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ladie; il en est de même des préparations arsenicales, qui doivent en général être proscrites. La maladie cède d'ailleurs beaucoup pius facilement que l'eczéma simple.

Eaux minérales. — Nous n'avons pas fait mention d'eaux minérales quand nous avons traité de l'eczéma: c'est qu'à part les eaux de Louesche et celles de Bourbon-Lancy, nous en connaissons peu qui le querissent. Il n'en est pas de même de l'eczéma impétigineux : toutes les eaux sulfureuses en procurent en général la guériso quand la maladie a une forme chronique. Celles des Pyrénées sont surtout recommandées par nous pour deux motifs : le premier est dans leur nature, le second est dans le climat qui modifie très heureusement la constitution. Ces eaux ne doivent être prises à l'exterieur qu'en bains et en boisson à l'intérieur, les douches exaspéreraient inutilement le mal; il faut toujours commencer par des eaux coupées ou par des sources faibles. A défaut des eaux de Bareges, Cauterets, Bagnères-de-Luchon, nous conseillerons Enghien ou même Aix-la-Chapelle. Quant à Aix en Savoie, la manière dont on les y administre cause souvent plus de mal que de bien. On n'y a affaire, en général, qu'à des rhumatisants, et l'on prend des bains beaucoup trop chauds et trop énergiques.

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HERPES, ramper), ignis sacer, erysipelas pustulosum, — zona repens, zona serpiginosus, feu de saint Antoine, dartre phlyctenoide, herpès phlycténoïde, - ringworm, anneau herpelique,-herpes circinatus,-olophlyctide miliaire,-herpes iris.

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Cette dénomination herpès, de date extrêmement ancienne, était

autrefois tellement généralisée, qu'elle était synonyme d'un mot tout aussi général, le mot dartre. Alibert a le premier cherché à la restreindre; Willan l'a limitée à des affections vésiculeuses de leur nature herpès proprement dit, herpės zona, herpès phlycténoïde, herpès iris. Malgré cette distinction, il existe encore si peu d'analogie entre la maladie que l'on doit, suivant nous, désigner uniquement sous le nom d'herpès, d'après l'étymologie de ce mot, et les trois autres variétés, zona, herpès phlycténoïde et herpès iris, que je ne saurais trop m'élever contre cette réunion de ces quatre affections sous le même nom.

Pour moi, j'appelle herpès toute maladie vésiculeuse de sa natur qui s'étend en surface par sa circonférence, au moyen d'un cercl ou bourrelet morbide, soit que le centre se guérisse, soit qu'il con tinue à rester malade. Ainsi précisée, la dénomination d'herpès s'ap plique à des maladies qui ont entre elles des analogies de forme, de marche, de terminaison, de traitement. Mais dans les divisions de Willan et Bateman, qui appellent herpès, le zona, l'herpès phlycte noïde et les variétés d'herpès circiné et nummulaire, parce que toute ces affections naissent avec des vésicules, il n'existe là aucune simi litude. Sous tous les autres rapports, de cause, de marche, de traitement, aucune ressemblance. Je vais plus loin, et je dis que les vé sicules d'herpès ne ressemblent en aucune façon aux vésicules des herpès phlycténoïde, du zoņa et de l'herpès iris ; qu'il n'y aurait pa de raison pour ne pas appeler herpès l'eczéma, qui est tout aussi e plus vésiculeux que lui. Je n'hésite donc pas à retrancher de ce trois affections le mot herpès et à les dénommer simplement par le mots: zona, phlycténoïde, iris.

C'est ainsi que je m'exprimais dans la première édition de ce ouvrage. Des découvertes récentes, faites par M. Baerensprung (Annales des Charité Krankenhauses, sixième année, 1855), son venues donner une confirmation définitive à notre manière de voir. Il a reconnu que l'herpès circiné était accompagné de la pro duction de cryptogames dont il a donné la description, et don nous avons vérifié l'existence sur deux espèces, l'herpès circiné e l'herpès psoriasiforme. Il y a lieu de croire que ce cryptogame existe aussi dans l'herpès nummulaire, il devient donc un des caractères

essentiels de cette affection. Suivant lui, c'est le même cryptogame que l'on rencontre dans l'herpès tonsurant et dans les variétés d'herpes circiné, et c'est aussi ce que nous avons observé. Il est constant que rien de semblable ne s'observe pour les espèces zona, phlycténoïde, iris. Ainsi se trouve consacrée une distinction que nous avons établie avant que le microscope ait révélé une production morbide toute particulière à l'herpès. (Voyez les maladies parasitaires et la planche relative à la micrographie.)

Ces considérations me conduisent à séparer les herpès en deux Toupes: herpès à petites vésicules, herpès à grosses vésicules.

Le tableau en tête de cette maladie reproduit mes divisions. Dans le premier groupe, herpès à vésicules extrêmement ténues, on trouve des formes simples et des formes composées. Dans les formes simples existent en tête l'herpès circiné ou excentrique des auteurs et Therpes que j'appelle nummulaire ou en disque parce que le centre reste malade en même temps que la circonférence; j'y ai ajouté des variétés non décrites: l'herpès du bout du nez et de la pulpe des doigts, l'herpes crétacé. J'y ai joint enfin l'herpès tonsurant, dont la forme et la marche tendent à le rapprocher des herpès ordinaires. Quoique ce soit une maladie essentiellement liée à la production. d'un champignon, je la décris avec les autres espèces d'herpès, parce que si l'on peut faire une classe de maladies à parasites Vegetaux, cette division est surtout bonne pour l'étude, mais elle De se prête pas, comme on le verra plus loin, à la pratique médicale, elle tend même à faire dévier le praticien des voies d'une saine pratique. Les formes composées, à part l'herpès lichénoïde, decrit par Alibert, sont toutes le résultat de mes observations personnelles.

