Imagens das páginas
PDF
ePub

de quinze mil florins, à charge de reprendre lesdites pièces vingt ans après, selon qu'il appert plus complétement par

en tenir compte, et au maistre particulier de ce faire renseing par les comptes qu'il rendra en nostre chambre des comptes à Lille, afin qu'il en soit mémoire. Bien entendu que lesditz deniers en auront cours en nostre dite ville et cité d'Arras tant seulement; et à condition expresse qu'au bout de douze ans lesditz supplians feront cesser le cours d'iceux deniers, et qu'à ceux qui leur en apporteront seront tenuz rendre et payer le prix en autre bonne monnoye lors courante. Ordonnant davantage que les deniers qui viendront bons outre la despense seront employez ès ouvrages et fortifications tant de ladite ville que cité d'Arras, selon les devises en faites, et ce par l'advis de nostre gouverneur desdites ville et cité, et non ailleurs, à peine de recouvrer sur eux ce qui en auroit autrement esté eschillié en leur privé nom. Pourveu aussi que lesditz supplians seront tenuz porter ou envoyer cesdites présentes en nostre chambre des comptes à Lille, pour y estre enregistrées à nostre seureté. » Si donnons en mandement à nos amez et féaux les chief, présidens et gens de nos privé et grand conseils, président et gens de nostre conseil provincial en Artois, auxditz de nos finances, président et gens de nosdits comptes à Lille, généraux de nosdites monnoyes, et à tous autres nos justiciers, officiers et sujets cui ce regardera, que de nostre présente grâce, octroy, consentement et accord, aux conditions, selon et en la manière que dit est, ils fassent, souffrent et laissent lesditz de nostre ville d'Arras, supplians, plainement et paisiblement jouir et user, sans leur faire, mettre ou donner, ne souffrir estre fait, mis ou donné aucun trouble ou empeschement au contraire. Car ainsi Nous plaist-il. En témoin de ce Nous avons fait mettre nostre scel à ces présentes. Donné en nostre ville de Bruxelles, le 22e jour de juin l'an de grâce 1557; de nos règnes, à sçavoir des Espagnes, Sicile, etc., le second, et d'Angleterre, France et Naples le 4. »

Sur le ploy estoit escrit: Par le Roi, le duc de Savoye, gouverneur général, le Sr de Hachicourt, chief, messires Pierre Boisot, trésorier général, et Josse de Damhoudere, chevalier, commis des finances, et autres présens. » Et signé : « Doverloepe. »

Ces lettres d'octroi furent enregistrées en la chambre des comptes, à Lille, le 24 novembre 1557, registre des chartes, coté no 26, fol. 105 vo.

nosdites lettres d'octroy, du bénéfice desquelles n'auroit esté profité, par n'avoir ledit octroy esté mis en usage, ne s'estre forgé aucunes pièces. Et comme présent la ville se trouve grandement arrière pour les grands ouvrages qu'elle a fais la présente année, portans quarante à cinquante mil florins pour le moins; comme aussi elle auroit grandement frayé un logement, et d'avoir accomodé la maison où se bat la monnoye establie par Nous, sans que la ville en ressente aucun profit, au contraire diminution de maltôte pour le privilége desditz de la monnoye. Pour lesquelles causes, signamment pour se trouver ladite ville grandement despourvue de menue monnoye, dont il est du tout nécessaire d'en faire forger pour accomoder le peuple, lesditz supplians Nous ont très-humblement supplié et requis qu'y ayant égard, mesme pour en partie les soulager des grandes charges qu'ils ont, Nous plùt leur accorder de pouvoir mettre en usage le susdit octroy pour les quinze mil livres y repris, faisant forger sous nostre coin pièces de trois deniers, de trois oboles, deniers et oboles, le tout de cuivre, jusques à la concurrence de la susdite somme de quinze mil livres, quittant par Nous le droit de seigneuriage que pour forger lesdites pièces Nous seroit dû. Sçavoir faisons que les choses susdites considérées et sur icelles eu l'avis premiers des officiers de nostre monnoye audit Arras, comme aussi de nos amez et féaux les gens de nostre conseil provincial d'Artois, en après des président et gens de nos comptes à Lille, et conséquemment des chef, trésorier général et commis de nos domaine et finances, Nous, pour ces causes et autres à ce Nous mouvans, inclinans favorablement à la supplication et requeste desditz mayeur et eschevins de nostre ville

