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néral, au delà des parties exposées à l'action excitante, mais el limite à une surface peu considérable.

Quant au pemphigus chronique, il affecte les personnes âgées p cipalement, et celles qui ont été débilitées par les chagrins, par excès avec les femmes, ou par un état des voies digestives qu permet pas une alimentation suffisante. Ou ce pemphigus est cret, ou il est soutenu, diutinus. Dans le premier cas, il se mont çà et là, et à distance éloignée, une ou deux bulles dans un p donné de la surface du corps, et plus particulièrement aux jam et aux avant-bras. Ces bulles, développées d'une manière discr à de longs intervalles, mettent dix à douze jours à arriver à 1 desquamation. C'est moins alors la maladie elle-même que l' général qu'il faut surveiller, car le pemphigus, quelque discret q soit, est toujours une affection qui reflète un état fàcheux de l'é nomie.

Le pemphigus à forme chronique est le plus souvent limité à membre ou à une partie d'un membre. Souvent aussi il succèd un eczéma fendillé des jambes, ou à une blessure accidentelle, pl contuse par exemple, qui a été accompagnée de phlegmasie; il p siste alors avec une grande ténacité, et se renouvelle par des bul précédées de démangeaisons et de fourmillements, alors que le m lade croit toucher au terme de la guérison. J'ai donné des soins une personne d'une grande fortune chez laquelle l'affection a ai persisté pendant dix-huit mois aux jambes, malgré les soins et l avis de divers praticiens appelés auprès du malade.

Enfin, nous arrivons au pemphigus diutinus, le plus grave de tou Il affecte le vieillard ou l'enfant à la mamelle. Il survient sa cause apparente connue, parce qu'en général il est le reflet d'u état cachectique plus ou moins marqué. A part de la lassitude gén rale, de la courbature des membres, d'un certain sentiment de fa blesse et d'un peu d'anorexie, il n'a guère d'autres prodromes; pu il apparaît une, deux ou trois bulles sur un point donné du corp et plutôt vers les régions inférieures que vers les supérieures. L lendemain, une ou deux bulles nouvelles, puis deux jours aprè quelques autres bulles; et ainsi successivement, la maladie gagnan de proche en proche, de haut en bas, de bas en haut, finit par en

alir le corps dans sa totalité dans l'espace d'un mois à six senes. Que deviennent les premières bulles? Les unes se dessèacut sans donner écoulement à la sérosité qu'elles contenaient; ette sérosité est résorbée, et l'épiderme vient s'appliquer sur la surtae qui a sécrété. Dans un autre point, cet épiderme s'ouvre, se detache en lamelles larges, moitié flottantes, moitié adhérentes, laissant à nu le corps muqueux presque aussi sensible que dans le pemphigus aigu; mais dans cette maladie il y a toujours vingt, ente, cinquante, cent bulles à divers degrés soit d'évolution, soit de resorption, soit de rupture, soit de dessiccation, de sorte que bite la surface du corps est en définitive malade. Dans ces conditoas, il s'exhale de la surface du corps une odeur fade, nauséaWade et toute spéciale au pemphigus. Le sujet qui est atteint de cette maladie est dans un état d'endolorissement général, d'impressonnabilité très grande au froid, ne pouvant faire un mouvement dans son lit sans souffrir, ayant la peau rouge, plus ou moins tuméfier, la figure, les mains et les pieds participant de cet état. Au miheu de ces souffrances, il conserve cependant de l'appétit; les fonctions intestinales s'opèrent régulièrement; et tant que le malade se soutient ainsi, il faut espérer. En effet, il n'est pas très rare de voir peu à peu la maladie s'arrêter et marcher vers la guérison. Quelquefois, lorsque toute la surface de la peau a été envahie, que les premieres parties atteintes semblent guéries, il se fait une récidive sur ces parties mêmes, et cela deux, trois ou quatre fois pendant le urs de l'éruption. C'est assez dire que cette affectionne borne pas darée à quelques septénaires; elle persiste deux, trois, six mois, un an, deux ans et plus.

Mais ce qui doit surtout fixer l'attention du médecin, c'est le volume des bulles: petites au début, et de la largeur d'un gros pois on d'un haricot, elles prennent bientôt de l'accroissement pour occuper ensuite une large surface; puis au fur et à mesure que eruption pemphigoïde perd de son intensité, le volume des bulles diminue; mais il est constant que le pemphigus à grosses bulles au début aura en général plus d'intensité que celui qui débute par des bulles plus ténues.