Herpès à vésicules extrêmement ténues (Voy. pl. 1. fig. 7 et 5).

Cette maladie a pour caractères essentiels de se présenter par pe tites plaques toujours très nettement arrondies ou légèrement godes, sur le cou, la poitrine, à la figure, ou enfin à la partie inlerne des membres. La peau est rouge, chagrinée, très légèrement uide, et le plus souvent sèche, mais alors recouverte de furfures. Lorsque ce, plaques sont dans un état très aigu, qu'elles sont très

récentes, et qu'on les examine au soleil et avec le secours de la loupe, on y aperçoit une foule de vésicules excessivement ténues qui sécrètent un peu de sérosité. Ce sont les débris de ces vésicules ou de cette sérosité concrétée qui constituent les furfures que nous avons signalés. Mais telle est la ténuité de ces vésicules, que je n'ai pu les voir que trois ou quatre fois.

Elle débute à la peau sous la forme d'une petite surface rosée ou rouge, à peine lenticulaire, elle prend en très peu de temp beaucoup d'accroissement. Alors se dessine à sa circonférence un bourrelet ou épaississement de la peau qui fait une saillie sensible au doigt, mais quelquefois insensible à la vue. C'est sur ce bourrelet que se développent d'une manière permanente les vésicules nouvelles destinées à agrandir à sa circonférence la plaque pri mitive, et que se développent plus tard les cryptogames, de sorte que deux phénomènes peuvent avoir lieu. Ou le bourrelet, progres sant, élargit la plaque sans que le centre se guérisse; il en résulte une surface toujours uniformément malade: je nomme cette espèce herpės nummulaire, à cause de ses dimensions en surface et de sa forme. Ou, au contraire, au fur et à mesure que le bourrelet gagne la peau saine, le centre de la plaque se dégage et se guérit: c'es alors l'herpès circiné ou centrifuge, qui a généralement des dimensions beaucoup plus considérables. Toutefois, je tiens à bien préciser ce fait que le développement des cryptogames n'est que secon daire, tandis que les micrographes tendent à le considérer comme cause, et par conséquent comme étant primitif, d'où la consé quence pour eux qu'il suffit de détruire le cryptogame pour guéri la maladie. C'est là une grave erreur. Si cela peut avoir lieu en apparence dans quelques cas de contagion, ce n'est que l'exception. Quoique les faits qui démontrent l'existence d'un parasite végétal dans cette maladie soient de date récente, j'ai eu l'occasion d'en voi manifester les diverses phases principalement chez un monsieur auquel je donnais des soins pour un herpès psoriasiforme de date ancienne, et qui était arrivé à une guérison presque parfaite par l'usage de la solution de Fowler et celui de pommades à l'huile de cade. Les choses en étaient à ce point qu'il ne restait plus des larges plaques qui couvraient tout le corps que quelques petits seg

ments de bourrelet, lorsqu'il se manifesta de ces boutons ou élevures à formes papuleuses, plates, secondaires, sur lesquels j'ai appelé T'attention, en traitant de l'emploi des préparations arsenicales et des pommades, plaques qui simulent la syphilide papuleuse. Ayant upprimé et les pommades et la solution, il se montra dans toute tendue du dos ainsi que sur les membres, de ces plaques lentiralaires qui restèrent stationnaires pendant un mois à six semaines, sans squames, sans furfures, et qui plus tard prirent toutes la forme d'herpès circiné à centre dégagé, en même temps que leur roonference se recouvrit de furfures que j'examinai au microscope, et dans lesquelles je retrouvai des traces très évidentes de parasite parfaitement développé. Ainsi la rougeur, la tuméfaction de la peau, sous la forme de papules sans squames, malgré l'absence de bains et de pommades, a précédé dans ce cas les cryptogames. D'une autre part, l'affection, qui datait de plus de douze ans, avait été presque complétement détruite par l'usage seul de la solution de Fowler. J'insiste sur ce fait, afin de combattre cette opinion que là où existent des cryptogames il suffit d'un traitement

externe.

On invoquera peut-être à l'appui de l'opinion opposée, ce fait, que l'herpès tonsurant de la téte peut faire naître un herpès circiné sur le cou du même enfant, fait qui est exact et que j'ai rencontré dernierement. Je ne nie pas la possibilité de ce second mode de developpement, la contagion, mais je dis que le cas où le crypgame est secondaire, est beaucoup plus général.

En resumé, les caractères diagnostics de l'herpès sont de préenter une maladie sous la forme d'un disque, dégagé au centre ou Bo; à surface chagrinée, épaissie, plus ou moins rosée; sécrétant ne secrétant pas de la sérosité d'une manière sensible, mais fourissant des furfures et amenant de la démangeaison. Sans bourlet, pas d'herpès; sans surface malade nettement arrondie, pas

¿berpies.

Nous pourrions ajouter un troisième caractère, celui tiré de existence du cryptogame, mais d'abord le parasite végétal est-il Constant? Ensuite tout le monde n'a pas de microscope pour en Verifier l'existence; enfin, et il faut bien le dire, c'est là un carac

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