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écailles, lorsque l'on n'y applique aucun corps gras. Inutile d'ajouter que quelques interruptions de sep! à huit jours de traitement ont eu lieu par des congestions cérébrales, qui ont nécessité une application de sangsues à l'anus.

En cet état, et en présence d'une guérison si certaine; devant un résultat remarquable de traitement, effet que nul n'avait jamais obtenu; en égard surtout à une médication générale si prolongée, je tis suspendre la médication arsenicale pour ne m'occuper que de compléter la médication antisyphilitique, et j'envoyai M. X... aux eaux de Ilombières, où il continua concurremment ce dernier traitement. Il y prit quarante bains, y but de l'eau, sans aucun bénéfice pour l'affection cutanée contre laquelle plusieurs saisons de Vichy et de Baréges avaient été sans effet. La maladie avait progressé, et quelques-unes de ces papules signalées auparavant s'étaient transformées en cercles herpétiques, et venaient s'ajouter à ce qui restait de la maladie ancienne.

Les choses en étaient à ce point, lorsque parut le mémoire de M. Baeresprung sur l'herpès circiné dans la Gazette hebdomadaire. Je m'empressai d'examiner au microscope les petites écailles qui recouvraient les segments de cercles qui étaient restés, et j'y constatai la présence du trichophyton Malmsten. Je n'hésitai pas à conseiller l'usage, en raison de la multiplicité des points affectés, d'onguent citrin étendu de son poids d'axonge ; et en effet, dans l'espace de trois semaines, il était survenu une très grande amélioration, et même une disparition d'un grand nombre des plaques récentes; craignant une absorption mercurielle, j'avais fait remplacer l'onguent citrin par la pommade au turbith minéral; son emploi dura buit jours. Alors M. X..., se trouvant beaucoup mieux, se relâcha entièrement du traitement ; c'était en septembre, et vers le 8 octobre une nouvelle poussée aiguë, inflammatoire, se déclara. Il reprit sans me consulter l'onguent citrin, qui en huit jours d'usage augmenta naturellement tous les cercles d'herpès. C'est alors qu'il fut mis aux émollients sous toutes les formes. Mais durant ces huit jours où la pommade avait été prodiguée, il survint un commencement d'inflammation des gencives avec déchaussement de quelques dents.

L'irritation de la peau calmée, et l'état général de santé étant d'ailleurs très bon, je fis prendre des bains de guano, 1 kilogramme par bain, et fis faire des lotions sur tous les bourrelets avec une dissolution de sublimé à 1 gramme pour 500 grammes d'eau. Quatre fois par jour un domestique intelligent promenait sur les bourrelets d'une centaine de plaques au moins, disséminées çà et là, une petite éponge imbibée de cette solution, qui séchait sur la peau. Il est résulté de ce moyen un effet particulier consistant : 1o en ce que les squames, au lieu d'être chagrinées, devinrent lamelleuses et prirent un autre aspect; 2o en ce que l'épaississement de la peau diminua. Mais soit que les soins fussent trop bien exécutés, soit que la lotion fût trop forte, la peau s'irrita légèrement; des onctions de saindoux ramenèrent la peau à l'amélioration obtenue; et quatre jours plus tard, c'est-à-dire le 24 novembre,

on reprit les lotions de sublimé à 5 décigrammes pour 500 grammes d'eau, ou au millième.

Les lotions nouvelles ont été continuées pendant huit jours. Un repos de quelques jours a eu lieu. Les productions épidermiques et quelques poils pris aux mèmes places ont été vus au microscope parfaitement dépourvus de spores; mais la maladie n'a pas changé pour cela d'aspect ; elle est restée stationnaire; la peau même avait été un peu irritée : elle a été ramenée à cet état chronique par les émollients et le saindoux. Aujourd'hui, après quelques jours de l'usage de ces moyens, la maladie est dans le même état qu'auparavant!

Pityriasis verSICOLOR.

