Imagens das páginas
PDF
ePub

commun de la trouver liée au pityriasis versicolor ou nigra, que pendant longtemps j'ai pensé que les auteurs en avaient à tort fait une maladie à part; lorsqu'il y a deux ans j'ai observé un exemple d'achromie sans coloration de la peau autour de la décoloration. Ainsi, un seul cas en seize ans d'observation ! Mais cet exemple a été si net, si tranché, que nous ne pouvons plus révoquer en doute l'observation du passé. Toutefois cette circonstance nous conduira nécessairement à modifier la description qui en a été donnée. Ce groupe comprend les variétés de pityriasis, l'achromie ou vitiligo, le psoriasis, le lepra vulgaris et l'ichthyose. Ces diverses maladies ont un premier rapport commun, c'est l'hérédité. Elles se transmettent fréquemment de génération en génération, et il n'est pas rare de voir cette disposition héréditaire assez marquée pour que l'affection passe sur une génération sans l'atteindre et affecte la suivante. Parmi ces affections, celle qui sous ce rapport présente ce cachet a un degré plus prononcé, c'est l'ichthyose. Il est rare qu'elle pardonne. Elle manifeste même sa présence au début de la vie, soit à la naissance, soit quelques semaines ou quelques mois après. Vient ensuite le psoriasis, puis le lepra vulgaris. Il est beaucoup plus rare d'observer l'hérédité dans les deux autres affections.

Nous avons dit que toutes ces maladies présentaient la forme squameuse, c'est-à-dire qu'elles ont pour cachet une sécrétion épidermique exagérée. Que faut-il entendre par cette sorte de sécrétion? Il serait plus rationnel de dire qu'elles fournissent des productions épidermiques, sauf à distinguer entre elles ces productions.

A cet égard, on doit en reconnaître de plusieurs espèces: farine, furfures, pellicules et squames. Spécifions chacune de ces dénominations afin d'établir les moyens de les distinguer entre elles. On appelle farine une sorte de duvet épidermique souvent peu appréciable à l'œil nu, mais qui vient à se dessiner quand on frotte la peau malade avec une étoffe de laine de couleur foncée, le drap noir, par exemple. Le mot furfure exprime des lamelles épidermiques très petites, plus adhérentes et plus apparentes; très sensibles, par exemple, quand on promène le doigt à la surface de la peau; mais sans régularité, sans forme marquée. On nomme squames ou

écailles des agglomérations de lamelles épidermiques superposées, mais d'une manière irrégulière, d'un reflet plus ou moins argenté, variables en épaisseur, ayant parfois un reflet assez poli pour figurer par leur disposition des écailles de poissons ou présenter un aspect plus ou moins éloigné de la peau d'une anguille. Je dis plus ou moins éloigné, car les comparaisons que l'on a faites à cet égard manquent généralement de justesse. On appelle au contraire lamelle ou pellicule épidermique ce qui n'est formé que par un seul feuillet d'épiderme ayant alors de l'analogie avec une pelure d'oignon: ainsi, dans certaines périodes de maladies sécrétantes, la formation des lamelles épidermiques succède à la sécrétion séreuse, impétigineuse ou autre; ces lamelles peuvent même se détacher dans une étendue plus ou moins considérable; elles ne constituent ni les furfures, ni les squames, de quelque dimension qu'ils soient; les furfures sont toujours formés par la superposition de lamelles épidermiques très adhérentes entre elles, qui lui donnent une opacité marquée. Cette superposition, plus considérable encore, constitue aussi le cachet de la squame; mais dans une squame, quelque limitée qu'elle soit, il y a toujours huit ou dix lames épidermiques superposées et larges. Il en est qui acquièrent ainsi une grande épaisseur; c'est surtout ce que l'on observe dans l'ichthyose nacrée serpentine et dans quelques psoriasis anciens.

Les maladies qui composent ce groupe ont encore un caractère commun fort remarquable: c'est qu'elles ne sont accompagnées d'aucune sensation incommode à la peau, ou qu'au moins, s'il existe quelque démangeaison, c'est dans une proportion si faible qu'elle est à peine sensible. Il n'en est qu'une qui sécrète, encore est-ce dans son état aigu, et cette sécrétion est plutôt une sorte de transpiration cutanée qu'une sécrétion morbide.

Peu d'entre elles se relient à un état de santé générale ou locale que l'on puisse combattre utilement, et, chose remarquable, elles se montrent chez des individus forts, bien constitués, jouissant de la meilleure santé et de la meilleure organisation; souvent même c'est dans la force de l'âge que l'affection se manifeste sans cause connue. A part le pityriasis versicolor, toutes les autres maladies sont dans ce cas.

Enfin, ces diverses affections réclament à peu près les mêmes moyens, et dans leur traitement les préparations arsenicales jouent généralement un grand rôle. L'ensemble de ces faits justifie done suffisamment le rapprochement que nous avons établi entre elles.

PITYRIASIS, de Trupov, son; dartre furfuracée volante,
éphélides hépatiques.

[blocks in formation]

On désigne sous le nom de pityriasis une affection de la peau dont le produit épidermique morbide est tellement ténu, qu'on l'a comparé à du son; il est le plus souvent accompagné d'une légère démangeaison, et peut se montrer sur la peau avec ou sans changement dans la couleur de ce tissu; de là les quatre variétés que nous avons établies sous les dénominations de pityriasis alba, rubra, versicolor et nigra. Ces quatre espèces sont très nettement tranchées. Quant aux variétés fugax, perstans, diffusa, circumscripta, des auteurs, ce sont des distinctions tout à fait insignifiantes.

