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mémoire de M. Moreau de Dammartin : MM. Leudière, Aug. Vallet, de Rienzi. - Discussion sur le mémoire de M. de l'Escalopier: MM. Martin de Paris, Eug. de Monglave, Alph. Fresse-Montval, Dufey (de l'Yonne), Aug. Savagner, Leudière.

6 Séance, mercredi 26 septembre : Mémoire de M. Rigaud (de Nantes) sur cette question: Le magnétisme animal était-il connu des anciens? Mémoire de M. Ferdinand-Thomas, architecte, sur cette question: Comment l'architecture égyptienne a-t-elle revêtu sa forme esthétique? Mémoire de M. Ernest Breton sur la découverte récemment faite à Rouen du tombeau de RichardCoeur-de-Lion. Discussion sur le mémoire de M. le docteur Rigaud (de Nantes): MM. Leudière, Siméon Chaumier, Aug. Savagner et C. Broussais.

7e Séance, vendredi 28 septembre: Suite de la discussion sur le mémoire de M. Rigaud (de Nantes): MM. C. Broussais, P. Trémolière, Aug. Savagner, Cellier. Discussion sur le mémoire de M. Ferdinand-Thomas: MM. Aug. Savagner, Leudière, Siméon Chaumier. Mémoire de M. Leudière sur cette question: A quelle époque et par quel événement le pehlvi s'est-il introduit en Perse, et pendant combien de siècles cette langue s'y est-elle maintenue avant de céder la place au parsis?

8 Séance, lundi 1er octobre: Mémoire de M. le chevalier Alexandre Lenoir, créateur du musée des monuments français, sur cette question : Faire l'analyse des productions des peintres les plus célèbres de l'antiquité, du moyen-âge et des temps modernes. Examiner quelles

50e Livraison. Septembre 1838.

furent les causes de la décadence de l'art à la suite du siècle de Louis XIV. Mémoire de M. Auguste Savagner sur cette question: Quelle influence ont exercée sur la formation de la nationalité française le système de partage consacré par la loi salique sous les deux premières races et l'établissement des apanages sous la troisième? Quelles modifications a subie's ce dernier mode jusqu'à la fin du XVIIIe siècle?

9e Séance, mercredi 3 octobre: Discussion sur le mémoire de M. Savagner: MM. Dufey (de l'Yonne), J. Venedey (des provinces Rhénanes), Eug. de Monglave, Aug. Savagner, Siméon Chaumier, Cellier.

10e Séance, vendredi 5 octobre: Suite de la discussion sur le même mémoire: MM.Leudière,Dufey (de l'Yonne), Aug. Savagner, Alph. Fresse-Montval, Venedey.

11e Séance, lundi 8 octobre: Mémoire de M. le docteur Colombat (de l'Isère), sur cette question: Chercher l'origine psychologique et physiologique des sons articulés. Mémoire de M. Buchet de Cublize, sur cette question : Quelles formes ont revêtues, dans les colonies, les littératures des métropoles?- Mémoire de M. Eug. de Monglave sur la même question. Suite du mémoire de M. le chevalier Alexandre Lenoir sur l'histoire de la peinture.

12 Séance, mercredi 10 octobre : Discussion sur le mémoire de M. Buchet de Cublize MM. Buchet de Cublize, Aug. Savagner, E. de Monglave, Cellier.

15e Séance, vendredi 12 octobre

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mémoire de M. le chevalier Alexandre Lenoir sur l'histoire de la peinture.

15e Séance (séance de clôture), mercredi 17 octobre: Mémoire de M. Villenave sur cette question: Résoudre, à l'aide de manuscrits authentiques, cette question débattue entre les critiques de divers pays: Quel est le véritable auteur de l'Imitation de Jésus-Christ? - Lettre de M. Onésime Le Roy sur le même sujet. Fin du mémoire de M. le chevalier Alexandre Lenoir sur l'histoire de la peinture. Discours de clôture du Congrès, par M. le comte d'Allonville.

MÉMOIRES.

DOCUMENTS RELATIFS AUX ILES CANARIES.

En janvier 1829 nous nous trouvions à Villaflor. Ce petit bourg de Ténériffe est situé dans la haute région de l'ile. Depuis un mois que nous nous y étions établis pour explorer les montagnes des environs, un temps superbe avait favorisé nos courses, et l'hiver semblait nous promettre encore de beaux jours. Nous ne pensions guère abandonner notre station, lorsqu'un changement qui s'opéra dans l'atmosphère fit baisser tout-à-coup la température de plusieurs degrés. Le vent du nord commença à souffler avec violence, le froid devint très sensible, et bientôt la campagne se couvrit de neige. Ne pouvant plus

compter sur la saison, nous résolûmes d'aller chercher un plus doux climat dans les vallées inférieures, et ce fut vers le manoir d'Adéje que se dirigea notre ca

ravane.

