surnom de Schöneck d'un fief situé dans le voisinage de cette localité. Richard Hurten de Schöneck est le plus ancien personnage de ce nom que l'on connaisse; il est cité dans un acte de 1380.

Hontheim pense que le château de Schöneck, qui existait de son temps et qu'il appelle une construction ancienne

() Près de Saint-Goar. HONTHEIM, Historia, t. I, p. 693.

(2) Hundsrück: le pays situé entre le Rhin et la Moselle, et dont l'électorat de Trèves possédait une partie.

(3) Village à une lieue de Trèves.

et élégante, avait été érigé sur l'emplacement du palais royal de Scolinare ou plutôt Scolinacke ('), d'où l'empereur Lothaire data, le 19 septembre 855, les nombreuses donations qu'il fit à l'Église de Prüm, choisie par lui pour le lieu de sa sépulture (2). Un diplôme de Pepin, de l'an 762, fait mention de Wetteldorff près de Schöneck, et dans la même paroisse (3).

C'était donc, à ce qu'il semble, une localité ancienne. Cependant il faut descendre jusqu'au xII° siècle pour la trouver mentionnée dans des actes.

L'histoire des seigneurs de Schöneck est assez embrouillée. Elle a été le sujet de deux dissertations, l'une par M. WürthPaquet, l'autre par M. Baersch, insérées dans les volumes viii et x des publications de la Société archéologique de Luxembourg.

Nous avons aussi consulté, à cette occasion, l'Eiflia illustrata de Ŝchannat, les recueils de Hontheim et de Lacomblet, les Gesta Trevirorum, l'histoire de Luxembourg de Bertholet et celle des comtes de Vianden, de M. Neyen. Voici, en quelques mots et dans les limites que nous permet un article qui doit plutôt avoir trait aux monnaies qu'à l'histoire elle-même, ce que l'on sait de ces dynastes.

(') Le jeudi après Saint-Pierre et Saint-Paul, 1355, Frédéric, seigneur de Junckenraide, reconnut avoir reçu en fief, du seigneur de Schönecken, le bien de Scholaire et dépendances, possédé déjà à ce titre par son père. (Document cité par M. Würth-Paquet.) N'est-ce pas là, plutôt, l'emplacement de l'ancien château de Scolinare?

(2) HONTHEIM, Historia, t. I, pp. 24 et 193.

(3) Ib., t. I, p. 60.

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