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Certes, ce n'est pas là de l'homogénéité; mais au moins existet-il, dans l'étude successive des maladies qui constituent chacun des groupes, des données qui dirigent le médecin vers la partie applicable au traitement des affections de la peau; ce que nous aurons soin de faire ressortir au commencement de chaque groupe. Nous n'emettons donc ici aucune prétention à une classification.

PATHOLOGIE ET
ET THÉRAPEUTIQUE

SPÉCIALES.

PREMIER GROUPE.

Affections exanthémateuses.

EXANTHEMES (Onua, efflorescence; Ex0w, je fleuris).

Ce groupe de maladies est si nettement tranché, que Plenck, Willan et Bateman, tout en prenant pour base de leur classification l'élément anatomico-pathologique, ont cru devoir en faire une classe à part; et cependant il y a dans cet ensemble de maladies les formes les plus variées d'état pathologique qui, envisagées au point de vue anatomo-pathologique seulement, permettraient de les ranger dans diverses catégories de vésicules, de pustules, de papules, etc.; mais ces dermatologistes ont reculé devant cette grande considération, que les exanthèmes ont entre eux des caractères si communs, une analogie de cause, d'évolution, de terminaison et de thérapeutique telles, qu'ils n'ont pas osé les séparer et qu'ils ont été réduits à en faire une classe à part, détruisant forcément l'unité de vue et l'harmonie de leur classification. C'est qu'il n'en pouvait être autrement; c'est qu'il ne faudrait pas être médecin pour se permettre de scinder tout cet ensemble d'affections dites éruptives, et de maladies cutanées symptomatiques de causes générales si nettement dessinées.

Or, si dans d'autres maladies de la peau, à formes variées d'ailleurs, on retrouve les mêmes considérations moins nettement tranchées, il est vrai, mais existant cependant, le lecteur nous pardon

nera-t-il pas de ne point nous être astreint servilement à la classification de Willan, et d'en avoir agi ainsi pour rapprocher des affections plus ou moins identiques sous les rapports, ou de la forme, ou de la cause, ou de la thérapeutique, et à ce dernier point de vue surtout.

Et d'abord ce qui frappe le plus le praticien, c'est que toutes ces affections exanthémateuses ont pour point de départ un état général, de manière que l'éruption n'en soit qu'un reflet. Cet état général, cette maladie d'ensemble, dérive de plusieurs causes differentes; il ne saurait être rattaché à une cause, à un principe unique. Ici c'est le virus variolique, là l'inconnue de la rougeole, de la scarlatine; ailleurs c'est l'érythème, la roséole, l'urticaire, provenant soit d'un état inflammatoire de l'économie, qui a été la conséquence de la suppression des règles ou d'un écoulement sanguin périodique, ou dépendant d'une sorte de fluxion printanière du sang, si je puis m'exprimer ainsi pour rendre ma pensée. Dans d'autres affections, ce sera l'usage de certains médicaments, de certains poissons, etc. Mais dans tous ces cas l'éruption n'est que le phénomène morbide, la maladie est dans toute l'économie.

En second lieu, la régularité de ces exanthèmes donne naissance à une sécrétion morbide qui a sa période d'accroissement, son époque de suppuration et de dessiccation à jour fixe, comme si la nature se débarrassait de tout ce qui gêne l'harmonie de ses fonctions par cette sorte d'émonctoire.

En troisième lieu, ce qu'il y a de remarquable dans la production de tous ces phénomènes cutanés, c'est la régularité de leur succession pour ainsi dire à heure fixe, et tellement précise, que quand cette évolution ne suit pas sa marche accoutumée, l'état général du malade en devient plus grave. Essayez-vous d'enrayer, de modifier, de faire avorter ces affections éruptives, vous amenez une perturbation plus ou moins grave dans l'économie, vous faites naître une phlegmasie d'un des principaux organes avec trouble fonctionnel plus ou moins intense.

Enfin la thérapeutique de ces affections repose sur ces deux principes, qu'il faut savoir en favoriser le développement, et qu'il y a lieu en général de livrer à elle-même l'affection cutanée.

Quoi qu'il en soit, il n'entre pas dans le cadre que nous nous sommes tracé de décrire tous les exanthèmes, la généralité de ces affections est largement étudiée dans les traités de pathologie; mais il en est trois qui nous concernent d'une manière toute spéciale: ce sont l'érythème, l'urticaire et la roséole. Si nous en traitons à l'exclusion des autres, c'est que ces maladies affectent des formes particulières peu connues de la généralité des médecins; c'est que l'histoire de l'une d'elles, en particulier, l'érythème, ne peut être faite que par un dermatologiste, à cause des aspects si multipliés sous lesquels il se présente et de ses connexions avec les autres affections cutanées.

ÉRYTHÈME (¿púnμa, rougeur); erythema, feux de dents, efflorescence, dartre érythémoïde d'Alibert.

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L'érythème est une affection qui, dans ses prodromes, son début, sa forme, sa marche et sa terminaison, présente des phénomènes si variés, qu'il peut offrir l'image de presque toutes les formes pathologiques des maladies cutanées, depuis celles qui affectent le plus superficiellement la peau jusqu'à celles qui l'attaquent le plus profondément; depuis la simple rougeur, la simple efflorescence à la surface de la peau jusqu'à l'inflammation profonde et violente, jusqu'à la gangrène. On y retrouve toutes les dispositions morbides

de la classification de Willan: rougeur, sécrétion vésiculeuse, état papuleux, tuberculeux, etc. Tantôt il est fugace, tantôt persistant. Il peut être précédé des symptômes qui forment le cortége des maladies les plus légères, comme aussi de ceux qui annoncent une maladie grave. Commençons par en donner les caractères, afin d'établir nettement les bases du diagnostic.

A l'état simple, l'érythème se présente toujours avec les seules apparences d'une rougeur plus ou moins vive et rose de la peau, avec ou sans surélévation des téguments, amenant un peu de chaleur, de démangeaison ou de cuisson, et sans sécrétion aucune. Cette rougeur a pour cachet trois caractères essentiels : coloration rosée de la partie malade : rosée, j'insiste sur ce mot; disparition instantanée et complète de la coloration sous la moindre pression du doigt; apparition très rapide de ce phénomène, de sorte qu'à l'aide de ces caractères il est impossible de confondre l'érythème avec aucune autre affection cutanée.

L'érythème peut être envisagé sous trois points de vue: 1° il est symptomatique ou idiopathique; 2° il est aigu ou chronique ; 3° il est endémique, épidémique ou sporadique. De ces trois divisions communes à presque toutes les maladies, c'est la première qui nous frappe, parce qu'elle nous conduit directement à la thérapeutique. En effet, dans l'érythème symptomatique, ce n'est pas l'érythème qu'il faut voir, c'est la cause, et c'est vers elle qu'il faut diriger le traitement. Pour l'érythème idiopathique, la médication differe comme les variétés d'érythème et de causes.

4. Érythème symptomatique ou dépendant d'un état général.

Dans cette division, nous trouvons une série d'espèces qui ont reçu des auteurs des noms différents :

Erytheme amorphe; — papuleux;

tuberculeux;

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— mamellé; — marginé; — circiné; — excentrique; - fugace. Ces érythèmes ont pour caractère la forme sous laquelle ils s'offrent à

nos yeux.

L'érythème amorphe n'a pas de forme particulière ou déterminée, ainsi que son nom l'indique.

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