Imagens das páginas
PDF
ePub

saires, pour en estre remboursé des droictz seigneuriaux, ensemble dudict louage de maison, sans pouvoir prétendre remboursement ailleurs. Auquel effect sadicte excellence a commis et commet Gilles Halbeck, conseiller et maistre général des monnoyes de par-deçà, pour aux moindres frais de Sadicte Majesté faire remettre au plustost ladicte monnoye en deub estat. Sur quoy, et de soy bien et deuement acquitter, ledit Artus Imons sera tenu prester serment et caution en conformité qu'il luy sera ordonné par l'instruction qui luy sera dellivrée. Faict à Bruxelles le neufviesme d'aoust seize cens trente quatre.» Paraphé: « H.-V. LOUBZ. » Signez et marquez : DE AYTONA, CL. DONGNIES, J.-D. NOYELLE, F. KINSCHOT, J.-B. MAES, J. VAN MALE. >>

Artus Imons prêta serment et fournit caution entre les mains des président et gens de la chambre des comptes à Lille, le 30 septembre 1634.

XXXI

Instruction dressée par les conseillers et maîtres généraux des monnaies du Roi, dans ses pays de par-deçà, pour le maître particulier de la monnaie d'Arras; datée du 31 août 1634. (Registre des commissions, coté n° 16, fol. 179 v°.)

Les monnaies que l'instruction autorisait le nouveau maître particulier, Artus Imons, à faire frapper, aux remèdes tolérés, étaient les suivantes :

1. Le souverain d'or, valant 6 florins. Aloi : 22 carats et de grain d'or fin, 11 grains 1⁄4 d'argent fin, et 1 carat de cuivre. Taille: 44 pièces 932/5,733 au marc de Troyes.

2o Le double souverain d'or, valant 12 florins. Même aloi que le souverain, et de poids en proportion.

3° L'écu d'or, valant 3 florins. Aloi : 21 carats et 6 grains d'or fin, 15 grains d'argent fin et 15 grains de cuivre. Taille: 71 pièces 35/48 au marc.

4° Le ducaton d'argent, valant 3 florins. Aloi: 11 deniers 8 grains d'argent fin. Taille: 7 pièces 13,873/25,920 au marc. 5o Le demi-ducaton, valant 30 patards. Même aloi que le ducaton. Taille: 15 pièces 1,826/25,920 au marc.

6° La pièce de 48 patards. Aloi : 10 deniers 11 grains 1⁄2 d'argent fin. Taille : 8 pièces 29,192/41,151 au marc.

7° La pièce de 24 patards. Même aloi que la précédente. Taille 17 pièces 17,233/41,151 au marc.

:

8° La pièce de 12 patards. Même aloi que les deux précédentes. Taille: 54 pièces 34,446/41,151 au marc.

9° La pièce de 6 patards. Aloi : 6 deniers 23 grains 1/2 d'argent fin. Taille: pièces 165/319 au marc.

10° Le liard, de cuivre, de 64 pièces au marc. 11o Le gigot, de cuivre, de 128 pièces au marc. Les liards et les gigots devaient être frappés « en telle quantité que par advis du conseil d'Artois et du magistrat dudit Arras sera trouvé convenir. »

L'instruction de 1634, dont nous venons de donner le résumé, est la dernière pièce concernant l'atelier monétaire d'Arras, sous la domination espagnole, qui ait été insérée dans la collection Colbert. On sait d'ailleurs, par les monnaies

existant dans les collections et par les millésimes qu'elles portent, que l'atelier fonctionnait encore en 1640, année de la prise d'Arras par les Français, et que ceux-ci utilisèrent les forges qu'ils y trouvèrent établies, en y frappant des monnaies aux coins de Louis XIII, d'abord, puis de Louis XIV.

