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XXIII

Instruction des maîtres généraux des monnaies, pour l'essayeur particulier de la monnaie d'Arras, datée du 14 mars 1623. (Registre des commissions, coté n° 15, fol. 3.)

XXIV

Instruction des maîtres généraux des monnaies, pour le tailleur particulier des coins de la monnaie d'Arras, datée du 7 avril 1623. (Registre des commissions, coté n° 15 fol. 7 v°.)

Les trois pièces ci-dessus, numérotées XXII, XXIII et XXIV, n'offrent rien de remarquable. Ce sont, à de faibles variantes près, les copies des chapitres relatifs aux gardes, aux essayeurs particuliers et aux tailleurs particuliers des monnaies des archiducs, contenus dans les instructions pour les maîtres généraux desdites monnaies, du 16 mars 1600.

XXV

Lettres des président et gens de la chambre des comptes à Lille, nommant un essayeur par provision à la monnaie d'Arras, datées du 19 juin 1624. (Registre des commissions, coté n° 15, fol. 52 vo.)

L'essayeur de la monnaie d'Arras, étant allé à la proces

sion communale, y avait blessé quelqu'un. Bien qu'il l'eût fait « par cas fortuit et pour maintenir son bon droit, » il n'en fut pas moins écroué dans les prisons de la ville.

L'absence de l'essayeur empêchait l'atelier d'Arras de fonctionner, et cependant les affaires pressaient, le comptoir de la monnaie étant en ce moment chargé de matières. Pour obvier à la difficulté, et sur la requête des garde et maître de la monnaie d'Arras, les président et gens de la chambre des comptes du Roi à Lille nommèrent par provision à l'office d'essayeur de ladite monnaie, Jean de Givenchy, orfévre à Arras, qui prêta serment en leurs mains le jour même de sa nomination, 19 juin 1624.

XXVI

Lettres des conseillers et généraux des monnaies, portant commission de maître ajusteur des poids et balances en la ville d'Arras. A Bruxelles, le 8 novembre 1624. (Registre des commissions, coté n° 15, fol. 129.)

« Les conseillers] et généraux des monnoyes de Sa Majesté ès pays de par-deçà, à tous ceux qui ces présentes verront ou ouyront, salut. Comme par le trespas de Martin Van Hoeninghen, maistre adjusteur des poids et balances en la ville d'Arras, iceluy estat seroit vacant, et que Louis Van Hoeninghen, son fils, demeurant audit Arras, auroit requis d'y estre commis en sa place; sçavoir faisons que pour le bon rapport que fait nous a esté dudit Louis Van Hoeninghen, et de sa capacité et idonéité, ayant tousjours audit fait assisté son père, nous confians entièrement de sa

fidélité, preudhomie et bonne diligence, avons iceluy Louis Van Hoeninghen commis, retenu et ordonné, commettons, retenons et ordonnons, pour et au nom de Sa Majesté, par ces présentes, audit estat de maistre adjusteur, aux honneurs, droicts, franchises, profits et émolumens appartenans, luy donnant plein pouvoir et autorité, d'autant que en nous est, de doresnavant adjuster et justifier, tant en la monnoye d'Arras pour le garde ou maistre particulier d'icelle, que pour les changeurs et orphebvres du pays et comté d'Artois, et autres, toutes balances et poids de Troyes servans à peser or ou argent, ensemble tous bicquets, trébuchets, poids et deneriaux servans à peser les espèces des monnoyes d'or et d'argent que l'on forge ou forgera cy-après à laditte monnoye d'Arras, et autres qui présentement ont cours ou auront cy-après ez pays de par-deçà. Desquels balances, biquets, poids et deneriaux, ensemble des poids d'estrelin, demy-estrelin, firlin, troislin, deusquin et aesquin, il sera tenu pourveoir un chacun qui en aura à faire, pour prix raisonnable, comme aussy d'adjuster toutes piles et potences desdits poids de Troyes, tant grandes que petites, selon le patron du mare qui luy est délivré justifié à l'advenant le dormant dudit poids de Troyes reposant en la chambre des comptes de Sa Majesté à Lille. Sur lesquels poids de Troyes et deneriaux que ainsy il aura fait et adjusté il sera tenu frapper sa marque avec celle de ladite ville d'Arras et le fusic, afin que l'on puisse tousjours sçavoir où et par qui lesdits poids et deneriaux des espèces d'or et d'argent auront esté adjustés ('); avec

(') Nous avons sous les yeux un deneral fait à Arras par Martin

deffense bien expresse que persenne ne se pourra servir ou exposer en vente par tous les pays et comté d'Artois aucuns autres poids de Troyes, ou des bicquets garnys d'autres

Van Hoeninghen, père de Louis, et son prédécesseur dans l'office de maître ajusteur. Le flan de ce deneral est carré, et présente, au revers du type des Rydres de Bourgogne, un rat pour la marque de la ville, la marque du maître ajusteur, composée de ses initiales M-H, et enfin la date 1643, le tout dans une couronne feuillue.

