Imagens das páginas
PDF
ePub

ISMAELITE (1).

Voici, sans aucun doute, le résultat le plus précieux et le plus intéressant des recherches que j'ai faites pendant mon voyage en Perse. J'ai déposé au musée de l'Ermitage cet unique monument connu de la monnaie de la secte des Assassins, qu'on désespérait de jamais découvrir. Un monument de cette importance, destiné peut-être à rester longtemps l'unique vestige monétaire d'une dynastie qui a joué un rôle si grave et en même temps si odieux dans l'histoire de l'Orient à l'époque des croisades, devait être confié à la garde d'une grande collection : je ne puis vous en transmettre qu'une figure photographiée d'après une empreinte retouchée au trait.

87. MOHAMMED; DINAR FRAPPÉ ....(?), 542. (Pl. XV, fig. 22.)

Av. Dans le champ, le symbole en quatre lignes.
En marge, à droite :

A gauche ;

محمد بن

بزرکومید

Mohammed fils

de Bouzrkoumeid.

monnaies de cette dynastie (lettre à M. de Gille, sous presse): ce n'est guère que dans les musées de Saint-Pétersbourg qu'on en rencontre quelques exemplaires, presque tous décrits par Fraehn. Le nombre des pièces connues, en y comprenant les deux qu'a publiées M. E. Thomas, atteint à peine la douzaine; ce chiffre est notablement augmenté par les découvertes du général de Bartholomæ. (S.)

(') Classe XIV.

La suppression de l'élif dans le nom patronymique n'est pas un obstacle à l'attribution qui est incontestable.

En marge, on lit:

... الدينار تكريم الدبار سنة اثنتين و اربعين و جمسه ..

Bien que les éléments de la localité soient assez distincts, j'avoue n'avoir pu découvrir aucune ville qui puisse s'accorder avec eux (').

[blocks in formation]

Fragment d'une formule pieuse que je n'ai pu retrouver dans le Coran.

Bien des choses sont à noter dans ce remarquable dinar: d'abord l'absence du nom du Khalife, puis celle de tout titre honorifique tel que Roi, Sultan ou Emir, pour le

(1) Il me paraît tout à fait probable que cette localité, dont M. de Bartholomæ a fort bien reconnu tous les éléments, n'est autre chose que

le ↳ Kourboudj dinar, du Lexicon geographicum, de Juynboll, t. II, p.A. En effet, cette place était située aux environs de Soukel-Ahwas, dans le Khousistan, et l'on sait que les Ismaélites ne tardèrent pas à s'emparer de plusieurs places fortes de cette province. L'absence de l'article n'est pas un obstacle à notre attribution, d'autant plus que Kourboudj el-dinar semble devoir être une forme plus régulière. (S.) 28

5 SERIE. TOME BL

prince ismaëlite, qui se contente d'une épithète purement religieuse, et de la profession de foi alide, en véritable chef de secte qu'il était. On pourrait se demander pourquoi il n'a pas pris au moins le nom de Cheik (1) qui a fait donner à ces hérétiques le nom de vieux de la montagne.

Av.

ATABEK DE L'ASHERBEIDJAN (*).

88. ABOUBEKR; FELS DE L'AN 580. (Pl. XVI, fig. 23.)

[blocks in formation]

(1) Le titre de cheik était porté par les chefs de la branche ismaélite de Syrie qui dépendait de celle de Perse; ceux-ci étaient plutôt des conducteurs spirituels de la secte des Assassins, et, bien qu'ils se soient maintenus quelques années après la destruction des Ismaélites de Perse, rien ne porte à croire qu'ils aient exercé le droit régalien de battre monnaie. (S.)

(2) Classe XVI, dynastie 51.

Les monnaies de l'Atabek Aboubekr sont les moins rares de cette dynastie; mais celle-ci offre un type tout à fait singulier et nouveau bien qu'on n'y trouve que le nombre décimal, il n'y a pas à hésiter sur sa date.

MELIKS DU KARABAGH (1).

Je crois devoir donner le titre de meliks, de préférence à celui de rois, à ces petits princes indépendants qui ont exercé une espèce de pouvoir souverain dans le Karabagh pendant trois ou quatre générations et formé une dynastie sur laquelle les documents historiques me font entièrement défaut. Les grands propriétaires terriens de cette province portant encore de nos jours le nom de Meliks, sans exercer d'autorité souveraine, il est à présumer que cette coutume remonte à une époque reculée, et que les chefs peuvent avoir profité des troubles politiques du vi° siècle pour se rendre tout à fait indépendants.

Je vous ai suffisamment exposé dans ma dernière lettre toutes les raisons qui m'ont déterminé à considérer cette dynastie comme ayant régné dans le Karabagh (2); seulement je me permettrai de vous rappeler ici les principales

(1) Classe XVI, dynastie 51 bis.

(2) Ces détails et la description d'un certain nombre de monnaies inédites du Karabagh, de l'Asherbeidjan, etc., sont consignés dans une lettre adressée par moi à S. E. M. de Gille et confiée à la rédaction de la Revue numismatique de Par's; des circonstances accidentelles en ayant retardé la publication, je me suis vu dans le cas de la citer avant son apparition; mais, pour éviter de doubles emplois, je n'ai indiqué ici que les variétés de types qui ne se trouvent pas dans la lettre en question. (S).

données chronologiques qui peuvent servir à établir, du moins approximative:ment, l'époque des trois règnes consécutifs dont nous possédons des monnaies. Moshaffer en ayant frappé fort peu, à ce qu'il paraît, au nom de Moktefi, doit avoir régné entre les années 550 et 555, peut-être même jusqu'en 366, puisqu'on n'a pas de monnaies de son successeur avec le nom d'el-Mostandjed. Celles de Bikbars portent d'abord le nom de Mostedy; celles qu'il a frappées ensuite sous le khalifat de Nacer-leddin-illah sont beaucoup plus communes; son règne peut s'ètre prolongé jusques vers l'année 585. Celui d'Abd-ul-melik dont on ne connait que très-peu de monnaies, a duré tout au plus deux ans; en 586 cette petite dynastie a pris fin.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]
[ocr errors]

Il n'y a de Dieu que Dieu

(el) Melik el-Adel Mosha(ffer)

fils de Mohammed.

Mohammed envoyé de Dieu محمد رسول الله

بن محمد

لا اله الا

...

وحده لا شريك...

لامر الا

[ocr errors]

Y! (sic)

...

... (el) Moktefy liamr (sic) illah ...(el) bell... (le sultan auguste.

Cette monnaie offre un type qui se présente fort rarement; je n'en ai jamais rencontré d'exemplaire plus complet. Indépendamment du nom du khalife, on voit encore le titre du sultan dont Moshaffer reconnaissait la suzeraineté, probablement Sandgiar le Selgioukide.

« AnteriorContinuar »