Nous avons cru devoir décrire cette maladie à l'occasion des affections squameuses; mais on a reconnu dans le pityriasis versicolor l'existence d'un cryptogame que nous n'avons encore pu observer qu'une seule fois, quoique les furfurs de divers malades aient été pris pour les soumettre à l'inspection microscopique. Ce végétal est le microsporon furfur, dont nous avons donné les caractères dans nos préliminaires sur les parasites végétaux. Il ne se montrerait d'ailleurs jamais sur les parties du corps à découvert, la figure et les mains, mais bien sur la poitrine et le ventre. (Mais alors il y aurait donc deux espèces de pityriasis, l'un avec champignon, l'autre sans champignon, 'car il existe un pityriasis très marqué et très difficilement curable du front et de la figure; nous l'avons décrit. Comment admettre de pareilles conditions?) Nous nous sommes élevé contre deux prétentions des micrographes, à savoir qu'il suffit de détruire le champignon pour guérir le pityriasis, et que ce champignon est la cause de la matière colorante jaune verdâtre qui caractérise cette maladie. Nous n'avons donc rien à ajouter dans cet article; nous nous bornons à renvoyer le lecteur à notre planche micrographique ainsi qu'à l'explication qui la concerne, dans laquelle on retrouvera le détail du dessin qu'il représente, et que nous devons à l'obligeance de M. Ch. Robin.

PLIQUE, trichoma.

On a donné ce nom à une maladie des cheveux et des poils qui est endémique en Pologne, et qui s'y est montrée vers l'année 1285.

Cette affection, très commune à cette époque, est devenue de plus en plus rare; aujourd'hui elle n'affecte guère que les gens malheureux et malpropres.

Elle est précédée de prodromes ou symptômes généraux, qui consistent dans du malaise, de l'anorexie, de la fièvre, céphalalgie et douleurs du cuir chevelu, vertiges, envies invincibles de dormir, douleurs dans les orbites, ophthalmie, fièvre; puis se déclare alors une sécrétion gluante au cuir chevelu, qui se déclare plus tard aux cheveux mêmes; ceux-ci deviennent douloureux à un tel point, que le moindre mouvement qu'on leur imprime suffit pour causer de la douleur. Alors les cheveux peuvent se disposer de trois manières différentes: 1° en mèches de cheveux agglutinées et pendantes, plus ou moins longues et flexibles : c'est la plique mâle ou multiforme; 2° s'intriquer les uns dans les autres sans disposition spéciale: c'est la plique femelle ou vulgaire, plique en masse; 3° acquérir une croissance et un allongement tout à fait disproportionnés, au point de ressembler à une queue de cheval: c'est la plique à queue. Mais ce ne sont pas seulement les cheveux qui peuvent être atteints, les poils de la barbe, ceux des aisselles, du pubis, prennent quelquefois une croissance hors de toute proportion, puisque le professeur Kaltschmidt, à léna, conservait dans son cabinet une pièce anatomique représentant le pubis d'une femme dont les poils avaient pris un assez grand accroissement pour pouvoir faire le tour du corps. En même temps les ongles s'épaississent et noircissent.

La maladie dure ainsi plusieurs mois ou plusieurs années. Dans la généralité des cas, elle s'éteint peu à peu, et des cheveux à l'état normal remplacent la chevelure malade: c'est alors qu'il suffit de couper tous ceux qui sont atteints de la maladie, pour en être tout à fait débarrassé.

M. Guensburg (Découverte d'un mycoderme qui paraît constituer la maladie connue sous le nom de plique. — Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, 1843, t. XVII, p. 250) a reconnu dans cette maladie un champignon, qui ne parait autre que le trichophyton tonsurant de Gruby; mais M. Guensburg en avait donné les caractères une année auparavant : il l'a désigné sous le nom de tri

