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plus grands Poëtes de la Grece, & peut-être de les furpaffer, fçavoir Théocrite, Héfiode & Homére. »Quelle affemblée ( s'écrie l'Abbé Geneft, en par"lant à l'Académie Françoise) quel commerce se >> trouvoit alors dans le Palais d'Augufte! Avouons, » Meffieurs, que c'étoit-là une belle Académie, Mé» cénas, Pollion, Tucca, Varius, Gallus, Horace, » Virgile, l'Empereur même. Et ce qui fait à notre » fujet, nous découvrons le jugement qu'on fit de l'Eclogue, dans cette affemblée, par l'immense » travail dont Virgile fut chargé, après ce premier >> effai de fon génie. Ses Eclogues déclamées ou >> chantées fur le théatre furent d'abord l'admiration » de Rome. « Il ajoute que dans une de ces représentations, Ciceron s'écria, magna fpes altera Roma. Mais ce fait eft apocryphe, felon tous les Critiques. Augufte jugea la poefie & tous les beaux arts propres à fe concilier l'eftime & l'amour des peuples, & capables d'adoucir les mœurs que les guerres viles avoient rendues farouches. Il s'appliqua principalement à rétablir la culture des terres. Les Bucoliques & les Georgiques de Virgile furent deftinées à faire goûter la vie champêtre, & à réveiller dans les Romains leur ancienne inclination pour l'agriculture. Lorfqu'il fut affermi fur le trône, les peuples délivrés du fleau de la guerre se virent dans l'abondance, & les campagnes cefférent enfin d'être défolées, foit par les levées de foldats, foit par les impofitions ruineufes, foit par les ravages des

partis contraires.

Tutus bos etenim rura perambulat :

Tome I.

ci

lxvj DISC. SUR LES PASTORALES. Nutrit rura Ceres, almaque Fauftitas. Hor.

C'eft ainfi que Regnier difoit à Henri IV.

Partout le Villageois entonnant tes louanges,
Riant coupe fes bleds, chantant fait ses vendanges,

Je finis ce difcours par la définition de l'Eclogue, telle que la donne l'Abbé Geneft. » L'Eclogue, », dit-il, eft un Poëme compofé d'un ftyle pur, har» monieux, & fleuri, où fous le nom de Bergers, » & fous des images champêtres, on peut décrire » l'état & les fentimens des perfonnes les plus éle », vées, & leur infinuer l'amour des plaisirs inno», cens, & les leçons d'une fage & douce morale,«< Gette définition trop longue eft plutôt une description, qui n'eft pas même exacte, puifqu'elle ne fait aucune mention de la fimplicité du style, qui eft effentielle à l'Eclogue, deductum carmen. Ainfi, pour donner une définition courte & générale, j'aimerois mieux dire, que l'Eclogue eft un ouvrage de poëfie qui a pour objet immédiat les mœurs & les occupations des Bergers. Cette définition embraffe leurs amours, leurs plaifirs, leurs peines, leurs inclinations, leurs paffe-tems, leurs bois, leurs vergers, leurs troupeaux, les agrémens de leur féjour, leur vie douce, tranquille & oifive: Enfin elle n'exclut point les allégories, qui, felon moi, font le principal mérite de l'Eclogue, comme on le voit par quelques-unes de Virgile.

LES

à la tête des Pastorales.

CN.Cochin filius inv.

CN.Cochin Sculp

Je bais, jeune Berger, tous ces airs fredonnes: Si vous voulez me plaire, imiter vos aînés.

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