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M. de Fontenay, qui les reproduit dans son Manuel, n'a pas la même retenue : « c'est la ville de Beaune qui for«<mule des vœux sur le bronze.

"

Pourquoi la ville de Beaune, le savez-vous, lecteur? Non. Ni moi non plus, ni probablement M. de Fontenay.

IV.

Écu à trois fers de flèches? timbré d'un heaume orné de lambrequins et ayant pour cimier un cygne, entre deux

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Le revers de ce jeton, souvenir classique de la renaissance, est imité d'un denier romain de la famille Carisia, que M. Hennin a placé comme fleuron de titre à son Manuel de numismatique ancienne, et que M. H. Cohen donne sous le n° 7 de cette famille. La légende, également réminiscence romaine, doit se lire Josephus (ou Johannes) Prevotius duumvir, auro, argento, ære flando.

Nous regrettons de n'avoir pu trouver, jusqu'à présent, où ce maître de la monnaie, ce duumvir, Jean ou Joseph Prévost ou Leprévost, a exercé sa charge.

Nous avons cru cependant devoir publier cette pièce, que nous considérons comme très-curieuse, dans le but d'appeler sur elle l'attention des amateurs.

Cet article était déjà sous presse lorsque nous avons

reçu, par l'obligeante intervention de M. J. Rouyer, l'empreinte d'un jeton, appartenant à la riche collection de jetons belges qu'a formée M. Quandalle, à Paris, empreinte que son propriétaire a bien voulu nous permettre de publier. Ce jeton porte d'un côté les mêmes armoiries avec la même devise, en légende : Tela prævisa minus nocent. Il est donc du même 10. PREVOTIVS; mais le revers en est tout différent.

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Dans le champ une espèce de cube irrégulier, avec la devise QVOCVNQVE. AGITATVS. STO. 1591. Partout où l'on me pousse, je me retrouve debout.

Je con

serve ma position je reste duumvir de la monnaie. M. Prevotius était un de ces hommes prudents et satisfaits, qui se tournent à temps vers le soleil levant et qui, toujours en faveur, savent exploiter tous les partis avec un égal aplomb et un égal succès. Sa race s'est singulièrement multipliée de nos jours.

V.

Ce jeton est moderne; il n'est probablement pas rare, peut-être même les coins en existent encore à la monnaie de Paris. Mais il est curieux au point de vue de la Belgique. Il a été frappé, comme l'on voit, par l'Extraordinaire des

guerres (1) en 1746, l'année de l'invasion française dans notre pays. C'est donc cette invasion qui fait le sujet du revers. Or, voici comment le graveur français symbolise ce fait historique.

-

Un lion superbe - la France ou son Roi — terrifie du regard et fait fuir devant lui une troupe d'animaux-les Belges-composée de loups, de renards, d'ours et de porcs; au-dessus, en légende : hostili regnat in arvo. Ce n'était, il faut en convenir, ni très-ingénieux ni surtout très-poli. Ajoutons pour finir l'histoire, qu'après trois ans de règne in arvo hostili le lion fut forcé, par le traité d'Aix-la-Chapelle (1748), de retourner chez lui, à la grande satisfaction des animaux aux dépens desquels il s'était, du reste, passablement engraissé.

A.

Collection de M. Th. de Jonghe.

VI.

Têtes affrontées de Philippe le Beau et de Jeanne d'Aragon-Castille. Dans le champ, deux roses à cinq feuilles : IETT POUR LE BVRETV DE ✰ ΜΠΟΛΜΕ

-Écusson en losange parti d'Autriche-Bourgogne et d'Aragon-Castille LärⱭh advⱭES SE DAV ETRICHE.

A.

Collection de M. de Coster.

Philippe le Beau épousa, à Lierre, le 18 octobre 1496,

(') L'administration dite extraordinaire des guerres, était une dépendance du trésor royal. Elle avait pour attribution tout ce qui concernait les nouveaux corps d'armée et les commandements provinciaux.

Jeanne, fille de Ferdinand le Catholique et d'Isabelle de Castille qui devint reine le 28 novembre 1504, par la mort de sa mère. Un jeton aux mêmes types que celui de M. de Coster, mais frappé par la chambre des comptes de Hollande, a été donné par Van Mieris, t. I, p. 281, comme appartenant à l'année 1497. Nous croyons qu'en effet ces jetons ont dû être frappés immédiatement après le mariage de l'archiduchesse. Celui que nous avons sous les yeux est d'une gravure très-soignée et d'une exécution charmante.

Il est à remarquer, qu'à cette époque, les légendes des jetons sont presque toujours en français, même sur des pièces destinées aux provinces flamandes et hollandaises. Le grief contre lequel s'insurge aujourd'hui le mouvement flamand, est, comme on le voit, bien ancien, sans être pour cela moins réel.

VII.

Écu parti d'Aragon-Castille et d'Autriche - Bourgogne : MARGARITE • DAVST&EM • DE • BO❤ PRAESSE DEP.

-Une marguerite avec les lettres I et M enlacées dans son feuillage: PLVS QVE NVLLE PLVS✰ QVE NVLLE.

A.

Collection de M. de Coster.

On sait que Marguerite, fille de Charles le Téméraire et de Marie de Bourgogne, épousa en première noces, l'infant don Juan, héritier présomptif des couronnes d'Aragon et de Castille. Ce mariage fut contracté le 2 avril 1497, et

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l'infant mourut le 2 octobre suivant. C'est donc dans l'intervalle de ces six mois que notre jeton a dû être frappé. Ses légendes françaises, et la fleur de lis de Bruges qui y figure comme marque d'atelier, prouvent qu'il a été fait en Belgique et probablement au moment du départ de la princesse. La devise : plus que nulle est, à ce que nous supposons, celle du jeune prince espagnol. Elle peut signifier que sa fiancée était pour lui plus que nulle autre femme.

C'était alors la mode de ces devises qui ne brillaient pas toujours par leur clarté. Je l'ay emprins, plus oultre, jamais aultre, qui vouldra? moi seul, fortune infortune fortune, etc.

VIII.

Dans le champ, la lettre G enlaçant une croix de Bourgogne: GETTOIRS DES GENERAVLXX MAISTRE.

- Lion assis dans un enclos palissadé et tenant haut l'étendard de Flandre: \DE; LAX MONNOIEXDEX FLANDRES X.

A.

Collection de M. de Coster.

Ce magnifique jeton des maîtres généraux de la monnaie de Flandres semble, par son style et sa gravure, être de l'époque de Charles le Téméraire. S'il était possible de voir la lettre C, initiale de Carolus, jointe à la croix de Bourgogne, l'attribution deviendrait certaine. Malheureusement nous persistons à croire que cette lettre est un G ;

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