chomaphyte. Nous en reprodnisons la description. Il a son siége dans la racine des cheveux: 1 entre les noyaux cellulaires du cylindre radiculaire du cheveu et la surface de ce cylindre; 2o entre la gaine de la racine et ces noyaux de cellule; 3° au centre du cylindre suivant son axe; 4° entre les cellules épithéliales qui forment la gaîne qui tapisse le cheveu. C'est ce que nous avons reproduit d'après les dessins consignés dans les Archives de Johannes Müller. (Voy. planche micrographique, PLIQUE.) Dans cette espèce, les fibres articulées sont très rares, étroites, et n'ont dans leur intérieur aucune trace d'espaces intercalaires. Les spores sont très nombreuses, rondes ou allongées, à surface lisse, et quelquefois articulées par des points qui paraissent ombiliqués. Le plus souvent ces cellules sont isolées, ou accumulées en gros groupes; quelquefois elles sont suspendues à un hypothallus très finement fibreux. Elles ont de 0mm,002 à 0mm,005. Elles contiennent des granules moléculaires punctiformes. Quant aux cheveux, ils offrent en peu de temps: 1° un épaississement de la gaine et de la caisse; 2° une réplétion et une dilatation fusiforme de l'axe du cylindre; 3° un écartement avec séparation l'une de l'autre des fibres irrégulières en lesquelles peut se partager le cheveu; 4° une simple fente des cheveux qui laisse les spores végéter au dehors, à la surface; 5o une séparation des fibres du cheveu, qui le hérissent comme les arêtes d'un épi; 6o une division des extrémités du cheveu en forme de pinceau; 7° épaississement de l'enveloppe épitheliale du cheveu; 8° étiolement de plusieurs cylindres du cheveu; 9° adhérence l'une contre l'autre de touffes de cheveux et des nouvelles productions. (Ch. Robin, Traité des parasites végétaux.)

Quant à la matière agglutinative des cheveux, elle est composée: 1° d'un grand nombre de cellules épithéliales, grandes et à noyaux volumineux, et de petits globules granuleux, comme ceux de l'inflammation; 2° de cheveux plus minces qu'à l'état normal, dont la gaine est soulevée en quelques points par des spores; 3o de quelques cellules d'épithélium de la matière sébacée; des mycodermes, qui, naissant dans la racine des poils, restent collés à leur partie la plus voisine des bulbes, et le plus souvent sortent de la gaîne vers la base du cheveu; une fois hors de la gaîne, ils se réunissent ordi

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nairement en groupes. Cette matière est brunâtre, visqueuse, molle, et colle les cheveux les uns aux autres en masses ou faisceaux plus ou moins longs; elle se dessèche çà et là en masses de grandeur variable. Les docteurs Munter et de Baum, à Berlin, ont cherché en vain ce champignon dans la plique; aussi M. Müller ne le regardet-il que comme une épiphénomène, un accident né de la présence de spores déposées accidentellement sur les cheveux.

Quant au traitement, ou ne connaît que les soins de propreté qui puissent utilement diminuer la durée de cette affection. Ici, comme dans la maladie pédiculaire, la section prématurée des cheveux entraîne les plus grands dangers et compromet l'existence de celui qui en est atteint; ce qui vient à l'appui des préceptes que nous donnerons quant aux indications générales dans le traitement propre à guérir la maladie pédiculaire.

HUITIEME GROUPE.

Maladies à parasites animaux....

GALE.

Aussi ancienne que le monde, si l'on en croit la plupart des interprétateurs de la Bible et des auteurs anciens, la gale a constamment attiré l'attention des médecins de tout temps elle a provoqué les recherches les plus assidues, tant au point de vue de sa nature qu'au point de vue de son traitement. Elle a été l'objet des plus intéressantes découvertes de la part d'un observateur laborieux, dont l'Académie a couronné le remarquable travail, M. Bourguignon. Et néanmoins tout n'est pas dit à l'endroit de cette singulière maladie: les plus justes controverses peuvent encore être soulevées à ce sujet, et plus d'un point réclame les lumières d'une longue

observation.

Pour les Grecs et les Romains, la gale était une maladie à forme spéciale, dont la contagion formait le caractère essentiel.

Les Arabes l'ont considérée comme contagieuse, et en ont attribué le développement, dans le plus grand nombre des cas, à la malpro

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