Nous ne décrirons pas ici les monnaies d'Arras, émises sous Philippe II et sous Philippe IV; elles ressemblent, pour le type général, aux autres monnaies frappées à la même époque dans les possessions espagnoles de par-deçà, et elles sont faciles à reconnaître par la marque particulière du rat. Bien que l'on en connaisse déjà un assez grand nombre, soit en nature, soit par divers coins provenant de l'atelier et qui sont aujourd'hui en la possession de notre savant ami, M. Dancoisne, il en reste cependant encore beaucoup à découvrir pour recomposer la série complète de celles que l'on doit supposer avoir été frappées, si les maîtres particuliers ont entièrement profité des autorisations que leur donnaient les instructions que nous avons analysées, et qui ne sont pas même, évidemment, les seules qu'ils aient reçues. Il manque au moins, en effet, l'instruction de 1582, pour le maître particulier Alexandre Bardoul, que nous n'avons pas retrouvée.

J. ROUYER.

QUELQUES JETONS INÉDITS.

(PL. I, II ET III.)

Auprès de la numismatique classique grecque et romaine, la connaissance de nos jetons n'est plus, dit-on, que de la numismatique facile. C'est la littérature légère auprès de sa grave sœur aînée. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant, cette numismatique facile offre aussi ses difficultés. Et, s'il est permis de se livrer impunément, sans craindre les preuves contraires, aux conjectures les plus hardies sur les mythes de la Grèce et de Rome, il n'en est pas de même à l'égard d'un jeton énigmatique ou muet du xvII° siècle. Quelque document local, dont on n'a pas soupçonné l'existence, peut en donner tout à coup la clef, et renverser d'un mot un échafaudage de conjectures laborieusement élevé. C'est un désagrément, sans doute, mais qu'il faut avoir le courage de braver. Car les attributions hasardées ne peuvent qu'exciter le zèle des chercheurs et conduire enfin à la découverte de la vérité vraie.

C'est à ce point de vue, que nous publions les jetons sui

vants.

I.

Ce jeton, tout à fait anépigraphe, porte d'un côté les armoiries des sires, depuis comtes de Baucignies, de la famille de Hornes, telles qu'elles sont gravées dans Butkens.

Ces armoiries sont écartelées, au premier et dernier quartiers, de Hornes qui est d'or à trois trompes de gueules, embouchées et virolées d'argent, les embouchures tournées à sénestre de l'écu. Au second quartier, de Gaesbeeck qui est de sable au lion d'argent, armé et lampassé de gueules, couronné d'or (la couronne a été omise par le graveur du jeton, sans doute à cause de la petitesse du dessin). Ce quartier doit son origine à Jeanne de Louvain, dame héritière de Gaesbeeck, qui porta cette seigneurie dans la maison de Hornes. Enfin, au troisième quartier, de Hontschote qui est d'hermine à la bande de gueules chargée de trois coquilles d'or. Ce quartier vient de Jeanne, dame héritière des pairies d'Hontschote et d'Houtkerke, qui épousa Jean de Hornes, lieutenant de la Cour féodale de Brabant, mentionné par Butkens, t. III, p. 217. Cette explication des armoiries de la branche des Hornes-Baucignies est donnée par Le Blond, dans ses Quartiers généalogiques, mais elle ne s'accorde pas tout à fait avec celle que donne l'Espinoy, qui attribue d'autres armoiries à la pairie d'Hontschote. L'écu timbré d'un casque d'argent grillé et liséré d'or, assorti de lambrequins d'or et de gueules, est sommé du cimier d'Hontschote.

Au revers, sont, dans un écusson ovale et entouré d'enroulements, alors à la mode, les armoiries de l'ancienne baronnie de Boxtel, au quartier de Bois-le-Duc. Ces armoiries, semblables, sauf les émaux, à celles des sires de Cuyck, sont de gueules à deux faces superposées d'argent, accompagnées de canettes de mème, posées 3-2-3.

Cuivre rouge.

Collection de M. Vanden Broeck.

Le style et la fabrication de ce jeton indiquent suffisam

« AnteriorContinuar »