Durant ces mois entiers pendant lesquels existe le pemphigus,

quoi de plus douloureux pour le médecin qu'un état morbide devant lequel il reste spectateur impuissant, et où tout son rôle con siste le plus souvent à surveiller l'alimentation du malade, à soutenir ses forces épuisées par une sécrétion séreuse si abondante qu amène l'amaigrissement le plus grand et le plus complet. Ces malades sont véritablement réduits à l'état de squelette; et alors la peau ne sécrète plus que des lamelles d'épiderme que quelques praticiens peuvent prendre pour celles que j'ai décrites dans le pityriasis rubra. C'est là une erreur. Dans le pityriasis général il n'y a aucune odeur; quel que soit l'état du pemphigus, l'odeur nauséabonde est toujours sensible. D'ailleurs le pityriasis rubra n'amène jamais l'état d'amaigrissement que nous signalons. La peau est rouge, luisante et tuméfiée, tandis qu'elle est brune et terreuse dans le pemphigus. Cette surveillance de l'entretien des fonctions de l'estomac et des intestins doit être continuelle; car si la diarrhée se montre, elle peut avoir lieu de deux manières, discrète ou excessive. Dans le premier cas, il faut l'arrêter et tout faire pour rétablir les garderobes normales. Dans le second, c'est à une sécrétion séreuse intestinale que le médecin doit parer, et à des garderobes tellement répétées qu'en peu de jours le malade est conduit au tombeau. Il semble que la sécrétion de la peau se soit transportée sur la membrane muqueuse. Telle est, il faut le dire, la triste fin et la fin la plus commune du pemphigus diutinus chez les vieillards. Voici un exemple de ce pemphigus.

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Louise, vingt-six ans, écrivain public, est entrée le 15 mars 1844. Habitation humide, misère pendant longtemps; tempérament nerveux lymphatique, constitution faible; jamais de maladie grave, mais santé toujours languissante; ne fut jamais réglée ; est mal développée, petite, grêle, sans force; jamais de scrofules, jamais de maladie de peau. Antécédents: Pendant quatre ou cinq jours avant le début de l'éruption, fièvre, malaise, inappétence, constipation. Puis, et huit ou dix jours avant son entrée, éruption sous les aisselles et sur le côté du thorax de grosses bulles confluentes empiétant les unes sur les autres, s'étendant rapidement. Dès lors, son médecin (M. Gillette), voyant la gravité de l'affection, nous l'adressa à l'hôpital. Misère, faiblesse native. — Invasion: les côtés de la poitrine, puis bientôt toute la partie antérieure thoracique, le cou et le creux épigastrique. Bulles de la grosseur d'un haricot à celle d'une grosse noisette, souvent irrégulières et réunies les unes aux autres. Épiderme brusquement soulevé par de la sérosité citrine,

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qui se répand sur la surface rouge et dénudée. Marche bientôt les paules, les bras, le haut des cuisses se couvrent de bulles, larges conflues, qui se développent rapidement sur un fond érythémateux et où siége peu de fourmillement pendant les deux jours qui précèdent. Les bulles, après environ vingt-quatre heures d'existence, se crèvent et laissent suinter the sérosité abondante; la peau reste au-dessous rouge.—Amidon en poudre pandu sur les parties suintantes pendant toute la durée du traitement; ontre la diarrhée: opium en lavements, acétate de plomb, diascordium. 30 mars. La maladie n'a pas cessé d'augmenter, le tronc est complétement Convert de bulles qui se crèvent et fournissent une sérosité abondante. L'éruption s'étend sur les membres, mais avec plus de lenteur qu'elle n'en avait les premiers jours. Le pouls est fréquent, l'appétit assez bon; cette jeune fille souffre, mais ne se sent pas malade. 13 avril. Le thorax commence à se sécher; en quelques points il est couvert d'une croûte unique qui donne beaucoup moins de sérosité depuis quelques jours; mais sur les lombes Lya une dénudation du derme assez étendue, qui cause de vives douleurs quand la malade change de position. L'éruption, qui marche assez lentement, ne s'arrête jamais ; néanmoins les cuisses sont presque entièrement couvertes de bulles crevées et suintantes. Les jambes sont maintenant le siége principal de l'éruption et chaque matin on trouve de nouvelles bulles qui se sont déveJuppées depuis la veille. Les bras, les avant-bras, le cou sont également pris. L'état général ne semble pas plus mauvais. On continue l'usage de l'amidon. -92 avril. Le visage, qui était resté sain, a été pris avec une grande intensité. Les paupières, œdémateuses, excoriées, recouvrent les yeux, et nous trouvons la malade inquiète pour la première fois, car elle craint de perdre la vue. Les extrémités sont également le siége de bulles nombreuses et il s'en developpe encore sur les avant-bras et sur le visage. La poitrine offre quelques points secs où les croûtes commencent à se détacher, mais sur le reste da corps il y a d'énormes croûtes, adhérentes, divisées en petits segments, de Fintervalle desquels suinte une sérosité un peu trouble et concrescible. La malade est affaiblie, fort maigre; elle a demandé à se lever un peu, mais a été forcée de se recoucher. Elle a eu un peu de diarrhée peudant deux jours, qui s'est arrêtée au moyen d'un quart de lavement contenant six gouttes de Jaudanum. — 3 mai. L'éruption est complète et il n'y a pas un pouce carré de peau qui n'ait été envahi, y compris la paume des mains. Sur le visage les croûtes commencent à se durcir, les jambes sont encore à vif et sont le siége d'une vive cuisson. Il n'y a plus de suintement sur la poitrine et sur les épaules; les croûtes tombent en quelques points. Diarrhée depuis hier, pas d'appétit. -14 mai. La diarrhée est très vive, on a continué le tambaïan qui pendant quelques jours l'avait arrêtée, mais 4 grammes n'ont pu produire aucun effet; depuis hier, quelques vomissements. -20 mai. Affaiblissement considérable. Les aliments sont mal supportés, la diarrhée continue malgré les remèdes ; on a cessé le tambaïan; l'opium en lavements ainsi que l'acétate de plomb