Je viens de parcourir le carnet où j'ai consigné mes observations durant ma résidence dans la noble bicoque; c'est un singulier recueil : Voyages, aventures, herborisations, chasses, descriptions, esquisses, tout est là en ébauche, tracé à la hâte, sous l'impression du moment. Mais, au milieu de ce pêle-mêle, il est pour moi des indications infaillibles qui rappellent tous mes souvenirs. Ici, par exemple, j'ai

rempli six pages d'un seul trait; j'étais rentré de bonne heure au manoir et confortablement assis à la table du seigneur; les documents que je rassemblais sont accompagnés de notes, de réflexions, de remarques...; ce sera à revoir. Là, je trottais à cheval, les caractères sont hiéroglyphiques...., il faudra les interpréter. Voici de la sténographie..., le majord'homme du château avait le verbe prompt et facile; j'ai tâché de retenir nos conversations. Ainsi, à chaque feuillet, ce sont de nouveaux incidents, d'autres situations, un tracé à vol d'oiseau de la vie aventureuse du voyageur. Les sommaires que je prends au hasard résument cette suite de miscellanées sans ordre ni liai

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Juin et Juillet 1830. Navigation; aspect de Fortaventure; excursion à Betancuria, ville bâtie par des aventuriers normands en 1410; chapelle gothique..., je n'ai pas oublié cette chapelle parvenus au fond d'une gorge qu'entourent de grands escarpements, nous découvrimes la petite ville de Betancuria, ainsi nommée de Jean de Bethencourt, son fondateur. Nous n'avions traversé jusqu'alors que des hameaux de la plus chétive apparence, et nous nous trouvions tout-àcoup au milieu d'une ville gothique. Ce n'étaient plus des granges et des chau

mières jetées çà et là autour d'un modeste presbytère, mais des maisons alignées, la plupart en pierre de taille, avec les portes et les fenêtres en ogive, frises, corniches, dentelures et mascarons. En pénétrant par une rue étroite, nous arrivâmes au couvent de Saint-François, bâti en 1455 par Diego de Herrera, seigneur de Fortaventure et de Lancerotte. Non loin de ce monastère, remarquable par sa solidité, s'élève la paroisse de NotreDame de Bethencourt (Santa-Maria de Betancuria), qu'on restaura et embellit après l'invasion de 1559, lorsque les pirates maroquains, commandés par le maure Xaban Arraez, saccagèrent la ville et brûlèrent les principaux édifices. La nou velle église a été construite sur les ruines de l'ancienne chapelle, dont Jean le Masson donna le plan et dirigea les traFortaventure, disait le conquérant dans vaux en 1410. « J'entends que l'église de une de ses ordonnances, soit faile telle que Jean le Masson, mon compère, édifiera, car je lui ai conté et dit comme je veux l'avoir (1). » Tout nous reportait au XVe siècle; nous parcourions une ville qui, après plus de trois cents ans s'était presque conservée intacte au milieu de sa vallée solitaire. Cet état d'isolement beaucoup influé sur les mœurs des habitants de Betancuria; leur physionomie est encore empreinte du type originaire; on retrouve chez eux, avec les habitudes du bon vieux temps, quelques-unes des anciennes coutumes de Normandie, établies

(1) Histoire de la premiere descouverte et copqueste des Canaries, faite l'an 1402, par messire Jean de Bethencourt, et escrite du temps mesme, par Boutier et Le Verrier, chapelains et domestiques du dit seigneur, p. 181.

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par Bethencourt. La civilisation du moyenâge, importée dans ce recoin de l'Atlantique, en conservant ses allures, n'a fait que changer de langage et d'habit. Un costume pittoresque retrace encore l'armure des gens de guerre; les descendants des conquérants ont tout copié de leurs ancêtres leurs guêtres de laine imitent les jambars et les bottines métalliques, le gilet plastronné est un représentant de la cuirasse, le bonnet à double visière rappelle le casque et l'armet; ils portent un long bâton ferré auquel ils ont conservé le nom de lance, de sorte qu'à une certaine distance, lorsqu'un homme ainsi vêtu apparait à l'horison de la plaine ou sur la crète du vallon, on le prendrait pour un guerrier armé de pied en cap.

Je reprends mon carnet :

Chasse aux outardes; séjour à Antigua; départ; passage de Rio Palma.....; après avoir franchi ce mauvais pas, nous entrâmes dans une vallée délicieuse où nous prîmes quelques instants de repos au bord du Ruissel des Palmiers, au même endroit peut-être où les Normands avaient fait halte, plus de quatre cents ans avant nous. A notre tour nous pûmes dire comme le chevalier Gadifer de la Salle, ce brave compagnon d'armes de Bethencourt: « Et là nous disnámes sous le bel ombre, sur l'herbe verte, près des ruisseaux courants, et nous reposámes un petit, car nous étions moult lassés. »