Dans le pityriasis alba il faut distinguer deux variétés. Dans la première, la peau conserve sa couleur ordinaire, mais toute la surface affectée est farineuse, sans autre altération; c'est à peine si elle donne lieu à quelque démangeaison à sa naissance. On l'observe principalement à l'age de dix-huit à vingt-quatre ans, sur les côtés du menton, sur les joues, sous forme d'une plaque régulièrement ou irrégulièrement arrondie; quelquefois aussi dans les cheveux ou à la barbe: c'est un état fugace, que quelques bains, un peu d'axonge ou de cold-cream font disparaître. Si dans cette forme il existe un cryptogame, il nait et disparait sans aucun soin. Cette forme se montre au printemps et elle disparait ordinairement dans l'espace de sept à huit jours. Toutefois, lorsqu'elle se manifeste dans les cheveux, elle a de la tendance à devenir chronique et à

causer un peu plus de démangeaison, en sorte qu'elle doit dans ce cas, quoique maladie légère, appeler l'attention du médecin.

La seconde variété de pityriasis alba, c'est celle qui est persistante. Elle constitue le pityriasis du cuir chevelu, des sourcils, de la barbe et des poils du pubis. Beaucoup plus commune à la tête et aux sourcils que partout ailleurs, elle a été décrite par les auteurs sous la dénomination de pityriasis capitis. S'il est vrai que sur cent cas on en observe quatre-vingt-dix à la tête, c'est une chose toujours mauvaise que de dénommer une affection quelconque par son siége, lorsque ce siége n'est pas exclusivement borné à la dénomination du point du corps qui lui a été donnée.

Le pityriasis alba est souvent persistant ou chronique; c'est une maladie très commune dans les deux sexes, et principalement chez la femme. Elle débute toujours par une exaltation de la sensibilité du cuir chevelu, qui se change bientôt en démangeaison. Celle-ci reste tenace pendant des mois entiers. En même temps, et au début du mal, apparaît une petite sécrétion d'épiderme qui se détache de la peau sous la forme de son ou de farine, parcourant ainsi la longueur des cheveux et tombant sur les vêtements, de sorte que le collet des habits des hommes qui en sont atteints se recouvre continuellement de cette poussière blanche. Les femmes, qui ont grand soin de leur chevelure et qui s'attachent surtout à faire disparaître tout ce qui peut en détruire le charme et la beauté, passent alors deux ou trois heures à leur toilette pour se faire enlever à l'aide du peigne et des brosses la sécrétion de farines épidermiques qui ont pu se former pendant la nuit; elles se frottent et se grattent le cuir chevelu, et alors il arrive ceci : c'est que plus elles prennent soin de leur chevelure, plus elles apportent de ténacité dans l'emploi des peignes, des brosses dans l'enlèvement des pellicules, plus elles en accroissent la formation et en multiplient les effets. La maladie dure pendant un temps plus ou moins long, quelques mois ou mème quelques années, sans porter atteinte aux cheveux; mais bientôt, et sous l'influence de ses progrès, ceux-ci commencent à tomber; alors on redouble de soins, on accroît l'usage du peigne, et chaque matin on enlève une masse de cheveux plus ou moins grande. Chose remarquable, c'est principalement dans les parties supé

rieures de la tête que la maladie se montre en premier lieu, et c'est aussi dans ce point qu'il est ordinaire de voir survenir la chute précoce des cheveux. A cet égard, il est important d'établir une dis tinction. La chute des cheveux peut être naturelle, elle peut suivre une longue maladie où la tête a été tenue enveloppée et les cheveux non démêlés; elle peut surtout se montrer à la suite des couches, tout cela sans aucun phénomène appréciable à la peau, sans pityriasis; ce sont donc d'autres conditions morbides; comme aussi elle peut dépendre d'affections de la peau de la tête autres que le pityriasis (voy. MALADIES DU CUIR CHEVELU, ALOPÉCIE), de sorte que, dans le pityriasis, ce ne sont pas, je crois, les bulbes des poils qui sont malades, mais bien la peau, ou s'ils deviennent malades, ce n'est que secondairement. Je suis d'autant plus fondé à établir cette proposition, qu'ayant donné très fréquemment des soins propres à guérir cet état si commun, la chute des cheveux, j'ai vu survenir une maladie des follicules sébacés consécutivement à l'emploi de douches sulfureuses, par exemple, et un phénomène tout opposé à celui qui est propre au pityriasis se produire alors, c'est-à-dire la transsudation graisseuse. Il résulte en effet de mes observations que, dans le pityriasis chronique de la tête, les cheveux sont toujours secs, contrairement à ce qu'avance M. Rayer en vue de rapprocher le pityriasis de l'adulte de la teigne amiantacée d'Alibert, ce qu'il a fait avec raison; mais Alibert a lui-même confondu la teigne amiantacée avec l'eczéma chronique du cuir chevelu. Eh bien, si en présence de ces cheveux secs on détermine, par l'emploi de douches excitantes prolongées, une modification utile à la peau, en ce sens que le pityriasis disparaitra et que la chute des cheveux s'arrêtera, on amène, en continuant les douches, une surexcitation des follicules sébacés qui donne alors lieu à une sécrétion huileuse abondante qui renouvelle à son tour la chute des cheveux. De secs qu'ils étaient, les cheveux deviennent donc très gras et trop gras. Deux maladies de la peau se sont donc succédé avec un siége différent et avec le même résultat final; dans le passage de l'une à l'autre, l'affection qui amenait la chute des cheveux s'est guérie ; celle-ci a été arrêtée, puis elle a reparu, alors que des organes étrangers aux bulbes des poils ont été malades: d'où j'en conclus que, dans les

« AnteriorContinuar »