d'Arras supplians, leur avons, par la délibération de nostre très-cher et très-amé bon neveu le prince de Parme et de Plaisance, lieutenant gouverneur et capitaine général de nos païs de par-deçà, octroyé, consenty et accordé, octoyons, consentons et accordons, en leur donnant congé et licence de grâce spéciale, qu'ils puissent et pourront forger en nostre monnoye d'Arras, sous nostre coin, pièces de trois deniers, de trois oboles, deniers et oboles de cuivre, jusques à la concurrence de dix mille livres du prix de quarante gros de nostre monnoye de Flandres la livre, seulement et au plus, en payant ce à quoy ilz seront asservis, les frais qui en dépendent, si comme gages d'officiers pour tout le temps que l'on sera empesché à ladite forge, l'ouverture de la boëte, payement des fers ou coings et toutes autres choses à ce requises et nécessaires; et de nostre plus ample grâce leur avons, par l'avis et délibération que dessus, quitté et remis, quittons et remettons par cesdites présentes la moitié du droit seigneurial qui pour ce Nous sera dù, en payant par eux l'autre moitié là et ainsi qu'il appartiendra. Et au surplus à charge et condition expresse que ce accomply lesditz officiers de nostre monnoye d'Arras seront tenuz envoyer en nostredite chambre des comptes à Lille les fers qui resteront, pour y estre gardez, afin que n'en soit forgé davantage que dit est cy-dessus; et du nombre qui se forgera le garde d'icelle monnoye tiendra registre particulier, pour par le maistre en faire renseing par ses comptes, qu'il rendra en nostredite chambre des comptes à Lille, à cause de son entremise. A charge aussi que le bon qui procédera dudit accord, par dessus les frais et mises susdites, sera employé au soulagement des grandes charges de nostredite

ville d'Arras, selon que dit est; et ce par avis de nostre gouverneur dudit Arras, et non en autre usage, à peine de recouvrer ce qui se trouvera avoir esté employé ailleurs sur lesditz supplians ou leurs successeurs en loy en leurs noms privez. Pourveu que lesditz supplians seront aussi tenuz faire présenter ces mesmes originales tant au conseil de nosdites finances qu'en nostre chambre des comptes à Lille, pour illec estre respectivement enregistrées, vérifiées et intérinées, à la conservation de nos droitz, hauteur et autorité, là et ainsi qu'il appartiendra,

» Si donnons en mandement à nos amez et féaux les chef, présidens et gens de nos privé et grand conseils; gouverneur, président et gens de nostre conseil provincial en Artois; auxdits de nos finances, et de nos comptes à Lille; généraux de nos monnoyes et à tous autres nos justiciers, officiers et sujets cui ce regardera, que de cette nostre présente grâce, octroy, consentement et accord, aux charges, conditions, selon et en la forme et manière que dit est, ils fassent, souffrent, et laissent lesdits mayeur et eschevin d'Arras, supplians, pleinement et paisiblement jouir et user, sans leur faire, mettre ou donner, ny souffrir estre fait, mis ou donné aucun trouble, destourbier ou empeschement au contraire. Car ainsi Nous plaist-il. En témoin de ce Nous avons fait mettre nostre scel à ces présentes. Donné à Bevres le 24° jour d'octobre l'an de grâce 1584; de nos règnes, à sçavoir des Espagnes, Sicile, etc., le 29°, et de Naples le 31°. »

Sur le reply estoit escrit. « Par le Roy, le prince de Parme, gouverneur général, etc.; le comte de HeninLietard, chef, messire Godefroy Sterck, chevalier, trésorier

général, Pierre Doverloëpe Sr de Hammes, messire Benoist Charton, chevalier, S' de Chassey, commis des finances, et autres présens. » Ainsi signé : « VERREYKEN. »

Et au dos : « Les chef, trésorier général et commis des finances du Roy nostre Sire, consentent en tant qu'en eux est que le contenu au blanc de cestes soit fourny et accomply tout ainsy et en la mesme forme et manière que Sa Majesté le veut et mande estre fait par iceluy blanc. Fait au bureau des finances à Tournay sous les seings manuels desditz chef, trésorier général et commis le x jour de décembre 1584. »

Sur ledit reply estoit escrit ce qui s'ensuit : « Ces lettres, suivant qu'il est mandé par icelles, sont registrées en la chambre des comptes du Roy nostre Sire à Lille, au registre des chartes y tenu, commençant le 1o janvier 1584, fol. 89 v° et suyvant, du consentement de messeigneurs les président et gens desdits comptes, lesquels ont, en tant qu'en eux est, intériné icelles lettres, selon leur forme et teneur, et à la charge par le garde de ladite monnoye présent ou à venir envoyer en ladite chambre, au bout de chascun trois mois, après que l'on aura entamé la forge de la monnoye de cuivre y mentionnée, estat de tout ce quy aura esté ainsi forgé, afin de par ce moyen pouvoir connoistre quand ledit octroy aura pris fin. Ainsi fait au grand bureau de la chambre des comptes à Lille, le 18° de décembre audit an 1584. » Ainsi signé : « P. DE MON

CHAUX. »

Le Père Ignace, dans ses manuscrits relatifs à l'histoire d'Arras, a dit quelques mots, mais d'une manière fort

« AnteriorContinuar »