Nous remettons sous voile; bourrasque pendant la nuit; les chameaux accroupis sur le pont bravent seuls la tempête; les hommes et le menu bétail se réfugient dans la chambre.....; ce fut à bord d'un brigantin de pêche que nous fimes cette

traversée; ces barques sont dépourvues de tout; le matériel de l'armement se réduit aux choses les plus indispensables; la plupart n'ont pas d'habitacle; le patron se pourvoit d'une méchante boussole pour la forme et la tient renfermée dans un des coffres de sa cabane; la nuit, le timonier se guide sur les astres, et ce n'est guère que par un temps couvert qu'il envoie consulter l'instrument délaissé. Les agrès sont ordinairement dans l'état le plus pitoyable; et, en dépit de cet abandon, l'équipage est toujours prompt à la manœuvre et sait, dans l'occasion, sc créer des ressources inattendues. Il Y a chez ces hommes de mer une sorte d'instinct providentiel qui les guide, et leur fait deviner toutes les chances de la navigation; leur sécurité intime a produit en eux cette insouciance : « Nous avons dépassé la pointe de Tenefe, nous disait le patron, la tour de Gaudo est là, devant nous, sous ce gros nuage noir; à six heures du matin, nous mouillerons au port de la Luz. » Et nous arrivâmes en effet à l'heure qu'il avait indiquée. Pourtant, lorsqu'il nous parlait ainsi, la nuit était noire, de rares étoiles se montraient par intervalle à l'horizon. Partis de Fortaventure pour nous rendre à la grande Canarie avec un chargement de chameaux, de chèvres et de menu bétail, nous courions, à sec de voile, sur une mer orageuse, par une bourrasque de vent du Nord qui nous avait assaillis en doublant la pointe de Handia. La boussole gisait à son poste accoutumé dans un recoin de la chambre; elle ne fut consultée qu'une seule fois, après un coup de mer qui manqua nous balayer tous. Un matelot quitta le pont un instant pour faire son observation à la lueur d'un cigarre et certifia

qu'on ne s'était pas écarté de la route : « Nous allons bien! », s'écria-t-il. Cet avertissement suffit au pilote jusqu'au jour.

J'arrive à ma seconde exploration de Ténériffe.

Le paysage de la partie méridionale de l'ile n'a rien de bien attrayant, sa teinte est triste et monotone; l'action des volcans, en s'étendant partout, a frappé le sol d'une longue stérilité. Cependant, au milieu de cette inondation de scories et de laves, le vallon d'Adéje apparait comme un oasis; et le cours d'eau qui s'échappe du grand ravin del infierno vient fertiliser son terroir. Qu'on ne s'effraie pas du nom du ravin, c'est le site le plus pittoresque; la végétation s'y montre sous des formes si variées et si harmonieuses, qu'au premier coup d'œil on croirait y voir l'œuvre de l'art. Le torrent, en descendant des montagnes, tombe avec fracas au milieu des rochers; les berges se dressent à plus de huit cents pieds sur les bords du sentier que nous parcourons, tandis qu'au-dessus de nos têtes des arbustes fleuris se balancent sur l'abime et forment des bouquets de bois du plus délicieux effet.

S'il faut en croire la traditior, dans les temps antérieurs à la conquête des Iles Fortunées, Ténériffe obéissait à un seul prince. Ce guanche, que les historiens ont appelé le grand Tinerf, avait choisi le district d'Adéje pour sa résidence à sa mort, ses neuf fils prirent le titre de Mencey's et se partagèrent ses états. Atbitocazpe acquit la principauté d'Adéje, et Pelinor, qui lui succéda, subit la loi des vainqueurs, lorsqu'en 1496 Alonzo

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de Lugo vint envahir le pays. Les domaines des Menceys ayant été répartis entre les conquérants, le patrimoine de Pelinor échut en partage à un des capitaines de don Alonzo qui transmit ses droits sur les terres seigneuriales' d'Adéje à la famille des Ponte. Les nouveaux maîtres obtinrent faculté d'y fonder majorat et firent bâtir la Casa-fuerte avec le manoir y attenant. En 1657, Philippe IV nomma don Juan Bautista de Ponte, Fonte y Paxes, haut-justicier et seigneur suzerain de ses domaines, avec pouvoir de planter potence, dresser échafaud, et toutes les autres prérogatives de juridiction féodale Les dépendances du château étaient restreintes alors à quelques centaines d'arpents; le bourg, auquel le roi accorda les priviléges de bonne ville, ne contenait que soixante feux; aujourd'hui il renferme plus de trois cents familles, plusieurs hameaux relèvent de sa juridiction et forment un contingent de 1,800 âmes. Pour la statistique, voici le mouvement annuel de la population tel qu'il m'a été transmis par le curé de la pa

roisse :

18 Mariages. 60 Naissances. 41 Décès..

ainsi, c'est partout de même; il en naît plus qu'il n'en meurt.

Le domaine d'Adéje s'est beaucoup agrandi par de nouvelles acquisitions; il possède depuis plusieurs années un haras d'étalons, de race andalouse, et un troupeau de quatre-vingt dromadaires.

En 1676, le très-haut et très-puissant seigneur don Juan fut créé marquis d'Adéje; plus tard, ses alliances avec diverses familles nobles, et les droits acquis par

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