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mais quelle est sa signification? Serait-ce Gand, ou bien GX, pour GénéraulX, ou bien encore l'initiale du nom d'un maitre? Nous n'osons nous prononcer, toutefois nous préférerions l'explication de Gand aux deux autres, en attendant mieux.

Voici les noms de quelques maîtres généraux pendant le xv° siècle :

1434. Guillaume du Gardin, à Bruges.

1486. Guillaume de Savoyers, à Bruges.

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Gerard Loyet, à Bruges.

Gautier Van Oudtheusder, à Bruges.

1488. Jean Arcqueil, à Bruges.

Wautier Guythuysen, à Malines.

1500. Nicolas Bancquester, à Bruges.

Philippe de Bergen, à Bruges.

Nicolas le Longuetueur, à Bruges.

IX.

Écusson aux armes de l'Artois, sommé d'une couronne

royale fermée et soutenu par deux lions :: PHI +·. II.+. HIS. REGE. +. CO. + ATRE.

-Femme debout, tenant une palme de la main droite et appuyant le bras gauche sur une colonne : SECVRI·· PATRIÆ *+ Dans le champ, 1570.

TATI +

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A.

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Collection de M. de Coster.

Le style de ce jeton est tout à fait différent de celui des pièces que l'on faisait alors en Belgique. En 1570, l'atelier

d'Arras était fermé, et il est probable que les autorités artésiennes, les états de la province, sans doute, ont fait fabriquer ce jeton à Paris ou dans quelque autre ville du nord de la France.

Rien n'indique sa destination spéciale ni à quelle occasion il a été frappé. C'est un témoignage de l'esprit qui régnait alors dans l'Artois, la plus monarchique de nos provinces, et qui était opposé au mouvement révolutionnaire du reste des Pays-Bas, et surtout des provinces flamandes.

'X.

Personnage vêtu d'une robe, la tète couverte d'un chapeau à larges bords, comme un cardinal, assis, de face, dans une espèce de stalle ou trône gothique, tenant de la main droite une faux et de la gauche une clef : + TAM : + : OVERARE:+; QVAM : + : TVÆRI : + : NON.

610

97

54, dans lesquels 2 1

Un caducée accosté des chiffres 38,

on retrouve tous les nombres de 1 à 10; autour, entre deux grènetis et séparés par des palmes:

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IVNGOR

A.

Collection de M. de Coster.

Nous offrons cette pièce comme une énigme à la sagacité des lecteurs de la Revue, énigme dont nous avons en vain cherché le mot son style et sa fabrication la reportent aux premières années du xvi° siècle, et la fleur de lis, qui com

mence la légende du revers, semble indiquer qu'elle sort de l'atelier de Bruges.

Que représente ce personnage assis tenant une faux et une clef? Que veulent dire ces chiffres épars autour du caducée? Tout, jusqu'aux légendes, est d'une obscurité désespérante. En commençant par le mot non, on aurait d'un côté : non tam querere (pour quærere) quam tueri — plutôt conserver qu'acquérir, devise d'un conservateur honnête et surtout modéré. Mais que dire de jungor ut, ou de ut jungor?

Pour mettre fin à toutes suppositions ultérieures, on nous avait proposé de voir dans ce jeton une de ces pièces cabalistiques et alchimiques dont il serait oiseux de chercher le sens, si sens il y a. Le caducée, la faux et la clef, c'est-à-dire le mercure, le principe métallique par excellence, la naissance et la mort, la composition et la décomposition, sont, en effet, des emblèmes qui conviennent parfaitement au grand-œuvre. Mais la pièce est un peu ancienne pour s'arrêter à cette idée.

XI.

Un jardin fleuri, entouré d'arbres et éclairé par le soleil qui dissipe les nuages. Les parterres de fleurs sont losangés comme l'écusson de Bavière : POST NVBILA FVLGET. -PATRIE NOVA GERMINA PROFERT.

- Dans le champ, en neuf lignes : REDEVNTIBVS IN PATRIAM SERENISSIMIS CONIVGIBVS APPLAVDVNT DEVOTISSIMI STATVS PROV: 1701.

A.

Collection de M. de Coster.

Au commencement de l'année 1701, à la veille de la guerre générale qui allait embraser l'Europe, l'électeur Maximilien Emmanuel de Bavière, gouverneur héréditaire des Pays-Bas espagnols, sur l'invitation expresse de la France, remit le commandement de ces provinces au marquis de Bedmar et retourna immédiatement dans ses États, avec l'électrice et sa famille. Ce joli jeton, qui a échappé à Van Loon, si complet pour cette époque, a évidemment rapport à ce retour de Maximilien au milieu de ses sujets bavarois, devotissimi status, qu'il avait quittés depuis 10 ans. La légende patriae nova germina profert, fait allusion aux nombreux enfants de Maximilien, ces rejetons nouveaux qu'il offrait annuellement à sa patrie.

XII.

Van Loon a donné, dans son premier volume, page 231, à l'année 1577, un jeton sans date, ayant d'un côté les mêmes armoiries et paraissant être du même coin que celui que nous avons fait graver, sous le n° XII, et qui appartient à M. Vanden Broeck. De l'autre côté, se trouve un vaisseau à voiles déployées, avec la légende CALCULI ORDINUM BELGII. Le savant auteur de l'Histoire métallique des Pays-Bas attribue avec raison, ainsi que le prouve la pièce de M. Vanden Broeck, les armoiries qui figurent sur ce jeton, à Bucho d'Ayta, neveu de Viglius, bien qu'il ne puisse deviner pourquoi l'écusson du prévôt de SaintBavon se trouve sur un jeton des états généraux du pays. Si ce singulier assemblage ne provient pas d'un mélange fortuit de coins, dans la fabrication, il nous semble, en effet, difficile à expliquer. Bucho, tour à tour et tout à la

fois, prélat, diplomate et guerrier, n'était pas cependant, comme son oncle, un personnage d'une importance politique telle, qu'on pût le représenter, sur un jeton officiel, dirigeant le vaisseau de l'État vers le port du Salut.

La légende qui entoure les armoiries: QUAE SURSUM SUNT QUÆRITE, était la devise ordinaire de Bucho. Elle est tirée de l'épitre de saint Paul aux Coloss. ch. III, v. 1.

Le revers de ce rare jeton offre une espèce de trophée ou de groupe emblématique, composé d'une bêche posée sur le globe du monde, entourée d'un serpent qui se mord la queue et couronnée d'une guirlande de lauriers. Cet emblème forme un hieroglyphe, qu'avec la bonne volonté d'un égyptologue, on pourrait traduire littéralement, de la manière suivante :

(Une bêche) (le serpent qui se mord la queue)

Le travail, sans fin, sans relâche,

(Le globe sous la bêche,)

Auquel tout le monde est soumis sur la terre,

(Une couronne de laurier)

Reçoit sa récompense.

C'est ce que dit également la légende: LABORE PARTUS HONOS, honneur acquis par mon travail, ou : « je me suis fait ce que je suis. » Le bon prélat aurait pu ajouter: «< grâce à l'avantage que j'avais d'être le neveu de mon oncle. » C'eût été tout à la fois plus modeste et plus vrai.

Nommé coadjuteur de Viglius à la prévôté de SaintBavon, à Gand, Bucho lui succéda, en 1577, dans cette dignité dont on avait diminué l'importance et les émoluments. Les contestations qu'il eut avec le chapitre à l'occa

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