Les deneraux ont longtemps représenté le type le plus caractéristique des monnaies qu'ils servaient à peser. On en forme aujourd'hui de curieuses collections, particulièrement de ceux du moyen âge, d'abord connus sous le nom de fiertons, dont nous possédons plus de cinquante variétés, et dont une planche vient d'être publiée, dans la Revue numismatiqne française, par M. de Lagoy et par M. de Longpérier. Un grand nombre de pièces de ce genre ont été retrouvées dans les travaux de dragage exécutés dans la Seine, à Paris, aux envirous du Pont-auChange.

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On a également retrouvé au même endroit plusieurs de ces plaques de plomb, rondes, unifaces, munies, du côté opposé à l'empreinte, d'un crochet en forme de broche, qui servait sans doute à fixer la plaque contre une étoffe. Quant à l'empreinte, elle est celle du type principal, tantôt d'une monnaie, tantôt d'une autre, soit le noble à la rose d'Angleterre, l'écu d'or de France, le vierlander des ducs de Bourgogne, etc. Le type est entouré de la légende AVE MARIA GRATIA PLENA, plus ou moins abrégée, qui remplace les légendes ordinaires des monnaies mêmes. M. Leber, dans son introduction à l'ouvrage du docteur Rigollot, sur les monnaies des évêques des innocents et des fous, a voulu voir dans quelques-unes de ces plaques les signes de ralliement dont on sait qu'ont fait usage les partis qui divisaient la France, à l'époque des luttes des Armagnacs et des Bourguignons, et nous avons rappelé, en la partageant, son opinion à ce sujet (Revue numismatique de Blois, 1849, p. 375.) Mais nous devons dire qu'il nous paraît bien douteux aujourd'hui que ces agrafes soient autre chose que des espèces d'étiquettes dont se servaient anciennement les changeurs pour se rendre compte de ce que contenaient leurs sacs de monnaies, lorsqu'ils avaient

deneriaux que ceux qui seront ainsy adjustez et marquez par ledit maistre adjusteur, aux peines portées par les placarts sur ce faitz et publiez. Bien entendu qu'iceluy maistre adjusteur sera tenu faire et adjuster lesdites balances, poids, trébuchetz et deneriaux tant justes et égales que possible luy sera, en la forme et manière au long déclarée au placart sur ce fait et dressé en l'an xv° et neuf, aux peines et amendes y contenues, en cas que aucune faute se trouvera avoir esté commise. Sur quoy et de se bien et deuement

trié celles-ci par catégories. Nous avons une de ces plaques-agrafes au type du monogramme du Hainaut, représentant, à s'y méprendre, l'avers d'un gros de Guillaume II (4337-4345), dont M. Chalon a donné le dessin, pl. IX, fig. 68 de ses Recherches sur les monnaies du même pays; il n'y a de différence qui puisse mériter ici une mention particulière, que dans la substitution, sur la plaque, des lettres A-V-E-M aux lettres h-A-Y-N' qui existent sur la monnaie. Une autre plaque de plomb au type d'une monnaie de Marguerite II, comtesse de Hainaut (1345 à 1356), a été publiée par M. Rigollot. Il est déjà facile de voir, par les découvertes faites, qu'elles ne s'arrêteront pas là, et que les plaquesagrafes se rapportent à un système beaucoup plus étendu qu'on ne l'avait pensé d'abord, système créé pour les besoins d'une classe de négociants bien plutôt que pour ceux de la politique. Il est, du reste, incontestable que les Bourguignons et les Armagnacs se sont servis, particulièrement à Paris, de marques en plomb pour signe de ralliement, mais nous ne croyons pas que l'on doive chercher ces signes dans les pièces de la nature de celles qui nous occupent.

Cette note était écrite, lorsque nous avons appris qu'il a été récemment retrouvé à Paris quatre enseignes de plomb, dont deux ont évidemment servi au parti des Bourguignons sous Charles VI. Les enseignes dont il s'agit, qui appartiennent à M. Arthur Forgeais, et qui n'ont rien de commun, pour la forme, ni pour la façon, avec les plaques-agrafes dont il vient d'être question, seront prochainement publiées par leur propriétaire, dans la seconde édition, qu'il prépare, de son intéressante Notice sur les plombs historiés retrouvés dans la Seine.

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