n'ont pas d'effet; diascordium, 2 grammes. -30 mai. A la visite rien de n table; vomissement hier; affaiblissement croissant; diarrhée à vingt selles fo liquides en vingt-quatre heures. Mort à trois heures. Autopsie. — L croûtes sont en certains points enchâssées sur le derme, qui, du reste, semble avoir éprouvé aucune altération. L'intestin, examiné avec soin, n' le siége d'aucune ulcération analogue à ce qui existe à la peau : il n'offre mên pas de rougeur exagérée et n'a rien qui le distingue des intestins les plus sain L'estomac est petit, contient un peu de bouillie blanchâtre, la muqueuse n'e pas ramollie; l'utérus est petit, mais bien conformé; les ovaires n'offrent ri de notable dans leur disposition. (Observation recueillie par M. le docter Faget, ancien interne.)

Il est une forme de pemphigus qui n'a pas été décrite et dont l'ol servation ci-jointe donne une idée parfaite.

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Pemphigus diutinus hémorrhagique. Mademoiselle ***, âgée de qua rante-cinq ans, a toujours joui de la santé la plus parfaite; pas de glande ni de sécrétion purulente à la tête pendant l'enfance. Réglée à quatorz ans, la menstruation a toujours été régulière; aucune maladie grave pendan sa vie; elle est, d'ailleurs, plutôt lymphatique que sanguine, quoique d'un bonne constitution.

Il y a trois ans, quelques jours après une colère assez vive qui avait amen une certaine perturbation dans l'état général de la santé, perturbation toute fois momentanée, elle vit paraître aux jambes des élevures rosées, dures, avec douleurs lancinantes, arrondies, et dans le genre de celles que l'on désigne sous le nom d'urticaire tubéreuse. Mais au sommet de chaque tumeur ou élevure se montrent immédiatement des vésicules remplies de sérosité sanguinolente et de sang d'un violet foncé tout à fait semblable aux hémorrhagies scorbutiques sous-épidermiques.

En quelques jours, la plaque violacée se dessine de plus en plus pour former de véritables bulles dont quelques-unes eurent plus tard jusqu'à 5 à 6 centimètres de diamètre.

Ces bulles suivent des phases diverses: tantôt elles se dessèchent, se transforment en une croûte sanguine noire, qui se détache peu à peu en laissant sous elle une cicatrice superficielle; tantôt elles s'écorchent par les frottements, et alors elles laissent à nu une véritable ulcération très profonde recouverte d'une pseudo-membrane noirâtre d'aspect gangréneux. Cette ulcération est d'une sensibilité extrême; si on l'abandonne à elle-même, elle se creuse à l'instar du rupia. Si on la fait tomber par des émollients, l'ulcération cutanée est d'un beau rouge, bien bourgeonnée, et elle se guérit à merveille dans l'espace de douze à quinze jours.

Cette demoiselle voit redoubler son affection aux approches et au déclin de chaque époque menstruelle; elle habite d'ailleurs une ville saine, Cler

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